Comment pourrais-je oublier? C’est impossible

Mar 13, 2019 par

İdris ARPAT

« Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu’elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; [Allah] leur a fait alors oublier leurs propres personnes ; ceux-là sont les pervers. »[1](Al Hashr, 18-19)

Allah le Très-Haut est au centre de notre vie. À Lui nous appartenons, et c’est vers Lui que nous retournerons. Nos intentions, œuvres et paroles Lui seront divulguées et Il jugera de notre sort, bon ou mauvais.

Il est notre Exalté Créateur voulant toujours notre bien. Il est notre Ami, Gérant, Assistant, Défenseur et Surveillant, Compagnon de maison. Nous nous présenterons à Lui dans l’autre monde et c’est Lui le Juge Absolu à qui nous rendrons compte et donnerons nos livres. Il est l’Infini et Ses raisons et mystères ne s’épuisent jamais ; Il dispose de vastes contrées de récompense.

C’est notre Seigneur qui nous aime et qui attend de nous de l’affection. L’oublier, c’est de l’inadvertance et l’insouciance pour Sa valeur car, “celui qui oublie n’a pas aimé, celui qui aime n’oublie pas.”

L’accomplissement de nos responsabilités envers Allah Le Tout Puissant est conditionné par le fait que nous Le maintenions toujours à l’ordre du jour. C’est dans le but de mériter Son agrément que nous accomplissons nos devoirs. Si telle est la situation, l’oublier voudrait dire qu’on n’aurait pas accompli nos devoirs avec grand enthousiasme. Cela engendrerait aussi “la mauvaise qualité dans la servitude”.

Allah l’Exalté ne veut nullement pas qu’on oublie que tout ce que nous possédons émane de sa Puissance. Ne pas l’oublier constitue la délivrance de l’âme et la joie de notre cœur. Il est plus proche de nous que notre veine jugulaire, Il est l’intermédiaire entre nous et nos cœurs et Il sait ce qui se passe dans nos cœurs. En tant que Ses serviteurs, nous devons accomplir les bonnes œuvres dans l’ultime but d’accéder à Son agrément.

Allah Ta’ala dit en énonçant la sortie de Adam et Ève du paradis :

« Il dit : « Descendez d’ici, (Adam et Eve), [Vous serez] tous (avec vos descendants) ennemis les uns des autres. Puis, si jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera ni ne sera malheureux. [2]

« Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne, et le Jour de la Résurrection Nous l’amènerons aveugle au rassemblement ».

Il dira : « Ô mon Seigneur, pourquoi m’as-Tu amené aveugle alors qu’auparavant je voyais ?».

[Allah lui] dira : « De même que Nos Signes (enseignements) t’étaient venus et que tu les as oubliés, ainsi aujourd’hui tu es oublié ».

« Ainsi sanctionnons-nous l’outrancier qui ne croit pas aux révélations de son Seigneur. Et certes, le châtiment de l’au-delà est plus sévère et plus durable. »[3]

La vraie guidance étant celle d’Allah l’Exalté, nous ne pouvons pas dans ce cas délaisser la carte routière (Coran) qu’Il nous a présentée.

L’homme, bien que par sa valeur et sa nature soit la meilleure des créatures, sera, s’il abuse de sa noble position, ramené au niveau le plus bas.[4]

Ce n’est qu’en suivant le Coran qu’on deviendra des créatures dignes dans ce bas-monde et dans l’au-delà. Cela signifie donc qu’on doit lire le Saint Coran, comprendre son sens et méditer dessus.

Cette chaleureuse connexion est une charmante occupation qui se transformera en une dépendance. On fera également de temps en temps recours aux exégèses authentiques.

On écoutera aussi les précieux savants qui ont fourni des efforts dans l’apprentissage du saint coran pour non pas l’écouter avec les oreilles de la tête, mais plutôt avec celles de l’âme.

On doit fournir des efforts pour comprendre le Coran et le message qu’il véhicule mais cet effort ne se limite pas dans le temps à un ou deux ans, mais c’est plutôt celui d’une vie toute entière. Notre véritable valeur et la vitalité de notre âme en dépendent.

Nous devons savoir qu’il faut lire pour comprendre, comprendre pour vivre et vivre pour atteindre l’agrément d’Allah. Le serviteur qui obtient l’agrément d’Allah, vit le Paradis dans son bas-monde et dans l’au-delà.

Celui qui écrit c’est pour que ce qu’il écrit soit compris. Le saint coran est également une lettre envoyée par notre Seigneur le Très-Haut à Ses serviteurs. Il faut absolument la lire et accomplir ses injonctions.

Comprendre et vivre avec zèle le Coran est notre priorité absolue. Aucun livre sans exception ne peut supplanter le coran c’est pour cela que le musulman ne doit jamais accepter comme guide un être ou groupe de personnes en lieu et place d’Allah l’Exalté.

Les paroles de tout un chacun doit être conformes aux limites du saint coran qui est l’arbre principal des préceptes de la vie.

