L’enfant en éducation dans la maison de Rassulûllah

Mar 12, 2019 par

 

Mustafa Eriş

 

Il fut élevé dans la maison du Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui) et prit des leçons à son école. C’est la raison pour laquelle il est le Sahâb (Compagnon) qui a bien lu le Coran et qui l’a compris en toute intégrité. Il a été « la source des savoirs » concernant ce qui a trait au « kira’at » (la maîtrise de la lecture du Coran) et au « fiqh » (le droit islamique). Ce fut un expert du Coran qui, d’une manière directe, a pu mémoriser de la bouche bénie du Prophète jusqu’à 70 de ses sourates. La boucle des imams rattachés au « kira’at » se trouve en dernier lieu chez Ibn Mas’oud. Notre Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui) aimait beaucoup écouter sa récitation du Coran. À ce sujet, il a informé que « le Coran est de ces quatre personnes ; apprenez-le auprès d’Ibn Mas’oud, Salim, Ubey et Muaz ».

 

Abdullah ibn Mas’oud (qu’Allah l’agrée) fut un Sahâb qui a bénéficié du savoir et de l’intelligence par le biais de ses actes d’obéissance. Il a été honoré grâce aux services particuliers qu’il rendait à notre cher Prophète, en ayant eu, de tout temps, la permission de pénétrer dans la « maison du bonheur » (hane–i-saadet). Cette réalité fut si évidente que tous ceux qui venaient de l’extérieur pensèrent qu’il faisait partie de la famille du Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui).

 

Quand il était plus jeune, comme il était pauvre et s’occupait de ses animaux en les faisant paître, beaucoup avait cru à l’avènement d’un prophète apportant une nouvelle religion, mais il ne s’était jamais séparé de ses animaux. Voici comment s’est déroulé son entrée en islam :

 

Un jour, pendant qu’il était en train de faire paître ses animaux, deux hommes vinrent à lui. C’était le Messager d’Allah accompagné de Hazrat Abû Bakr. Tout en lui adressant leur salam, ils s’adressèrent à lui en ces termes :

« As-tu suffisamment de lait pour apaiser notre soif ? »

Devant sa réponse négative, le Messager d’Allah lui dit alors :

« Indique-moi une agnelle en bonne forme. »

Le Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui), tout en disant « bismillah », posa sa main sur les mamelles de l’animal, puis fit une invocation. C’est ainsi que les mamelles de l’agnelle commencèrent à grossir. Hazrat Abû Bakr prit un rocher creux et le remplit de lait qu’il donna à boire au Prophète qui lui a assuré cette grâce, et ce dernier, en retour, le donna à Hazrat Abû Bakr qui le donna ensuite à Ibn Mas’oud. Après cet évènement, il évoqua personnellement ce fait :

« Moi aussi j’ai bu de ce lait. Ensuite, le Prophète s’adressa aux mamelles de l’agnelle en leur demandant de stopper l’effusion de lait. Les mamelles se rétrécirent et reprirent leur forme initiale. »

L’homme demeura étonné : « Depuis quand ces agnelles produisent-elles du lait ? » Dit-il.

Je me suis approché de lui afin qu’il m’apprenne aussi l’expression qu’il avait utilisée. C’est alors qu’il me caressa la tête et dit :

« Tu apprendras nécessairement et tu deviendras un savant. »

C’est à cet instant qu’Ibn Mas’oud rencontra l’islam. Puis il sollicita le Prophète pour le servir.

 

À partir de ce jour, il devint très attaché au Prophète de l’univers (paix et salutations d’Allah sur lui), comme l’ombre peut l’être envers un être humain. Il fut toujours à ses côtés à tout moment et en tout lieu où il se déplaçait. Il lui rendait service tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il s’occupait de ses chaussures, de ses récipients servant à ses ablutions rituelles et entretenait convenablement ses effets personnels.

 

Abdullah Ibn Mas’oud a été le héros qui fut le premier à réciter le Coran aux idolâtres de La Mecque. Un jour, alors qu’il était assis avec les Compagnons du Prophète, et en dehors de ce dernier, ils eurent de la peine à trouver parmi eux quelqu’un qui puisse réciter le Coran à l’attention des idolâtres de Quraysh. « Qui donc ira et récitera ? » Se dirent-ils entre eux.

