La valeur et la responsabilité d’appartenir à la communauté du Prophète (pbsl)

Mar 13, 2019 par

Osman Nuri Topbaş

Il a été choisi pour être l’élu des 18000 univers….

Notre Seigneur a créé l’homme puis l’a envoyé sur terre pour l’éprouver. Il a envoyé les Livres Sacrés dans lesquels Il a dicté Ses commandements pour que toute l’humanité se dirige vers la voie du salut. Ensuite Il a envoyé des prophètes comme critères de référence.

Du premier homme Adam jusqu’au prophète Jésus (sur eux la paix), d’après ce que l’on rapporte, il y eut 124 000 prophètes. Ces prophètes ont été envoyés pour que les hommes apprennent à obéir à Dieu, à obtenir la satisfaction de Dieu, à Le connaître, à Le servir, à être des Compagnons sincères et, en fin de compte, obtenir le salut et vivre au Paradis. Tous ces prophètes sont venus auprès du peuple et de la communauté de leur époque. Notre prophète (pbsl), qui représente l’honneur de tout l’univers et le leader de tous les prophètes, fut envoyé à toute l’humanité. C’est pour cela qu’il est une exception parmi les 124 000 prophètes apparus. Notre Prophète (pbsl) rassemble en sa personne le summum de la création et de la perfection humaine qu’Allah a créées. Le croyant qui se rapproche de Lui avec ferveur peut alors résoudre les problèmes de la vie avec Lui.

Il (pbsl) représente une véritable référence pour des milliards de personnes. À cet égard, il est rapporté ceci dans un verset du Coran :

« Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (an-Anbiya, 21/ 107)

Le plus souvent, les prophètes antérieurs ont vu leur vie prophétique limitée, alors que notre Prophète (pbsl), en vertu de son autorité prophétique, fut le dernier prophète à être envoyé a toute l’humanité et ce jusqu’à la fin des temps. Un verset du Coran énonce :

« Et nous ne t’avons envoyé qu’en tant qu’annonciateur et avertisseur pour toute l’humanité. Mais la plupart des gens ne savent pas. » (Saba’, 34/28)

Notre Prophète (pbsl) s’est toujours senti très responsable vis-à-vis de sa condition de prophète. Il fut envoyé à l’humanité pour répandre et combler de sa présence la miséricorde. Pour cela il commença d’abord par ses proches et ses concitoyens, ensuite vers son entourage proche ou lointain, puis aux personnes de son époque et celles qui viendront par la suite et ce jusqu’à la vie dans l’au-delà, enfin à toutes les créatures. Il mit tout en œuvre et tous ses efforts pour cette cause.

Bien que sachant qu’il pût être lapidé à Ta’if, il n’hésita pas un instant à s’y rendre. Quant à ceux qui lui ont lancé des pierres, il ne les a pas maudits ni n’a lancé d’imprécations à leur encontre, bien au contraire il a souhaité pour eux le salut et la miséricorde. Ce n’est pas parce qu’une ville réfuta son message qu’il se fût engouffré dans le désespoir ; bien au contraire, en sortant de la ville, il rencontra un esclave qui accepta son message et se convertit. Et de cela, il en fut très heureux.

Nous, en notre qualité de peuple élu de notre Prophète (pbsl), nous sommes particulièrement privilégiés, et c’est pour cela que nous avons une grande responsabilité.

Parce qu’il est rapporté dans plusieurs versets coraniques que le Jour du Jugement, chaque prophète (et sa communauté) sera interrogé (al-A’raf, 7/6). Chaque prophète pour chaque communauté portera témoignage (ceux qui ont accepté le message en leur faveur et ceux qui ont refusé le message en leur défaveur). Notre Prophète (pbsl) témoignera en faveur des prophètes et de sa communauté. (Coran, an Nisa, 4/41 ; Bukharî, Tafsir, 2/13, al-Anbiya, 21/ 3 ; Tirmidhî, Tafsir, 2/2965)

Le Coran stipule :

« Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de justes pour que vous soyez témoins aux gens, comme le Messager sera témoin à vous… » (al-Baqara, 2/143)

Le peuple élu de notre Prophète (pbsl), en montrant le visage souriant de l’islam au monde entier avec sa justice, sa finesse, sa miséricorde et sa compréhension, est en position de représenter sur terre la religion divine.

