La politesse spirituelle d’une vie : Le Ramadan

Mar 12, 2019 par

Osman Nûri Topbaş

Pour le bonheur éternel de ses serviteurs, notre Dieu a ordonné dans le calendrier de la vie la bénédiction divine, le pardon et la miséricorde des saisons pour effectuer des profits au niveau de certaines mœurs. La saison la plus abondante étant certainement celle du Ramadan. Cependant :

Notre guide de la vérité le Coran est descendu durant ce mois sacré.

– La pratique du Jeûne est une maturité spirituelle particulière, obligatoire religieusement pendant ce mois.

– La nuit d’al-Qadr est mille fois plus bénéfique que les autres mois, elle a été octroyée pendant une nuit de Ramadan.

– Les nuits de ce mois sont enrichies par la rupture du jeûne, le tarawih (prière) et le souhour (repas pris avant l’aube pendant le Ramadan).

– Les âmes blessées qui se tordent dans le besoin et la privation retrouvent l’espoir et la joie avec l’arrivée de ce mois tant attendu. Cependant, les dons tels que la zakât (quarantième partie du revenu annuel que l’Islam prescrit aux fidèles pour le distribuer aux pauvres), l’aumône et la pension apporte tout particulièrement de la joie durant ce mois pour beaucoup de visages qui avaient oublié de sourire.

– Durant ce mois s’ouvriront les portes du sublime et du paradis.

– Les portes de l’enfer se referment pour les protéger des péchés et des mauvaises actions.

– Le mal et les diables seront attachés par la chaine de piété des Musulmans parfaits.

Ainsi, le Ramadan ouvre ses portes pour le bonheur éternel des musulmans ; il distance également les portes de la prospérité à toute une communauté.

Le Coran et le Ramadan

Le Tout-Puissant ordonne :

“(Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne!” (Coran, Al-Baqara, 2/ 185)

Dans ce verset précité, il est indiqué que le Coran est descendu des cieux durant le mois du Ramadan pour pouvoir faire la différence entre la vérité et le faux, la bonté et la méchanceté, le bien et le mal, ensuite il est déclaré que les individus qui arrivent à joindre ce mois sacré ont l’obligation d’accomplir le jeûne sous l’obligeance du Coran.

C’est pourquoi, il est nécessaire de bien comprendre la jonction très fine et l’affinité qui existe entre le Coran et le Ramadan.

Abdullah ibn Abbas -radiyallâhu anhumâ- raconte ceci :

« Le Messager d’Allah -sallâllâhu aleyhi wa sallam- était le plus généreux des hommes. Quand il était très généreux au moment du Ramadan, il passait du temps avec Jibril (Gabriel) -aleyhissalâm-. Jibril -aleyhisselâm-, (en dehors de sa mission de transmettre) rejoignait chaque soir du Ramadan notre cher Prophète et lisaient le Coran (mutuellement). C’est pourquoi, lorsque le Messager d’Allah -sallâllâhu aleyhi wa sallam- rencontrait Jibril, il se comportait de manière encore plus généreuse sans connaitre de limite dans ce vent qui souffle la bénédiction. » (Bukhârî, Bed’u’l-Wahy 5, 6, Sawm 7; Muslim, Fadhâil 48, 50)

Nous devons bien comprendre cette directive morale suggérée par cette vérité. En fonction de cela, et afin de profiter correctement de l’abondance du Ramadan, en particulier durant ce mois, nous devons nous intéresser encore davantage au Coran.

En réalité pour les musulmans, la lecture du Coran devrait absolument prendre place tous les jours (vingt-quatre heures dans son intégralité). Durant ce mois sacré, nous devons nous efforcer d’augmenter cette cadence de lecture. Nous devons entrer dans le climat de sa signification, nous soumettre à ses prescriptions afin de résorber nos défauts concernant notre état et notre attitude devant ces directives divines. Cependant, la sérénité de l’individu et de la communauté peut être concrétisée en entrant dans la vie spirituelle du Coran. Le Coran est une lumière divine qui éclaire le monde intérieur et extérieur des musulmans. C’est un guide de bonheur éternel pour atteindre la vérité en montrant le chemin de la vérité par l’intermédiaire d’exemples, de raisonnements et de récits.

