conseils en or tirés de la sourate AZ-ZUKHRUF(43)

Mar 13, 2019 par

Cafer Durmuş

Le mot “Zuhruf“ signifie or, ornement, bijou. Cette sourate a été ainsi titrée non pas à cause de son contenu qui évoque les parures et objets de valeurs dont Allah l’Exalté a fait largesse à l’être humain, mais plutôt de l’importance de la foi et de la vertu humaine aux yeux d’Allah l’Exalté.

Ces versets coraniques sont l’objet de notre exégèse :

 

« Et ils dirent : “Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre ce Coran sur un haut personnage de l’une des deux cités (La Mecque et Taif) ? Est-ce eux qui distribuent la miséricorde de ton Seigneur ? C’est Nous qui avons réparti entre eux leur subsistance dans la vie présente et qui les avons élevés en grades les uns sur les autres, afin que les uns prennent les autres à leur service. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux, cependant, que ce qu’ils amassent.

Si les hommes ne devaient pas constituer une seule communauté (mécréante), Nous aurions certes pourvu les maisons de ceux qui ne croient pas au Tout- Miséricordieux, de toits d’argent avec des escaliers pour y monter ; (Nous aurions pourvu) leurs maisons de portes et de divans où ils s’accouderaient, ainsi que des ornements. Et tout cela ne serait que jouissance temporaire de la vie ici-bas, alors que l’au-delà, auprès de ton Seigneur, est pour les pieux[1]. »

Nous commenterons donc ces versets susmentionnés, car ils ont été révélés à la suite des propos de certains incroyants qui osèrent dire : « N’aurait-il pas été bienséant que ce Coran fut révélé à Walid ibn Mugira de la tribu de Quraysh ou à Abû Amr ibn Umeyr de la tribu des Sakif? »

Il est vrai que le Prophète (Muhammad) était orphelin de père avant même sa naissance. Tout petit, il perdit sa mère et ne fut pas non plus du nombre des riches. Mais il descendait de la plus noble famille parmi les Arabes.

Allah l’Exalté connaît parfaitement ceux à qui Il octroie Ses grâces spirituelles telles la prophétie et la sainteté. Il en va de même pour ce qui concerne ceux qu’Il a comblés de Ses bienfaits matériels tels la richesse et l’autorité.

Il connaît aussi ceux qu’Il rendra nécessiteux. Lui Seul gratifie qui Il veut et prive qui Il veut.

Allah l’Exalté est le Maître de la répartition des subsistances entre Ses Prophètes et leurs semblables. Il enrichit qui Il veut et appauvrit qui Il veut. À certains, Il octroie le pouvoir, la renommée, la science ; tandis qu’Il laisse d’autres dans le besoin afin qu’il soit établi divers rôles entre les hommes.

En vérité, Allah l’Exalté détient la sagesse sur toute chose. Ce verset mentionne :

 

« Si les hommes ne devaient pas constituer une seule communauté (mécréante), Nous aurions certes comblé de grâces ceux qui ne croient pas au Tout Miséricordieux.»

Mais encore une fois, Allah l’Exalté ne fait pas vivre tous les incroyants dans l’abondance et l’aisance. Il voue certains d’entre eux à l’indigence, la misère. Et cela est une marque de miséricorde pour les hommes.

Le fait que les incroyants ne soient pas les détenteurs exclusifs de la richesse corrobore la Sagesse Divine selon laquelle il doit être établi différents rôles entre les hommes.

 

« Quant aux croyants, ils ne sont pas non plus tous détenteur de fortune dans ce bas-monde. Cela dénote de la Sagesse Divine, car si Allah avait voulu que l’entièreté des croyants soit fortunée dans la vie ici-bas, les hommes n’auraient pas cru au message divin rien que pour la satisfaction Divine. Ils auraient cru dans l’intention d’accéder à la richesse. Ce serait une contradiction à la thèse selon laquelle l’on doit adorer Allah l’Exalté avec une sincérité profonde[2]. »

En résumé, il doit impérativement y avoir des riches et des pauvres autant dans le groupe des croyants que dans celui des incroyants. Le taux de riches est beaucoup plus élevé du côté des incroyants, soit parce qu’ils n’ont aucune notion du licite et de l’illicite ou soit en raison d’une autre sagesse qu’on ignore.

C’est sans doute ce que corrobore cet avertissement stipulé dans le verset suivant :

 

« Que ne t’abuse point la versatilité [pour la prospérité] dans le pays, de ceux qui sont infidèles[3]. »

Notre Saint Prophète (pbsl) a dit :

 

« Si ce bas-monde valait l’aile d’un moustique aux yeux d’Allah l’Exalté, même une gorgée d’eau ne serait pas octroyée au mécréant[4]. »

Il faut que ce hadith soit ancré dans l’esprit des gens pour qu’ils sachent qui, en vérité, est le plus valeureux et qu’ils méditent sur la sagesse de la Répartition Divine.