Bien sûr, cette valorisation ne peut être atteinte en étant seulement le peuple de notre prophète en ayant vécu à son époque ou bien plus tard. Pour atteindre ce degré de témoin d’Allah (pbsl) sur Terre il est impératif pour Allah (pbsl) de suivre la Taqwa. Parce que la taqwa est :

AUX YEUX DE DIEU, UN CARACTÈRE PRÉCIEUX…

Un verset coranique stipule que :

« Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. » (al-Hujurat, 49/ 13)

La taqwa, c’est ce qui va occasionner notre bonheur dans les deux mondes, c’est le fait de suivre les directives (prescriptions) du Coran et de la Sunna et de les appliquer dans notre vie de famille, dans le commerce, dans la vie sociale… en bref les introduire dans chaque phase de notre vie.

En d’autres termes la taqwa c’est :

Le fait de respecter scrupuleusement les ordres et les interdits divins tout en sachant avec entendement qu’à chaque instant de notre vie nous sommes sous la surveillance des caméras divines, et c’est en ayant cette sensibilité que nous pourrons nous abstenir de commettre des péchés.

Qui est l’éminent guide capable de nous apprendre la taqwa ?

« Je suis parmi vous celui qui connait le mieux Allah et je suis celui qui le craint le plus. » (Bukharî, Adab, 72 ; Muslim, Fadail, 127)

Dans le Coran, notre Prophète (pbsl) est celui à qui est attribué une grande moralité, même ses ennemis étaient obligés d’admettre sa haute personnalité prophétique. Il est un véritable critère de représentation pour chaque individu, peu importe la catégorie à laquelle il appartient (en termes de métier et de qualification). Il est un exemple et un guide exceptionnel et parfait.

Voici la seule voie pour pouvoir obtenir la qualification consistant à représenter le peuple élu aux yeux de Dieu dans les deux mondes. Il faut aimer notre Prophète (pbsl) au-delà de notre propre vie et porter cette affection au-dessus de toute chose, en nous imprégnant de sa conduite et de sa moralité. C’est en faisant cet effort que nous atteindrons cette unité d’âme avec notre Prophète (pbsl).

Ainsi donc, notre Prophète (pbsl) a su réconforter ses Compagnons qui vivaient à son époque et qui craignaient d’être séparés dans l’au-delà, leur disant :

LA PERSONNE SERA AVEC CELLE QU’ELLE AURA CHÉRIE…

 

Anas ibn Malik (que Dieu soit satisfait de lui) raconte :

Un homme s’est présenté à notre Prophète (pbsl) en lui disant :

« Ô Prophète d’Allah, peux-tu me dire quand surviendra le Jour du Jugement dernier ? »

Notre prophète (pbsl) lui demanda :

« Qu’as-tu préparé pour ce Jour ? »

L’homme répondit :

« L’affection (amour) envers Allah et son Prophète… »

Sur ce notre Prophète (pbsl) annonça :

« En conséquence, tu seras avec la personne que tu auras chérie. »

Anas dit ceci à la suite de ses propos : « À part le fait d’avoir embrassé l’islam, il n’y eut aucune autre chose qui nous fit plus plaisir que cette parole de notre Prophète : « Sans aucun doute tu seras avec la personne que tu auras chérie ». C’est pour cela que moi aussi je porte dans mon cœur l’amour d’Allah et de son Prophète, d’Abû Bakr, d’Omar, et même si je n’ai pas accompli toutes les actions qu’eux-mêmes ont accomplies, j’espère être auprès d’eux dans l’au-delà. (Muslim, Birr, 163)

Voici les Compagnons du Prophète (pbsl) ; lorsqu’ils apprirent que le chemin qui les conduira à être ensemble avec lui dans les deux mondes réside à portée de cette affection et au fait de marcher sur les traces de ses pas, ils en furent très heureux. Notre Prophète (pbsl) éduqua ses Compagnons en organisant des réunions (sohbet) pour que ces derniers puissent rayonner par leur grande moralité et personnalité. C’est comme le soleil qui éblouit en apportant cette maturité au monde végétal et c’est ainsi que chacun arriva à maturation.

