Un souvenir du passé

Mar 12, 2019 par

Dr. Naif ÖZKUL

En 1966, l’amphithéâtre d’Anatomie de la Faculté de Médecine d’Istanbul située à Beyazit était comme jamais par le passé plein à craquer à l’occasion de la leçon inaugurale portant sur « les organes uro-génitaux » présentée par le Professeur Sami Zan, un académicien connu de près par les médecins à l’âge avancé. Parmi les étudiants spécialisés en médecine qui participaient à cette leçon inaugurale figuraient également des étudiants d’économie et de droit. La méthode de présentation de la leçon portant « les organes uro-génitaux, l’anatomie rénale et de reproduction » à l’aide d’un assortiment de maquettes, de formes et de modèles, attirait les étudiants non spécialisés en médecine et motivait leur participation.

Le Professeur, vêtu de son tablier blanc et tenant un long bâton, entra dans l’amphithéâtre sous un tonnerre d’applaudissements. Il expliqua que la présence « des kilomètres de longueur des petits tubes microscopiques, le passage à l’urine des matières nuisibles et toxiques provenant du filtrage sélectif, le passage par réabsorption des ions utiles dans le sang et la grandeur de la force qui coordonne ce filtrage, constituaient un système d’épuration tellement harmonieux que les autorités sanitaires ne pouvaient que regarder et observer avec admiration.

Si nous élargissons un peu plus le sujet abordé par notre Professeur Sami, nous verrions que le poids approximatif de chaque paire de reins est de 250 grammes. « La longueur de chacun des petits tubes microscopiques que ces reins portent à l’intérieur est de 55 millimètres. Si nous prenons en considération la présence de deux millions de tubes, nous trouverons que la longueur totale des tubes est de 110 kilomètres : (55 mm x 2.000.000 = 110 km). Cela équivaut à la distance Istanbul-Izmit (110 kilomètres).

Dans le liquide qui s’écoule du sang et se déverse dans les tubes de 110 kilomètres de longueur, on retrouve les matières suivantes : le sodium, le potassium, le calcium, le phosphore, l’hydrogène, la créatine d’urée, l’acide urique etc.

La réabsorption sanguinaire en 24 heures de 99% de 180 litres d’un liquide filtré qui se déverse dans ces petits tubes de 110 mètres de longueur et le rejet instantané des excédents des matières toxiques à travers 1,5 litre d’urine ne peuvent qu’être le fruit d’un art merveilleux. Et s’il faut exprimer cet équilibre de sensibilité sans aucune déviation avec les mots tirés du Coran :

L’existence d’une durée de vie prédestinée à chaque être humain, est un signe que son Artisan, son Créateur est infiniment digne de louange et d’éloge de toute sorte. Ici, ce que nous essayons de décrire n’est qu’un seul organe de notre corps. Il en existe d’autres parties telles que les yeux et le foie dont le fonctionnement mérite explication.

Plus tard, le Professeur donna un exemple simple relatif à la création divine. Subitement, il s’écria :

« Messieurs ! Regardez la table qui se trouve devant moi. »

Sur la table se trouvaient les pièces, les maquettes et les dossiers.

« Si je vous dis que cette table n’a pas été fabriquée par un artisan, qu’elle s’est formée d’elle-même sans passer par la main d’un menuisier, qu’en penseriez-vous ? Cette question peut vous paraître bizarre.

Vous répondriez : « Monsieur, une telle chose est-elle possible ? Cette table est le produit d’un menuisier, d’un artisan, car dire le contraire serait illogique. »

« Oh les enfants ! Si cette chaise à quatre pieds a été fabriquée par un artisan, l’absence d’un créateur pour ces merveilleux et magnifiques organes est-elle concevable ? Nier l’existence d’un créateur de ces organes, c’est nier la logique et la raison. N’est-ce pas ? »  Dit-il.