La voix satisfaisante pour dévoiler le chemin de la sérénité et de la tranquillité pour « le voyageur éternel » resserré parmi les inconnus de la vie et de l’avenir, dans la tristesse et la dépression d’une philosophie confuse : cette voix n’est-elle pas celle du Coran ?

Celui qui console le flux de cette vie temporelle ; celui qui offre le bonheur éternel pour les compréhensions qui sont restées coincées entre les pierres tombales de deux sépultures, encore une fois ce n’est rien d’autre que le contenu très vaste du Coran.

Dans le bienfait de la Vie : l’occasion du Ramadan

Le Tout-Puissant prête serment au temps dans le Coran. Le fleuve de notre vie coule avec intensité et nous rappelle que notre vie temporelle s’épuise très rapidement. La vie sur terre n’est qu’un très court laps de temps ; il indique clairement que la vraie vie, c’est la vie éternelle. Ainsi, il nous avertit des étourderies. Dans ce cas le fidèle:

– doit contempler les bienfaits octroyés par Allah afin de progresser de manière productive et obtenir le dessein ayant le plus de valeur.

– doit comprendre la nécessité de passer sa vie conformément aux directives religieuses.

– doit rapidement accomplir le repentir et les prières avant que son temps ne s’écoule.

Il est nécessaire de réfléchir : la vie sur terre est composée de jours qui sont comptés et qui ressemblent étroitement aux jours qui constituent le mois du Ramadan. Dans cette considération, le Ramadan, d’un point de vue moral, est une saison bénéfique emprunte d’une beauté exceptionnelle. Ainsi donc, il est indispensable de faire revivre le Ramadan avec une grande attention et de manière minutieuse.

Hazret Âichâ -radiyallâhu anhâ- raconte :

« Le Messager d’Allah -sallâllâhu aleyhi wa sallam- était pris d’un enthousiasme religieux pendant le Ramadan, bien plus que tous les autres mois. Pendant les dix derniers jours du Ramadan, il s’adonnait davantage aux pratiques religieuses. Durant ces jours, il revivifiait la nuit en réveillant sa famille et en attachant sa ceinture (vêtement religieux). (C’est-à-dire, pour sa pratique religieuse, après avoir achevé ses préparatifs, il s’orientait vers la vérité avec une grande détermination.) » (Bukhârî, Fadlu Laylati’l-Qadr, 5; Muslim, I’tikâf, 8)

Ceux qui accomplissent le Ramadan avec mérite seront récompensés par d’innombrables bienfaits. Par contre, ceux qui lui sont insensibles tomberont dans une privation atroce. Cependant, notre cher Prophète ordonne ce qui suit dans le hadith suivant:

« Jibril -aleyhissalâm- m’est apparu et a dit «Ceux qui accèdent au Ramadan et qui ne trouvent pas le pardon de leurs péchés, que tout cela reste loin de la bénédiction ! » Et moi j’ai continué en disant « Amin !»… » (Hâkim, IV, 170/7256; Tirmidhî, Deavât, 100/3545)

Étreignez le Jeûne…

Le point sur lequel il faut faire très attention dans l’accomplissement correct du Ramadan est certainement sa réalisation. Le jeûne nous rappelle également que nous voyageons vers l’au-delà.

Sous la spiritualité du Coran, la privation de certains bienfaits mondains annoncera l’acquisition des récompenses infinies au paradis.

