Soubhanak Rabbi, comme Tu es Grand !

Mar 13, 2019 par

 

Prof. Imane Sabih

Faire la cuisine avec le tasbih

L’invocation rappelant Allah (dhikr) a ses secrets qui sont souvent négligés. Je dois avouer que je n’étais pas une fervente de cuisine que je considérais comme une perte de temps et d’efforts, mais quand je me suis fiancée, j’ai découvert que ma belle-mère était de celles qui passent la plupart de leur temps dans la cuisine. Plus que cela, elle adorait préparer des mets nouveaux de temps à autre en se basant sur des livres de cuisine arabe et étranger. Cela m’inquiétait parce que mon fiancé, après le mariage, ferait la comparaison entre ma belle-mère et moi.

Lors des préparatifs du mariage dont la date avait été fixée avec mon père, j’ai commencé à repousser la date du mariage en donnant chaque fois une raison différente. Mon fiancé le remarqua et me dit : « Je vois que tu repousses la date de notre mariage pour une raison que je ne connais pas ! ». Alors je compris que je n’avais pas d’autre solution que de lui dire la vérité et je lui ai dit : « je déteste cuisiner !!! ». Etonné, en souriant il me dit : « moi j’aime les plats simples à cuisiner et cela m’est égal de manger le même plat pendant deux jours de suite. » Je fus ainsi rassurée par ces paroles et ne changeais plus la date du mariage après ce jour-là. Mais après le mariage, je ressentis mes responsabilités dans la maison et tout ce qui en découle et entre elle la cuisine !!!

Alors je me suis dit : « Il faut que tu fasses ton possible pour faire de bons plats, même si ton mari aime la cuisine simple. »

Le premier jour j’entrais dans la cuisine en demandant l’aide à Allah, tout en me remettant à Lui, que je suppliais de ne pas me faire confectionner des plats très mauvais par rapport à ce que ma belle-mère cuisinait.

Et alors, je me rappelais –Grace à Allah – des paroles d’une sœur qui nous donnait des cours à la mosquée pendant le mois de Ramadan – Qu’Allah la récompense par le meilleur- en disant :

« La femme arabe passe la majeure partie de son temps dans la cuisine et particulièrement au mois de Ramadan, ce qui lui fait perdre les valeurs de ce mois sacré… Le Ramadan, mes sœurs, sont comme le parfum qui s’évapore rapidement !!! Ne le perdez pas en cuisine ni dans d’autres travaux. Si nécessaire pourquoi ne pas faire de dhikr dans la cuisine ??!!! »

« Est–ce que l’une d’entre vous a essayé de cuisiner en faisant le dhikr et le tasbih ???!!! »

J’ai ressenti alors le besoin de le faire – non pas pour profiter du mois de Ramadan car on était dans un autre mois (que j’ai oublié) – mais pour qu’Allah m’aide à réaliser de bons plats. Je commençais alors la préparation de chaque plat avec la Basmallah. En commençant par allumer le gaz, mettre l’huile dans la marmite, l’oignon et l’ail, les tomates… et enfin fermer le gaz.

Et la deuxième fois je me suis dit : « Pourquoi ne lirais-je pas la sourate Al Ikhlas après la Basmallah à chaque étape, elle n’est pas longue et dans sa lecture il y a beaucoup de hassanates ? »

J’ai fait cela grâce à Allah qui m’a guidé à faire le tasbih en attendant que les plats soient prêts et pendant la vaisselle ou le nettoyage de la cuisine.

Mon mari réagit en appréciant ma cuisine et m’affirmant que j’avais dépassé sa mère. Je ne le crus pas immédiatement – car je ne suis pas de celles qui analysent le goût du plat – et je pensais qu’il me disait cela pour me complimenter car nous étions des jeunes mariés. Mais je remarquais qu’il me complimentait souvent, ce qui me faisait plaisir.  Mais je doutais de son intention en pensant qu’il voulait m’encourager et surtout lorsque je me suis aperçue que mon mari aimait les plats bien préparés dont il goûtait la saveur… tout comme il m’avait encouragé avant le mariage.

Ma belle-mère, quand je l’invitais à passer quelques jours avec nous, appréciait mes plats elle aussi, mais je pensais qu’elle ne me complimentait seulement. Lorsque j’étais dans la cuisine, elle voulait rester avec moi, mais je refusais en lui disant de se reposer dans le séjour, ce qu’elle refusait… Alors on discutait… et je ne remarquais pas qu’elle m’observait pendant la préparation des plats, jusqu’à ce qu’elle me demande la recette d’un plat. Quand je lui ai décrit, je vis qu’elle n’était pas convaincue et je ne savais pas ce qui en était la cause jusqu’à ce qu’elle m’appelle plusieurs mois après notre mariage pour me dire « je te demande au nom d’Allah de me dire le secret du bon goût de tes plats. » Je lui demandais si elle plaisantait et elle me jura qu’elle était sérieuse !!!

Ce fut une surprise pour moi et j’ai cherché dans ma tête la cause et je ne trouvais rien d’autre que la Basmallah, la sourate al-Ikhlas et parfois le tasbih…

Et je lui ai dit « est-ce que tu veux la vérité ? » elle me répondit « bien sûr ».

Je lui ai raconté, elle ne m’a pas cru et quand elle est venue une deuxième fois elle me suivait pendant la préparation des plats pour s’assurer que je lui ai dit la vérité !!! Lorsque son cœur s’est tranquillisé, elle s’est apaisée et m’a dit qu’elle avait commencé à agir de même et elle remarqua l’amélioration de la saveur de ses plats. Et ce qui est plaisant, je ne me lasse plus de cuisiner ou de rester dans la cuisine… Surtout lorsque j’ai placé dans la cuisine une radio cassette qui me permettait d’écouter le Coran et différentes leçons religieuses. Ainsi le temps que je passe en cuisine est plaisant et je ne sens pas le temps passer après avoir tout terminé.

Et ce n’est pas tout, « grâce à Allah » je ne me limite pas à la préparation des plats principaux, mais j’ai progressé dans la préparation des produits de boulangerie comme le cake, les pizzas et les tartes… SoubhanAllah, dans le dhikr il y a des vertus qu’on néglige. Notre négligence n’annule jamais les admirables secrets merveilleux.

Fa Soubhanak rabbi, comme Tu es Grand !!! 

(Source : Magazine Altinoluk – Al Mizan Addahabi (la Balance d’or) –  Traduction : Sakina Abouelhouda)

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