Cette comparaison et ce raisonnement simple du professeur nous ont plongés dans une réflexion profonde et ont renforcé notre foi. En outre, à travers cet exemple, le Professeur a aussi édifié ceux qui ont une faible croyance en Allah et leur a montré la nécessité de croire en Lui.

En réalité, une table à quatre pieds est une des œuvres les plus basiques de l’Homme, car il existe des œuvres humaines plus développées sur la surface terrestre. Par exemple, le siècle précédent a connu l’avènement de beaucoup de bonnes œuvres humaines telles que les avions sophistiqués, les capsules envoyées dans l’espace, l’industrie automobile et l’ordinateur.

Avez-vous fait une promenade sur la rive du Bosphore du côté anatolien ? Sur les flancs de la rive, vous verriez des arbres de Judée répandus au milieu des arbres aux feuilles vert foncé, et à côté d’eux, des arbres ornés de fleurs blanche-neige. Ce paysage exquis et vif, n’est-il pas une grâce ? Similairement, les prunes, les grenades, les abricots que portent en abondance les arbres fruitiers, ne constituent-ils pas une grâce ? Ils servent aussi bien à la vue qu’au goût de l’Homme.

Pendant les ventes aux enchères, un tableau présentant un bouquet de fleur peint à l’huile est souvent évalué à des milliards. En revanche nous ignorons la valeur de la véritable fleur vivante. Le véritable art divin n’est pas considéré à sa juste valeur.

S’agissant de l’art divin, une graine ou un noyau se trouvant à un pouce sous terre en pleine obscurité fend la terre et sort sous forme d’arbuste, et de là se développent des arbres gigantesques. Si Allah l’avait voulu, cette graine ne grandirait point, mais disparaîtrait vaniteusement.

Comme exprimé dans une sourate :

« Voyez-vous donc ce que vous labourez ? Est-ce vous qui le cultivez, ou en Sommes-nous le véritable cultivateur ? Si Nous voulions, Nous le réduirions en débris. Et vous ne cesseriez pas de vous étonner. Nous voilà endettés ! Ou plutôt, nous voilà exposés aux privations. »[1]

Ce sont là des biens créés pour l’Homme.

En outre, l’Homme ne sait même pas qu’il est la principale créature divine. Nous sommes à maintes reprises privés de regard profond et édificateur. L’Homme est un être créé d’une seule cellule fécondée par du sperme, dont chaque étape de transformation évolue d’une forme à une autre et qui est doté d’un univers stable. Allah l’Omnipotent, quel Grand Créateur !

La création et le développement de l’Homme se produisent sans qu’il y ait intervention de la médecine. Les autorités sanitaires ne peuvent que contempler et admirer la magnifique créature. Dans cette situation, si l’Homme ne connaît toujours pas Allah le Tout-Puissant, c’est qu’il fait preuve d’injustice et d’oppression envers sa propre âme.

« C’est Lui qui vous donne forme dans les matrices comme Il veut. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage. »2

Les manifestations divines peuvent être illustrées par d’innombrables exemples. Comme exprimé dans le Coran :

« Il vous a accordé tout ce que vous Lui avez demandé. Et si vous comptiez les bienfaits d’Allah, vous ne sauriez les dénombrer. L’homme est vraiment très injuste, très ingrat. »3

Je me souviens régulièrement d’une parole importante que je trouve digne de louange :

« Mon Dieu je crois que Tu es loin de tout péché, nous n’avons pas pu Te connaître de manière juste. »

Avant que le moment de lamentation n’arrive, je vais regarder tous Tes bienfaits avec clairvoyance et gratitude, permets-moi de T’évoquer, de Te comprendre, de Te remercier, de T’adorer…

Par cette occasion, en souvenir du défunt Professeur Sami, nous souhaitons qu’Allah lui pardonne tous ses péchés et qu’Il l’accueille dans Son Paradis.

[1]                Al-Wâqi’a, 63-67.

2   Âl-İmrân, 6.

3 İbrâhîm, 34.

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