Il fut une miséricorde pour tout l’univers, étant conscient de la valeur de sa tâche à accomplir et de la grande responsabilité que cela impliquerait. Il regarda toutes les créatures créées par Dieu avec une grande compassion, en particulier en éprouvant une grande affection pour sa communauté, en frémissant pour leur devenir avec une grande bonté et compassion, en priant tout au long de sa vie pour que sa communauté vive dans la béatitude qui sera manifeste dans l’au-delà.

Notre prophète (pbsl) avait une grande affection envers ses Compagnons. De cette affection mutuelle éprouvée naquit un enthousiasme, un bonheur qui se transforma à son tour en une grande source d’énergie.

Notre Prophète (pbsl) incarne le Coran par sa grande moralité et ses Compagnons qui par leurs vertus ressemblent à des étoiles illuminant toute l’atmosphère sont à même de pouvoir rafraîchir nos âmes assoiffées :

Aicha (que Dieu soit satisfait d’elle) nous rapporte ceci :

« Notre Prophète (pbsl) nous dit : « il n’y a pas plus mauvais et vilain caractère que le mensonge. Lorsqu’il apprenait que l’un de ses Compagnons mentait un tant soit peu, il s’abstenait de le voir et de le rencontrer jusqu’à ce qu’il apprenne que ce dernier s’est repenti de cette mauvaise action. (Ibn Sa’d, I, 378)

C’est dire que l’affection et la miséricorde que notre Prophète (pbsl) éprouva pour sa communauté et ses Compagnons est une affection justifiée et imminente.

L’affection est un sentiment qui renferme en lui-même la rivalité. Celui qui aime veut être l’unique personne dans les yeux et le cœur de l’être aimé. La personne la plus dévouée, la plus patiente, la plus fidèle, cherchera toujours à être digne de recevoir l’amour et les compliments de l’être aimé.

Notre prophète (pbsl) utilisa à bon escient cette vertu de l’homme et encouragea à chaque instant ses Compagnons à rivaliser entre eux en faisant de bonnes actions.

Rivaliser en faisant de bonnes actions. Si nous sommes croyants et si nous nous affirmons les témoins de Dieu sur terre, nous devons aussi savoir utiliser chaque seconde de notre temps à bon escient sans le gaspiller.

Notre Prophète (pbsl), au premier degré avec ses Compagnons, ensuite jusqu’au Jour du Jugement dernier avec sa communauté, nous encourage dans cette compétition des bonnes actions à rivaliser entre nous. Dans ses réunions (sohbet), il encourageait chacun à poser des questions, il citait les qualités des personnes qui séjourneront au Paradis et suggérait toujours de faire de belles et bonnes œuvres.

Voici un exemple :

Y A-T-IL QUELQU’UN QUI A NOURRI UN PAUVRE AUJOURD’HUI ?

 

Abdurrahman ibn Abû Bakr (que Dieu soit satisfait de lui) nous raconte ceci :

Notre Prophète (pbsl), lorsqu’il eut terminé la prière du Fajr, se tourna vers ses Compagnons et demanda :

« Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui jeûne aujourd’hui ? »

Omar (que Dieu l’agrée) répondit :

« Ô Prophète d’Allah ! Hier soir je n’ai pas pensé à jeûner et c’est pour cela que ce matin je ne jeûne pas. »

Abû Bakr (que Dieu l’agrée) ajouta :

« Hier soir j’ai pensé à jeûner et c’est pour cela que je jeûne ce matin. »

Notre prophète (pbsl) continua à poser d’autres questions :

« Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui est allé rendre visite à son frère malade ? »

Omar, cette fois-ci, regarda interloqué notre Prophète (pbsl) et rétorqua :

« Ô Prophète d’Allah ! Nous venons à peine de finir la prière du Fajr et nous n’avons pas bougé de notre place, alors comment aurait-on pu visiter un malade ? »

Abû Bakr ajouta :

« J’ai appris que mon frère Abdurrahman ibn Awf était tombé malade. Avant d’arriver à la mosquée, j’avais déjà pris la décision d’aller rendre visite à mon frère malade. »