Cette sentence d’Ibn Abbas (r.a) résume le sujet :

« Allah l’Exalté a partagé ce bas-monde en trois parties, une pour les croyants, une autre pour les hypocrites et la dernière pour les mécréants. Les croyants reçoivent une part négligeable par rapport à celle qui leur est réservée dans l’au-delà, les hypocrites sont abondamment comblés de grâces et les mécréants ont une part de longévité[5]. »

À ce niveau, nous pouvons affirmer qu’il est de l’intérêt de l’homme de demeurer dans la conscience de sa servitude vis-à-vis de son Créateur. Il ne doit pas se laisser aveugler par des choses insignifiantes et outrepasser les bornes dans ses propos, car c’est Allah l’Exalté qui détient l’Autorité Suprême sur la répartition des subsistances et richesses comme le dit ce verset coranique : « Allah l’Exalté étend largement Ses dons ou [les] restreint à qui Il veut[6]. »

L’homme ne détient aucune compétence pour déterminer sa filiation. Le verset susdit constitue la réponse la plus concise pour faire taire les incroyants. L’idéal ici n’est pas de citer ni de commenter un hadith puis de l’oublier immédiatement, mais au contraire notre caractère doit refléter le sens de ce hadith. Car les incroyants d’aujourd’hui, après avoir ignoré que tous les bienfaits en leur possession ne constituent en vérité qu’une épreuve, ont l’audace de calomnier le Prophète (pbsl) et osent s’immiscer sans limite dans les affaires spirituelles et mondaines des musulmans.

Face à une telle situation, les croyants doivent détourner leur cœur de toute envie relative à la vie des incroyants, car l’envie est l’instinct le plus dangereux qui exhorte à la similarité, qui encourage à faire comme autrui. En outre, une bonne pratique religieuse commence au préalable par une emprise sur ses passions.

LIS/ MÉDITE et OBSERVE CE QUE TU CONSOMMES

À titre de rappel, il y a dans la sourate Abasa (Il s’est renfrogné), un verset particulièrement remarquable : « Que l’homme considère donc sa nourriture[7]. »

Il s’agit ici pour l’homme de jeter un coup d’œil méditatif soit sur les aliments qu’il consomme, soit sur les résidus qui en découlent après digestion.

L’homme doit savoir à quel point les subsistances indispensables à sa survie constituent une infinie grâce Divine.

Il est mentionné à la suite du verset précédent :

 

« C’est Nous qui versons l’eau abondante, puis Nous fendons la terre par fissures et y faisons pousser grains, vignobles et légumes, oliviers et palmiers, jardins touffus, fruits et herbages, pour votre jouissance vous et vos bestiaux[8]. »

En vérité, ceci est un grand rappel et une belle remarque pour l’être humain dont la nature intrinsèque se dégrade de jour en jour.

Ô homme, penses-y ! N’eût été une autorité Divine qui meut sans faille ce mouvement rotatoire, qu’aurais-tu pu faire pour survivre ? Qu’aurais-tu pu produire de tes mains ?

Dans leurs diverses exégèses, certains savants ont signalé que dans ce verset : « Que l’homme considère donc sa nourriture », il est question pour l’homme de faire attention à la licéité ou l’illicéité de ce qu’il consomme.

Pour Ibn Abbas (r.a), il s’agit plutôt pour l’homme d’observer la métamorphose de sa nourriture après la digestion de celle-ci afin qu’il prenne conscience de son incapacité et son existence éphémère.

Un homme demanda à Ibn Omar (r.a) :

« -Excusez-moi !  Je souhaiterais poser une question, mais j’éprouve de la gêne.

Ibn Omar (r.a) lui répondit : « Vas-y, ne te gêne pas ! »

Après avoir déféqué, l’homme peut-il observer ses selles ? »

« Oui. En effet, un ange s’adresse à l’homme après avoir déféqué en lui disant : “Regarde la métamorphose qu’a subie la nourriture que tu as consommée”[9]. »

Pour une prise de conscience remarquable en vue de ne pas être aveuglé par l’apparence première des ornements de cette vie trompeuse, y aurait-il un rappel plus captivant que ce verset : « Que l’homme considère donc sa nourriture ! »

[1] Saint Coran, sourate L’Ornement (Az-Zukhruf, 43), versets 31-35.

[2] Ömer Nasûhi Bilmen, L’exégèse de Kur’ân-ı Kerîm, chapitre 7, page.3276.

[3] Saint Coran, sourate La famille d’Imran (3), verset 196.

[4] At-Tirmidhî, Zuhd, 13.

 [5] İhyâu Ulûmi’d-Dîn, chapitre 3, page 453.

[6] Saint Coran, sourate Le tonnerre (13), verset 26.

 [7] Saint Coran, sourate Il s’est renfrogné (80), verset 24.

[8] Saint Coran, sourate Il s’est renfrogné (80), versets 25-32.

[9] İhyâu Ulûmi’d-Dîn, chapitre 3, page 487.

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1 Commentaire

  1. Benallal Malika

    Très intéressant
    IL YA belle et bien Un Créateur au dessus de tout
    Gloire Pureté à notre Seigneur en abondance. Béni Soit Dieu Le Meilleur des Créateur. Le Noble.
    A Lui Les Plus Beau Noms.
    Le Plus Véridique.

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