Un jour Abû Umâma -radiyallâhu anh- dit :

« Ô Messager d’Allah, conseille-moi un ordre afin qu’Allah Ta’âla me récompense grâce à ce dernier. » Notre cher Prophète -aleyhissalâtu wassalâm- lui répondit :

« Je te propose d’étreindre le jeûne car c’est une pratique religieuse qui n’a pas de multiple. (Nasâî, Siyâm, 43)

La vertu du repas de la nuit et sa valeur sont définies comme suit :

« Il faut avaler quelque chose, ne serait-ce qu’un verre d’eau. » (Abdurrazzâk, Musannef, IV, 227/7599)

« Mangez le repas du Souhour (repas de la nuit juste avant l’aube), car il apporte beaucoup d’abondance. » (Buhârî, Savm, 20)

Le jeûne du Ramadan, c’est l’éducation des bonnes mœurs et des choses permises par la religion. Cet état nous permet d’apprendre à quel point nous devons éviter avec grand soin tout ce qui n’est pas permis par la religion ainsi que tout ce qui est suspicieux.

Abdullah ibn Omar -radiyallâhu anh- a dit ceci :

« Même si vous êtes amoindris comme un arc par la prière, même si vous êtes devenus comme un clou à force de jeûner, tant que vous ne restez pas éloignés des choses proscrites par la religion et de celles qui sont suspicieuses, alors Allah n’acceptera pas vos diligences religieuses. »

Dans ce contexte, afin de protéger le jeûne des choses proscrites par la religion et de celles qui sont suspicieuses Mevlânâ Rûmî a si bien dit ceci :

« Le jeûne dit : « – Mon Dieu ! Cette personne n’a même pas mangé cette bouchée halal (licite religieusement) en se conformant à Tes ordres. Elle n’a même pas bu de l’eau lorsqu’elle était assoiffée. Comment cette personne pourrait-elle tendre la main à une chose proscrite par la religion ? »

C’est ainsi que le jeûne attache sous sa soumission le vice que nous avons en nous et nous pouvons dire que c’est une discipline spirituelle qui prépare un plancher pour les sentiments de tendresse et de clémence interne aux dispositions de l’homme.

En vérité, le jeûne est une conscience de soumission sublime qui revivifie le sens de l’assistance envers les personnes qui sont dans le besoin, qui oriente la tendresse et la clémence sur l’amour temporel, qui réveille des axes de charité dans nos cœurs avec les cris de douleurs des indigents « ayez pitié de nous », qui apprend à connaitre la situation des pauvres qui nous envoie vers le remerciement et la glorification et qui informe le cœur des bienfaits.

Le sens de cette école qui apprend la politesse à nos vices, c’est certainement les épreuves endurées par les hommes. Tant que l’homme aura traversé correctement ces épreuves et les obstacles avec de la patience, alors il se rapprochera de la vérité du jeûne.

L’une des épreuves à passer avec patience lors du jeûne est exprimée de la manière suivante dans le hadith suivant :

« Que personne d’entre vous ne prononce de mauvaises paroles et ne vous disputez pas. Si une personne vous provoque ou vous insulte, alors dites lui « je suis en état de jeûne.» (Bukhârî, Sawm, 9)

En réalité, le fait que les hommes se disputent et se querellent n’est certes pas un comportement approuvé. D’ailleurs, si une personne accomplissant le jeûne se trouve dans cette situation affreuse, cela pourra endommager la spiritualité du jeûne et son abondance. Le Tout-Puissant indique qu’à ce sujet nous devons suivre le comportement suivant :

“Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent: ‹Paix›.” (Coran, al-Furqane, 25/63)

C’est pourquoi la pratique du jeûne doit être exécutée avec amabilité, élégance, sensibilité et en cessant toute chose absurde. Ce n’est pas uniquement en ayant le ventre vide que l’on réalise un jeûne parfait. Un jeûne valable, c’est l’éducation des vices par la protection de tous les membres du corps des choses proscrites par la religion et de celles qui sont suspicieuses.