Notre Prophète (pbsl) posa encore une question :

Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui a nourri un pauvre aujourd’hui ? »

Omar répondit :

« Ô Prophète d’Allah ! Nous venons de terminer notre prière et nous n’avons pas bougé de notre place ! »

Abû Bakr donna quant à lui cette réponse :

« Lorsque je suis entré dans la mosquée, j’ai vu une personne demandant de l’aide. Mon fils Abdurrahman tenait dans sa main un morceau de pain d’orge. Je lui ai pris tout de suite pour le donner au pauvre. »

Notre Prophète (pbsl) fut très content des réponses apportées par Abû Bakr, puis ajouta :

« Je t’annonce une bonne nouvelle, tu iras au Paradis. »

Omar soupira un instant et dit :

« Ah ! Le Paradis ! »

Notre Prophète prononça alors cette parole pour réconforter Omar :

« Qu’Allah accorde miséricorde à Omar ! Qu’Allah accorde miséricorde à Omar ! À chaque fois qu’il veut faire une bonne action, il est devancé par Abû Bakr. » (Haythamî, III, 163-164. Voir aussi Abû Dâwûd, Zakat, 36/1670 ; Hakim, I, 571/1501)

Le croyant doit toujours avoir cette belle intention de faire de bonnes actions, de rendre service, de faire le bien. Pour que ces intentions se retrouvent dans ces actions, il faut qu’il fasse des invocations en utilisant sa volonté et sa persévérance. Ces instructions se trouvent dans le Coran.

LORSQUE TU AS ACHEVÉ UNE ACTION, PASSE À LA SUIVANTE…

Notre Seigneur nous rapporte ceci :

« Quand tu te libères donc lève-toi (quand tu te libères de tes occupations nécessaires lève toi pour la prière) et à ton Seigneur aspire.» (Coran, al-Inshirah, 94, verset 7,8)

Les Compagnons du Prophète avaient réussi à avoir une telle conscience, puisque même après que notre Prophète (pbsl) eût rejoint Dieu, ils ne se relâchèrent pas une minute ; bien au contraire, ils se répandirent aux quatre coins de la terre en apportant la connaissance, le savoir et inculquer l’islam en se battant sans répit. Le point de départ fut Médine et c’est de là que s’enflamma les cœurs pour aller à Samarkand, en Chine, en Iran, en Anatolie, au devant d’Istanbul, jusqu’en Afrique et par delà l’Océan Atlantique.

Devant cette importance et la difficulté des voyages, ils n’ont jamais éprouvé la moindre fatigue ou la moindre lassitude parce qu’ils avaient reçu de notre Prophète une telle énergie (feyz), une énergie inépuisable.

Leur seule pensée, c’était de rechercher la satisfaction de Dieu ; la seule vraie vie pour eux, c’était d’être apparenté à notre Prophète (pbsl) pour être le plus proche de lui dans la vie de l’au-delà.

Leur statut, c’était d’être comme le Prophète (pbsl), une personne sûre dont on a confiance, fidèle, possédant une grande vertu et une personnalité parfaite. C’est en s’imprégnant de son état en faisant ce que la religion demande et en s’éloignant de ce qu’elle rejette qu’ils ont réussi à promulguer l’islam. Les hommes, groupe par groupe, nation par nation, ont été éblouis par la lumière de l’islam. Les Compagnons et leurs sujets ont appris comme le Prophète (pbsl) aux autres peuples le respect d’autrui.

RESPECT DES ÊTRES HUMAINS

 

Yala ibn Murra (que Dieu soit satisfait de lui) nous rapporte ceci :

« J’eus le privilège de me joindre à plusieurs expéditions aux côtés de notre Prophète (pbsl). Lorsqu’il voyait un mort sur son passage, il exigeait immédiatement que l’on enterre la personne, sans savoir s’il était musulman ou infidèle. » (Hakim, I, 526/1376)

Chaque être humain transporte en lui le secret du Créateur. L’état dans lequel se trouve l’homme au moment de son dernier souffle est très important puisqu’il définira son jugement. C’est la raison pour laquelle il est impératif d’octroyer un délai à chaque homme en faisant preuve de respect, parce que les portes du cœur sont toujours ouvertes à Dieu. À part les prophètes et les personnes qui en ont eu connaissance, nul ne sait ce qui se passera au moment du dernier souffle.