Ibn Mas’oud s’adressa à ses camarades et se porta volontaire. Les Compagnons lui dirent :

« Nous craignons qu’ils te fassent du mal. » Mais Ibn Ma’soud rétorqua :

« Laissez-moi y aller, Allah me protègera. »

Le lendemain, très tôt dans la matinée, il se plaça devant la Ka’ba, près de la station d’Ibrahim, face aux idolâtres. Il commença à réciter la sourate « Ar-Rahman » après avoir formulé la basmala. Les idolâtres se mirent à fondre sur lui et commencèrent à le battre sur la tête et les yeux, et ensuite sur tout le corps. Mais pendant qu’il recevait des coups de poings et de pieds partout, il continua sa récitation du Coran à voix haute en se donnant intensément à cette tâche. Puis Ibn Mas’oud retourna auprès des Compagnons, profondément blessé au visage et aux yeux. Ces derniers, particulièrement choqués par ce qu’ils venaient de voir, lui dirent :

« Voilà, nous avions eu raison d’affirmer que cela allait t’arriver. » Ibn Ma’soud leur répliqua :

« Wallah (Je jure par Allah), à aucun moment les ennemis d’Allah n’ont jamais été aussi affaiblis que lorsqu’ils étaient près de moi. Si vous le voulez bien, demain je recommencerai à leur réciter le Coran dans la même atmosphère. » Les Compagnons lui dirent alors pour le consoler :

« Non, ce que tu as fait est suffisant. Tu leur as fait entendre ce qu’ils ne désiraient pas. »

 

Après cela, Ibn Mas’oud continua à réciter le Coran aux idolâtres à plusieurs reprises. Il fut également le premier à leur réciter à haute voix la sourate « Al-Qalam » à un moment où leur oppression était particulièrement violente. Cette oppression devenant persistante, notre cher Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui) permit une émigration (hégire) vers l’Abyssinie (l’actuelle Ethiopie). Il se trouva donc entre deux hégires et pria en direction de ces deux qibla. Il participa également aux batailles de Badr, Ouhoud, Khandâq et Yarmouk.

 

C’était un homme de petite taille et très maigre. Cependant, l’intelligence et la connaissance dont il a fait preuve dans sa bravoure, dans son caractère héroïque, dans son esprit de sacrifice et dans son obéissance, avaient été largement inspirées du Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui).

 

C’était un homme courageux qui avait amené auprès du Prophète la tête d’Abû Jahl, cet ennemi déclaré de l’islam, après l’avoir décapité. Lors de la bataille de Badr, le Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui) se montra inquiet et dit :

« Que fait Abû Jahl ? Qui pourrait partir et apporter de ses nouvelles ? »

À peine le Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui) eut-il fini de parler qu’Ibn Mas’oud se leva, se mit en route et ôta la vie d’Abû Jahl. Pour décapiter ce dernier, Ibn Mas’oud le tint par la barbe et, au moment où il fit descendre ses pieds sur le cou d’Abû Jahl, ce dernier ouvrit les yeux et lui demanda :

« Eh ! Berger de moutons ! Tu es parvenu à un endroit inaccessible ! De quel côté se situe la victoire ? » Ibn Mas’oud répliqua :

« La réussite et la victoire appartiennent aux musulmans. »

Ce grand kafir (infidèle), même dans cet état, insista dans ses outrages en disant :

« Dis à Muhammad que j’étais son ennemi jusqu’à cet instant-ci, maintenant la rivalité a augmenté de plus belle. »

Et c’est là-dessus qu’Ibn Mas’oud trancha immédiatement la tête d’Abû Jahl.

Il prit donc la tête d’Abû Jahl et l’emmena chez le Prophète (paix et salutations d’Allah sur lui). Lorsque le Prophète de l’univers vit Abû Jahl dans cet état, il s’exclama :

« Voilà le Pharaon de la communauté ! »

 

Hazrat ‘Umar (qu’Allah l’agrée) le désigna en tant que maître spirituel du Coran et qadi (juge) dans la ville du Koufa. Il s’adressa aux hafiz (ceux qui maîtrisent le Coran par cœur) et aux lecteurs du Coran en ces termes :

« Ceux qui se chargent du Coran, comme les hafiz, doivent être à la fois savants et vaillants. Ils doivent être toujours précautionneux. »

 

Ibn Mas’oud demeura à Koufa jusqu’à l’époque de Hazrat Othman et retourna à La Mecque grâce à l’invitation du calife. Il mourut en 652 à l’âge de 60 ans et fut enseveli au cimetière al-Baqi (à Médine).

 

Puisse Allah lui faire miséricorde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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