Ubeyd, le petit serviteur indépendant du Messager d’Allah -sallâllâhu aleyhi wa sallam- raconte :

Deux femmes accomplissaient le jeûne. Vers midi une personne arriva en disant :

« – Ô Messager d’Allah! Ces deux femmes là-bas elles accomplissent le jeûne. Elles vont presque mourir de soif. (Accorde- leur la permission de rompre le jeûne.) »

Le Messager tourna son visage sans donner de réponse. La personne qui venait d’arriver répéta sa question :

« – Ô Nabiyyallâh! Je jure qu’elles vont presque mourir de soif. ». Notre grand maître de l’univers ordonna :

« – Appelle-les ! » Puis les femmes arrivèrent. Notre cher maître -aleyhissalâtu wassalâm- demanda un bol. Il dit à l’une des femmes en lui donnant le bol :

« – Enlève ce que tu contiens ! » La femme vomit du sang, de la sanie et de la viande quasiment jusqu’à la moitié du bol. Il ordonna également la même chose à l’autre femme ; elle aussi vomit du sang et de la viande fraîche jusqu’à remplir le bol. Sur cela, notre cher Messager -sallâllâhu aleyhi wa sallam- ordonna :

« Elles se sont retenues des choses halal (licite religieusement), malgré cela, elles ont accompli le jeûne et l’ont entamé avec des choses proscrites par la religion. Elles se sont assises l’une à côté de l’autre et ont commencé à manger de la viande humaine (commérage). » (Ahmed, V, 431; Heysemî, III, 171)

Cela veut dire que nous devons faire attention paroles qui sortent de notre bouche, autant que les choses qui y rentrent. Notre langue ne doit pas être une épine qui perce nos cœurs, elle doit plutôt représenter un langage divin. Pour vivre un Ramadan concret et prospère, il est nécessaire d’avoir un visage souriant qui reflète la beauté de l’Islam et une âme modelé par les bénédictions du Coran.

Le Ramadan est également une éducation de soumission. Ceux qui n’ont pas une sincère soumission envers Allah, sombreront vers une fin atroce. En effet, ils deviendront les serviteurs des serviteurs. Cette situation endommage la dignité et l’honneur de l’homme.

Muhammed Iqbal exprime de la manière suivante la misère d’être le serviteur des serviteurs s’étant éloignés d’Allah :

« Même moi je n’ai jamais vu un chien se rabaisser devant un autre chien. »

Ainsi, se revivifier et comprendre le Ramadan avec sa dignité est soumis à la condition de vivre la conscience de « la Soumission à la Vérité » en descendant dans les profondeurs de l’intersection de la vérité. C’est pour cette raison que le Ramadan est une saison de beauté morale pendant laquelle nous devons nous efforcer d’accroitre notre spiritualité.

La seule monnaie acceptable à ce sujet est : la sincérité, la pureté du cœur, la limpidité et la sincérité des intentions qui permettent d’atteindre la maturité des pratiques religieuses. Il ne faut espérer aucun bienfait concernant les pratiques religieuses qui sont atteintes par les vices et autres pratiques qui ne sont pas acceptées par Dieu. En conclusion, un hadith ordonne ce qui suit :

« Il y a de nombreux individus qui accomplissent le jeûne et qui par conséquent ne retiennent pas autre chose qu’un ventre vide ! Il y a de nombreux individus qui accomplissent des prières (tarâwih et tahajjud et qui par conséquent ne retiennent pas autre chose que l’insomnie de leurs prières. » (Ibn Mâja, Siyâm, 21)

Car les ordres religieux qui ne se sont pas accomplis selon les souhaits d’Allah et pour le capital du bonheur éternel risquent de mettre en danger l’avenir éternel. La plus grande des frustrations, c’est de partir sans provisions dans le voyage vers l’éternité. Les pratiques religieuses qui ne sont pas accomplies avec désintéressement et humilité auront pour conséquence de laisser les serviteurs les mains vides en plein milieu de l’éternité.

Les pratiques effectuées durant le Ramadan qui est la saison la plus abondante devront être accomplies pour exprimer avec conscience la sincérité de notre soumission au Tout Puissant et non pas pour une raison d’habitude ou de tradition propre à ce mois. Dans le cas contraire, la spiritualité des pratiques religieuses disparaîtra ; les jeûnes accomplis seront considérés comme des diètes et les prières effectuées seront accomplies pour la digestion.