Pour qu’il y ait le succès de la divulgation (de la religion), cette condition est nécessaire. En effet on constate que lorsque le respect est établi vis-à-vis de l’homme, il trouvera enfoui en lui-même ce qui fait de lui un être précieux et prendra conscience de sa propre spiritualité.

Nos ancêtres (les Ottomans) ont su gouverner depuis des siècles les Balkans et l’Europe en faisant toujours respecter la justice. En effet, dans les zones où il y avait une population chrétienne, nos ancêtres étaient toujours bienveillants envers eux. Des familles aux visages souriants et habitant en Anatolie, vivant et pratiquant l’islam, émigrèrent vers ces régions de telle sorte que les autochtones s’habituèrent au visage accueillant de l’islam et pour que plus tard ces populations bosniaques et albanaises fussent honorées par l’islam.

La compassion, la miséricorde et l’affection que notre Prophète (pbsl) a éprouvé envers sa communauté, il les a d’abord transmises à ces Compagnons, et de ses Compagnons cette affection s’est reflétée à la glorieuse génération suivante.

Anas ibn Malik (que Dieu soit satisfait de lui) nous rapporte ceci à propos de l’amour que notre Prophète (pbsl) éprouvait pour sa communauté et dont le Coran consolide et félicite cet état :

« Notre Prophète (pbsl), lorsqu’il ne voyait pas son frère musulman pendant trois jours, se hâtait de demander comment il allait. S’il se trouvait loin, il faisait une invocation en sa faveur, s’il se trouvait chez lui, il lui rendait visite, et s’il était malade, il allait lui rendre visite pour lui « souhaiter un prompt rétablissement. » (Haythamî, II, 295)

Notre Prophète (pbsl) était toujours en train de faire des invocations (dou’as) en faveur de sa communauté et avait souhaité que nous aussi fassions de même. Un grand sage tel que Ma’ruf al-Karkhî (que Dieu l’ait en Sa miséricorde) nous a rapporté ceci :

« Si une personne dit chaque jour dix fois :

-Mon Dieu, améliore la condition de la communauté du Prophète,

-Mon Dieu, résous les tourments de la communauté du Prophète,

-Mon Dieu, accorde la miséricorde à la communauté du Prophète. » Cette personne sera inscrite parmi les Proches d’Allah. (Abû Nuaym, Hilya, VIII, 366)

L’invocation est une forme d’intention émise par un humble serviteur qui ne possède en lui aucune force, assuré que Seul Dieu est le Possesseur de toute chose. Et s’il veut que son souhait se réalise, il ne peut que Le supplier. En pratiquant l’invocation, nous devons le faire aussi en faveur de la communauté du Prophète (pbsl) pour que Dieu améliore sa condition, pour qu’Il éloigne les tourments, les souffrances et la guide vers le salut et la miséricorde. Pour cela, nous devons mobiliser tout ce que nous possédons en propre, nos mains, nos moyens, nos biens et nos vies.

DANS L’ESPRIT DE LA FRATERNITÉ…

Notre Prophète (pbsl) nous a toujours transposés dans sa façon de vivre et dans sa vie la beauté de chaque vertu en nous montrant les relations d’amitié, de fraternité qui existent entre les frères musulmans, les sentiments d’altruisme, de miséricorde que l’univers ne connaissait pas et dont il nous en a fait la révélation, déclarant :

« Moi je suis pour chaque croyant la personne la plus proche dans ce monde et dans le monde à venir. Si vous le souhaitez (à ce sujet vous pouvez lire ceci) dans un verset du Coran : « Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes … » (al-Ahzab, 33/ 6) « Si un croyant (après sa mort) laisse un héritage, que ces successeurs le prennent. S’il a laissé une dette ou une personne malade ayant besoin de soin, qu’il vienne à moi, moi je suis leur maître (leur tuteur, celui qui protège et celui qui aide) » (Bukharî, Tafsir, 33/I, Kafala 5, Faraiz 4, 15, 25, Muslim, Faraiz, 14)

Parvenons-nous nous aussi à aimer notre Prophète (pbsl) qui est plus proche de nous que nous le sommes de nous-mêmes avec la même réciprocité ? Et si nous disons oui, cela se reflète-t-il dans nos intentions, nos actions et notre moralité ?

