Nulle créature n’aura vécu sans rendre compte de son existence

Mar 13, 2019 par

Mehmet Baş

L’être humain doit lui-même se soumettre permanemment à un questionnaire, car l’homme qui ne se pose pas de questions sur son existence est condamné à la servitude éternelle. Chaque personne dotée de ses facultés intellectuelles est appelée à se demander ceci : “Pourquoi suis-je venu dans ce monde ? Quelle est la sagesse de mon existence éphémère dans cette vie ? “ Il est irrémédiablement impossible de s’imaginer une existence après laquelle l’on ne rendra aucun compte pour ses actes perpétrés.

Une existence pareille est similaire à un chèque invalide. Si nous abandonnons notre volonté à la merci de la spéculation et des réalités philosophiques de notre époque tout comme des feuilles mortes ballottées au gré du vent, nous ne serions que des objets de consommation dans ce monde qui est de plus en plus dominé par le matérialisme. Nous serions par conséquent réduits à l’état d’objet. Si l’homme est poussé à ne plus se servir de son intellect et de sa conscience qui sont les facultés qui le hissent au-dessus des autres créatures, il sera compté au nombre des morts bien qu’il soit physiquement vivant.

De quelle manière devrions-nous soumettre notre propre personne à un questionnaire ? Sommes-nous venus dans ce monde dans l’unique but de satisfaire nos besoins ? Sommes-nous en cette vie pour aimer et valoriser les grandes constructions et voitures de luxe au détriment de la dignité humaine ? Avons-nous été gratifiés du don de la vie pour mépriser les nécessiteux et vénérer les opulents ? Notre séjour sur cette terre concerne-t-il seulement à dépenser notre existence dans l’amassement des biens insignifiants et éphémères ? Évidemment, l’homme censé doit se poser de telles questions. Il doit connaître le but fondamental de sa venue dans ce monde. En effet, l’être humain ne peut comprendre et résoudre une problématique dont il n’est pas lui-même conscient. La résolution du mystère de notre existence dans ce monde est nécessairement liée à la compréhension de la sagesse de notre existence dans ce monde et de tout ce qu’il contient.

Admettons que nous ayons goûté à tous les plaisirs d’ici-bas ; que nous ayons connu que des jours de bonheur dépourvus de tout malaise et anxiété. Eh bien jusqu’à quand demeurerons-nous dans ces conditions de vie paisible ? Au fur et à mesure que le monde avance, qu’avons-nous fait de notre vie, à part la moudre comme les céréales de la moisson ? Qu’a fait la terre que nous foulons chaque jour nouveau qui nait, hormis prendre l’âme de nos proches que nous chérissons ? Notre destination finale, celle qui nous est propre, n’est-elle pas aussi la terre ?

Et si nous nous détournions, ne serait-ce qu’un tant soit peu, notre attention intégralement orientée vers les programmes de compétition, les matchs de football et feuilletons télévisés pour observer avec quelle vélocité évolue le train de notre vie. Ne sommes-nous pas informés de l’état chaotique de l’édifice de notre existence dont une brique est démolie chaque jour qui passe  ? N’en avons-nous pas encore assez de vivre dans cette masure de jouissances trompeuses ?

La majorité d’entre nous pense que la vie d’ici-bas est un monde de divertissement et de satisfaction de nos désirs insatiables. Par contre, l’une des nécessités de notre croyance est le fait d’être conscients de n’avoir pas été créés uniquement pour ce bas-monde. Malgré cette réalité, nous investissons tous les capitaux de notre existence pour cette vie terrestre comme si la mort n’existait pas, comme si nous allons demeurer éternellement sur cette terre.

Le Diable assiège certains parmi nous en leur faisant admettre l’illicite comme le licite ; et il flatte d’autres en les poussant à s’enorgueillir avec leurs bonnes actions. Il nous noie subtilement dans les actes de mécréance cachés. Nous nous estimons avoir atteint le salut, alors qu’il peut s’avérer que nous sommes dans l’égarement.

Nous sommes tous conscients que notre séjour dans ce bas-monde n’est pas éternel. D’ailleurs, si elle l’était, la Terre se serait elle-même faite justice de tout ce qui se trame en son sein. Une vie motivée uniquement par les biens matériels passagers se consume comme le bois qui est lui-même consumé par le feu. Entre temps, les pages du livre de nos actions sont progressivement remplies par les sentiments de haine et d’animosité que nous nourrissons à l’égard de nos semblables, par les offenses, les manigances et les péchés de tout genre.

La vie est-elle jusque-là moins coûteuse et insignifiante ? Si l’idéal de la vie terrestre consistait pour l’homme à se remplir uniquement le ventre et procréer, celui-ci ne serait-il pas réduit au rang de l’animal ? L’être humain ne serait-il pas une créature en-deça de l’animal, bien qu’il ait été doté de la raison ? En jouissant de la plus considérable distinction qui est d’avoir été créé et envoyé dans ce monde en tant qu’être humain, comment peut-on expliquer le fait que l’homme se laisse ainsi entraîner vers les gouffres de l’insouciance ?

Nous sommes tous dans l’obligation de demeurer permanemment dans le cercle de toutes ces questions et problématiques, et ce afin que nous puissions atteindre la Réalité divine. Par conséquent, admettons que nulle créature n’aura vécu sans rendre compte de son existence. Veuille Allah L’Exalté faire en sorte que les navires de nos coeurs puissent atteindre et accoster sains et saufs les rivages de la Réalité divine et de la Vérité Absolue !

Articles liés

Tags

Partager

Exprimez-Vous