Il n’y a aucune différence du point de vue de la “négligence“ entre le fait d’oublier les versets coraniques pour n’avoir pas cru en eux et les oublier après avoir cru en eux.

Ne pas s’efforcer à comprendre le coran revient à proclamer : “ce que dit Allah le Tout-Puissant ne m’intéresse pas”.

Si les dires de notre Créateur ne nous intéressent pas, quelle parole nous intéressera donc ?

Ceux qui oublient les signes d’Allah Le Tout Puissant seront oubliés par Allah le Jour du Jugement dernier et Allah Le Tout Puissant leur dira : “Contemplez le sort auquel vous êtes voués aujourd’hui pour avoir oublié par désintérêt Mes versets coraniques. “

“ Et les gens du Feu crieront aux gens du Paradis : « Déversez sur nous de l’eau, ou de ce qu’Allah vous a attribué. » « Ils répondront : Allah les a interdits aux mécréants ».

Ceux-ci prenaient leur religion comme distraction et jeu, et la vie d’ici-bas les trompait. Aujourd’hui, Nous les oublierons comme ils ont oublié la rencontre de leur jour que voici, et parce qu’ils reniaient Nos enseignements.

Nous leur avons, certes, apporté un Livre que Nous avons détaillé, en toute connaissance, à titre de guide et de miséricorde pour les gens qui croient. ”[5]

L’au-delà est notre destination future et c’est aujourd’hui qu’on doit la préparer car c’est l’endroit où l’on jouit des bienfaits et des bonheurs ininterrompus.

Ce bas-monde est le lieu de réalisation des œuvres et de lutte pour la victoire céleste.

Quant à l’au-delà, c’est un univers infini où nous sera divulgué le contenu du livre de nos actions[6] et où nous seront ensuite récompensés selon nos intentions et nos efforts.[7]

Si on imagine que le jour dernier n’existe pas, ce bas monde perd son sens dans l’immédiat. Si vous n’attendez rien demain, c’est évident que vos efforts s’épuiseront et vous vous désisteriez.

Si on compare ce bas monde à un corps, alors son âme c’est l’au-delà. La chaleur et la douceur de ce monde émanent de sa foi en l’au-delà. Un corps sans âme sera coupé et finira par pourrir.

Les hommes travaillent et se préparent dans leur précédent lieu pour leur futur.

Ils le font dans l’école primaire pour le collège, dans le collège pour le lycée, dans le lycée pour l’université et dans l’université pour la vie.

De la même façon, ils travaillent et se préparent aussi dans ce bas monde pour l’au-delà comme l’a dit Ibn al Djawziرَحْمَتَاللهعَلَيْهِ :

Une personne peut être bien portante sans pour autant avoir du temps libre, en raison des occupations inhérentes à son travail qui lui permet de gagner sa vie. Et une autre peut ne pas avoir besoin de travailler sans pour autant être en bonne santé. Si par contre ces deux bienfaits coïncident chez la même personne, mais que la fainéantise l’empêche d’en profiter, la voilà la personne dupée. En effet, ce bas-monde est un champ à semer pour l’au-delà, et un lieu de commerce dont les bénéfices apparaîtront dans l’au-delà. Quiconque donc utilise son temps libre et sa santé dans l’obéissance à Allah Le Tout Puissant c’est lui le bienheureux. Quant à celui qui les utilise dans la désobéissance d’Allah Le Tout Puissant il est certes dupé. Car le temps libre est toujours suivi de l’activité et l’occupation. Et la maladie fait toujours suite à la santé ».[8]

En quelques mots, on ne peut pas oublier ni Allah le Suprême ni l’au-delà et on ne peut non plus abandonner notre feuille de route.

Mais si on l’oublie que se produira-t-il ?

Si on l’oublie nous verrons l’image qui montrera que nous serons brûlés dans les feux.

[1]        Saint Coran sourate Al Hashr (59) versets 18 et 19

[2]        Saint Coran sourate Ta-Ha (20) verset 123 et 124

[3]        Saint Coran sourate Ta-Ha (20) versets 125 à 127

[4]        Voir l’explication fournie par les versets 4 et 5 de la sourate Tin (95) du Saint Coran. (Ndt.).

[5]        Saint Coran sourate Al Araf (7) versets 50 à 52 voir aussi An Naml (27) versets 82 à 90 (Ndt).

[6]        Il nous sera dit : « Lis ton écrit… » Saint Coran sourate Al Isra (17) verset 14 (Ajout du Rédacteur)

[7]        Il sera dit : « Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome, le verra,et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome, le verra. » Saint Coran sourate Al Zalzalah (99) versets 7 & 8 (NdR).

[8]        Source : L’Océan de l’âme – L’homme, le Monde et Dieu dans les écrits de Farid al Din Attar – Helmut Ritter Traduit (en Anglais) par John O Kane Page 190 (Citation et note du Rédacteur)

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