Mesruk (que Dieu soit satisfait de lui) raconte :

Un jour, je rendis visite à Aicha (que Dieu soit satisfait d’elle). Elle me fit servir un repas puis me dit ceci :

-Lorsque je suis rassasiée d’un repas, j’ai toujours envie de pleurer et je ne peux m’empêcher de retenir mes larmes. Je demandai :

– Pourquoi ?

Elle me répondit :

– Je me souviens du moment où notre Prophète (pbsl) nous a quittés et je jure devant Dieu qu’Il n’a jamais mangé de pain et de viande deux fois dans la même journée. (Tirmidhî, Zuhd, 38/2356 ; Muslim, Zuhd, I)

Notre prophète (pbsl) nous a toujours exposés des exemples de compassion et de fraternité dans sa vie ainsi qu’à travers sa personnalité. De ce fait, il a toujours pris des mesures pour renforcer les liens qui existaient entre les frères musulmans. Il a conseillé de répandre le salut. Il a toujours encouragé le fait de s’offrir des cadeaux mutuellement, de s’entraider, d’octroyer un prêt à celui qui est dans le besoin. Il déclara que le fait de sourire à son frère musulman était une sadaqa (aumône). Et notre Prophète ne perdait jamais le sourire affiché sur son visage ; les Compagnons étaient toujours en concurrence dans l’espoir que leurs visages ressemblassent à ce magnifique visage.

Oumm Darda (que Dieu soit satisfait d’elle) raconte :

Abû Darda (que Dieu soit satisfait de lui) parlait toujours le sourire aux lèvres. Un jour je lui dis ceci :

− J’ai peur que les gens interprètent mal cette façon de sourire à tout le monde (en ne comprenant pas la sagesse et la profondeur de ce sourire) et te traitent de fou.

Sa réponse sur la sagesse du sourire fut celle-ci :

Lorsque notre Prophète (pbsl) parlait, il souriait toujours. (Ahmed, V, 198, 199)

Les gens peuvent dire et penser ce qu’ils veulent, la seule chose qui importait aux Sahaba (Compagnons), c’était de se conformer à tous les faits et gestes du Prophète (pbsl).

Abû Qursafa (que Dieu soit satisfait de lui) a dit :

Moi, ma mère et ma tante, allâmes voir notre Prophète (pbsl) pour lui prêter allégeance. Et lorsque nous nous séparâmes de lui, ma mère et ma tante me décrivirent ainsi leurs sentiments :

Mon enfant, je n’ai jamais rencontré une personne pareille. Je ne connais personne qui ait un visage aussi beau que le sien, de vêtements aussi propres et de paroles aussi douces que les siennes. On aurait dit que de sa bouche jaillissait la lumière (nour). (Haythamî, VIII, 279-280)

Ceux qui ont marché sur les pas de notre Prophète (pbsl), à l’instar des Compagnons, ont toujours eu dans leurs paroles ce jaillissement de lumière. Ces paroles ont été pour leurs interlocuteurs une source de fraicheur à l’image du cours d’eau qui coule et apaise celui qui le boit. Étant des croyants emplis de la moralité de l’islam, ils ont su ressembler à ces fleurs dégageant une odeur suave, embellissant les âmes et les cœurs par leur beauté, leur pureté et leur odeur.

Les Compagnons du Prophète ;

Ils avaient envers notre Prophète (pbsl) une amitié et une ardeur exceptionnelles. Ils étaient toujours animés par un esprit de concurrence et d’émotion afin de pouvoir appliquer dans leur vie les recommandations et les conseils de notre Prophète (pbsl). Ils ne regardaient en aucune manière si la fatigue, le danger ou la mort se trouvaient au bout du chemin. Ils affirmaient seulement : « Nous avons entendu et nous obéissons ».

Quelques jours après la bataille d’Uhud, alors que notre Prophète (pbsl) n’était pas encore retourné à Médine et que le danger de l’ennemi ne s’était pas encore dissipé, Le Prophète (pbsl) désira montrer aux croyants leur force et à l’ennemi leurs dents. Pour cela, il sollicita ses Compagnons, leur disant :

Qui veut poursuivre l’ennemi ?

Le Prophète (pbsl) demande une chose et comment ne pas y répondre ? Eux accoururent. Eux n’avaient de volonté qu’à suivre les décisions prises par le Prophète (pbsl) et ne pensaient pas à autre chose. L’ordre fut promptement exécuté et les hommes envoyés pour cette mission de poursuite de l’ennemi furent presque tous blessés.

À cette occasion, Abdullah ibn Sahl et son frère Rafi (que Dieu soit satisfait d’eux) rentrèrent à Médine gravement blessés lors de la bataille d’Uhud. Ils entendirent l’appel à l’expédition de notre Prophète (pbsl) et déclarèrent :

ON NE PEUT MANQUER CELA !…

 

« Nous jurons que nous ne possédons aucune monture et que nos blessures sont graves, mais nous ne pouvons pas manquer une bataille où se trouve notre Prophète (pbsl). »

Celui qui était le moins blessé aida son frère à marcher ou lorsque c’était nécessaire il le portait sur son dos. De cette façon, ils ne quittèrent jamais notre Prophète (pbsl). (Ibn Hisham, III, 53)

Aux yeux des Compagnons, l’amitié et l’affection qu’ils éprouvèrent envers notre Prophète (pbsl) ne pouvaient en être autrement. Une simple alliance ne suffisait pas, il fallait aussi faire des sacrifices ; en effet les sentiments seuls ne suffisent pas, il faut aussi les verser en actes.

La véritable action des Compagnons ;

Dans la communauté du Prophète (pbsl), il y avait ceux qui « acceptaient d’avoir ce bonheur- là » et il y avait ceux qui « refusaient d’entrer dans ce bonheur ». Ils se sentaient responsables les uns des autres, et comme avec un malade, ou une personne nécessiteuse, ils s’approchaient d’eux avec une grande compassion parce que la reconnaissance de cette bénédiction était de l’apporter aux démunis….

LA BÉNÉDICTION DE SE TROUVER DANS LA VOIE DU SALUT

 

La reconnaissance de cette bénédiction de se trouver dans la voie du salut passait, pour eux, par le fait de conduire cette lumière vers les personnes qui étaient encore dans le noir. Ils se sentaient responsables et c’est avec une grande excitation qu’ils servaient cette cause sans se fatiguer. Ils ont su mettre de côté toutes les interrogations en utilisant l’énergie (feyz) transmise par notre prophète (pbsl). Ils n’avaient aucune angoisse envers la vie d’ici-bas, mais étaient toujours dans la volonté de transporter là où ils allaient la haute personnalité de notre Prophète (pbsl). Leur seul but dans la vie était de posséder la haute personnalité de notre Prophète (pbsl) en apprenant le Coran, en le lisant, en l’éprouvant, en le ressentant dans toute leur âme ; et lorsqu’ils avaient réussi à transporter cette ferveur en eux, alors ils n’hésitaient pas une seule seconde à la transmettre avec leurs paroles, leurs gestes et leurs actes tout autour d’eux.

Notre idéal à nous, à l’instar de la génération des Compagnons, c’est que nous soyons des personnes altruistes, laborieuses, délicates, agréables et fermes.

C’est cette mesure de moralité de notre Prophète (pbsl) qui se reflétait chez les Compagnons et que nous devons appliquer dans notre vie. Notre devise doit être comme la leur, nous rappelant la devise de notre Prophète (pbsl) : « La personne sera avec celle qu’elle aura chérie. »

Nous devons toujours nous remettre en question pour sentir à quel point nous sommes proches de cette devise…

Notre affection, c’est en étant ensemble qu’on peut la mesurer et la comparer.

Nous devons nous poser la question suivante :

Jusqu’à quel point avons-nous pris modèle sur notre Prophète (pbsl) pour l’introduire dans notre vie ?

Dans notre vie, que possédons-nous de notre Prophète (pbsl) quant à sa personnalité, sa vie, son âme intérieure ?

 

QUELLE EST LA PLACE DE NOTRE PROPHÈTE (pbsl) EN CHACUN DE NOUS ?

 

Quelle est la profondeur spirituelle de nos cultes ?

Nos cultes (prières, adorations…) nous emmènent-ils à une profondeur spirituelle de l’âme ? Parvenons-nous à atteindre la quiétude de l’âme et du cœur ? Où se situe le raffinement dans nos actes ? Est-ce que notre âme est un lieu où se trouve la miséricorde ? Et cette miséricorde arrive-t-on à la partager ? Et ce que nous réalisons par nos gestes, cela se conclut-il par un « que Dieu soit satisfait de toi » ou par un « que tous mes droits te soient haram. »

Quelle est la mesure du raffinement de notre moralité ?

La gentillesse que nous montrons à autrui est-elle à la même hauteur que ce que nous attendons de ce dernier ? A-t-on pu se débarrasser de notre Moi, de notre égoïsme et égocentrisme, de notre orgueil ? Notre humilité est-elle sincère ?

À quelle profondeur se situent la grâce et la beauté de notre âme ?

Jusqu’à quel point parvient-on à aimer toutes les créatures de la terre ? Avons-nous pu ouvrir nos âmes pour qu’elles soient un lieu pour les démunis, les sans-abris ? Et notre miséricorde est-elle enveloppante et énergique ?

La beauté de la lumière (nour) se reflète-t-elle sur notre visage ?

Voici un verset du Coran qui nous énumère les qualités des croyants qui entouraient notre Prophète (pbsl) :

« … Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation… » (al-Fath, 48/29)

Pour ce qui nous concerne, où en est-on de cette description ? Sur nos visages, y a-t-il des traces de nos prosternations ?

Comment est notre diction ? Est-elle fluide et élégante ? Apporte-t-elle la paix intérieure à celui qui l’entend ? Et la profondeur de nos sentiments ? À quel degré se situe–elle ?

Savons-nous que nous sommes responsables de toutes les créatures de ce monde ? La responsabilité face aux versets de Dieu, sommes-nous conscients de toutes ces responsabilités ? Face à la mort et au Jour du Jugement dernier, quelle est notre sensibilité ? Nos cœurs tremblent-ils ? Pleurons-nous ? Notre ouverture d’esprit, à quel degré se situe-t-elle ?

Nos âmes sont-elles emplies de la grandeur divine ? Sommes-nous capables d’y contempler l’écoulement de la force divine et de ces desseins ?

« Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé… » (Coran, al-Alaq, 96/1)

Suivons-nous cette directive ? Avons-nous pu nous débarrasser en apparence d’une connaissance sans profondeur et d’un savoir inutile ? Quelle a été notre attitude en face du mystère de la sagesse ?

En résumé, relativement à ce verset du Coran : « Et tu es certes, d’une moralité éminente… » (al-Qalam, 68/ 4) qui nous dévoile la haute moralité de notre Prophète (pbsl), nous sommes-nous demandés si nous avons pu introduire ne serait-ce qu’une infime partie (de cette moralité) dans nos âmes ? Lui qui fut une bénédiction pour toute l’humanité, et l’univers étant le summum de toutes les beautés, sommes-nous en aussi bénéficiaires ?

Quel bonheur pour ceux qui se posent ces questions brûlantes, qui font le décompte de leur vie à chaque instant. Quel bonheur pour ceux qui quittent cette terre pour l’au-delà en qualité d’héritiers de notre Prophète (pbsl) et de témoins du Très-Haut.

Seigneur Dieu, guide-nous sur les traces de notre Prophète (pbsl) en espérant acquérir la grande moralité décrite dans le Coran, celle que possédaient les Compagnons. Permets-nous de nous altérer de l’état de Tes serviteurs.

Permets-nous de mûrir ici-bas en acquérant l’amour de notre Prophète (pbsl) dans nos cœurs et d’être auprès de lui dans l’au-delà…

Amin !

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