Pourtant, il est indispensable d’accorder plus d’exigence, particulièrement durant ces jours prospères et ces nuits de prières. Il est indispensable de réaliser les prières dans le cadre d’un entretien exceptionnelle avec le Tout-Puissant. Car une prière effectuée pour une vraie signification, c’est de réclamer à Allah Ta’âlâ tous les besoins au niveau matériel et moral avec la confession de l’individu de ses défauts, ses incompétences et sa vanité.

Pour que la prière soit complète et valable, Allah recommande vivement d’accomplir la prière en commun. Car les sensations des fidèles qui demeurent sous forme de communauté sont accrues. En fait, nous répétons constamment « Nous sommes uniquement Tes serviteurs et nous demandons de l’aide uniquement qu’à Toi » dans la sourate al-Fâtiha. Cette prière invoque la conscience des fidèles.

La prière est l’essence des pratiques religieuses. Elle sort de la personnalité du serviteur pour se réfugier auprès du Tout Puissant. Elle représente la situation la plus importante dans la relation morale entre Allah et Son serviteur. Ceux qui coupent ce lien perdront également leurs valeurs à l’étage divin. Ainsi il est ordonné dans le verset coranique suivant :

“Dis: ‹Mon Seigneur ne se souciera pas de vous sans votre prière…” (Coran, Al-Furqane, 25/77)

 

D’un autre côté le souhour permet de profiter de la prospérité de l’aube, et dans ce sens nous pouvons dire qu’il est un temps de politesse morale. L’aube est un temps d’invitation personnelle des serviteurs par le Tout Puissant. Le serviteur doit considérer cette invitation comme un don du ciel et il est indispensable de le recevoir avec des remerciements. Dans le verset coranique suivant il est stipulé : « … et ceux qui implorent pardon avant l’aube. » (Coran, Al-Imran, 3/17)

L’aube est connue comme un trésor par les amis de la vérité ; elle est un moment propice à l’acceptation des prières et aux demandes de refuge. Muhammed Iqbal a dit :

« J’ai trouvé un chemin en dehors de la coupole sphérique qui recouvre le monde. De là-bas, les invocations telles que : «Ah!..» qui sont émises à l’aube par les hommes s’envolent vers Allah d’une manière encore plus rapide que celle de la pensée et prennent chemin de l’union. »

Accomplir des pratiques religieuses et prier pendant l’aube apporte au cœur un secret et un nouvel horizon de raison. Dans ce contexte, Mevlânâ Rûmî dit ceci :

« Réveille- toi la nuit et avance vers la vérité ! Car la nuit te guidera dans le monde du mystère. Les secrets de l’amour divin et les plaisirs de ses sens tomberont dans ton cœur telle une pluie fertile, parce que la nuit, les fenêtres des âmes s’ouvrent et des dons viendront de l’au-delà. Cependant, ces situations se cacheront des yeux étrangers. »

Encore une fois, durant ce mois sacré, il faut être occupé par le dhikrullâh en abondance, d’ailleurs il est même indispensable de purifier notre souffle.

Pour profiter dignement du Ramadan dont le début est la bénédiction, le milieu le pardon et la fin le paradis, il est nécessaire d’accroitre et d’accomplir nos adorations avec sincérité. Car les actes religieux accomplis durant cette saison seront certainement les provisions les plus importantes. Ainsi, notre cher Prophète -aleyhissalâtu wassalâm- nous annonce que nos adorations sont nos compagnons de route :

« Lorsqu’un fidèle décède, sa prière est avec lui, sa zakât est à sa droite et son jeûne est à sa gauche. » (Voir. Heysemî, III, 51)

Omar ibn Abdulaziz -rahmatullâhi aleyh- ordonne ceci :

« Préparez votre voyage comme bon vous semble selon vos attentes au niveau (du cœur et de l’éternité) ! »

La Nuit de Qadr

La nuit de Qadr est la bénédiction la plus grande qui puisse exister. Elle fut octroyée par Allah uniquement à la communauté de Muhammed -sallâllâhu aleyhi wa sallam- parmi toutes les communautés antérieures. Sa Magnificence et sa grandeur, sa qualité et son importance, ont été annoncées par de nombreuses sourates et hadiths. Le Tout-Puissant ordonne la réputation de cette nuit de la manière suivante :

“ Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al-Qadr. Et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al-Qadr? La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois. Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube.” (Coran, Al-Qadr, 97/1-5)

La nuit de Qadr est une nuit illuminée par la descente du Coran, de Jibril -aleyhissalâm- et d’innombrables anges. C’est une nuit divine, plus bénéfique que mille mois, pendant laquelle les esprits invisibles saluent les âmes des musulmans, répandant leur salut et leur pardon en abondance sur tous ceux qui prient le Tout- Puissant.

C’est certainement pour cette raison de vertu exceptionnelle que le Messager d’Allah -sallâllâhu aleyhi wa sallam- recherchait cette nuit parmi les nuits du Ramadan et il avait ordonné à ses fidèles de la rechercher également.

La nuit de Qadr, qui est encore plus bénéfique que quatre-vingt-trois années, n’a pas été indiquée volontairement, car il y a des raisons différentes à ce sujet. Selon les indications du hadith en question, la nuit de Qadr doit être recherchée parmi les dix dernières nuits de la fin du Ramadan, et plus particulièrement le vingt-septième jour. Par contre, cette obligation veut également exprimer qu’elle pourrait très bien se situer parmi ces jours qui ont la même valeur.

Abu Hanifa et Muhyiddîn ibn Arabî ont déclaré que la nuit de Qadr gravite sur toute l’année et qu’elle n’est pas propre qu’au mois du Ramadan. Les explications de l’İmâm Shârânî à ce sujet sont très importantes :

« Selon mes convictions, la nuit de Qadr change (de temps) toutes les années. Car j’ai vu cela (en divers moments) durant le Shâban (deuxième mois parmi les huit moins sacrés du calendrier lunaire), le mois du Rabî et pendant le Ramadan. Mais je l’ai rencontré le plus souvent durant le mois du Ramadan et dans ses derniers jours. »1

En liaison avec ce raisonnement, il est indiqué l’importance que les amis de la vérité devront passer tous les moments de l’année avec une grande vigilance. C’est parce que la nuit de Qadr est certainement cachée dans l’année que Ibn Mas’ûd -radiyallâhu anh- a dit :

« Ceux qui restent éveillés durant toute l’année pourront atteindre la nuit de Qadr. »

En effet, pour indiquer cette vérité : « Chaque personne que tu aperçois est un Khidr, chaque nuit que tu vis c’est Qadr. » Cette expression est devenue un code de vie pour les musulmans croyants.

La Fête

Les jours et les nuits de fêtes sont remplis par la lumière des révélations perceptibles par les esprits très fins et les âmes profondes et sentimentales. Il est dit dans le hadith suivant :

« Le cœur de ceux qui prient durant les nuits de la fête du Ramadan et du Sacrifice en espérant obtenir les bénédictions d’Allah (de l’offrande), alors que tous les cœurs mourront- eux ne mourront pas. » (İbn Mâja, Siyâm, 68)

Le Ramadan est une école de piété, alors que la fête représente son certificat spirituel. La fête est une journée sacrée qui rappelle l’heureuse union avec le Créateur par les musulmans qui ont traversé avec succès l’épreuve de la piété et atteint la prospérité religieuse.

La vraie Fête c’est lorsque Dieu est satisfait de nous. C’est pourquoi, pendant ces jours joyeux, nous devons rendre heureux les orphelins, les personnes seules, les indigents et les personnes dans le besoin, afin d’obtenir la bénédiction et la clémence divine. Car, il est ordonné ce qui suit :

« Soyez clément avec ceux de la terre pour que ceux des cieux soit miséricordieux envers vous. » (Abû Dâvûd, Adab, 58)

N’oubliez pas que les fêtes ne sont pas des journées de vacances ou bien des divertissements individuels. Au contraire, il faut rendre visite nos proches et se rappeler avec bonté de nos aïeuls décédés. Enfin le Ramadan est un enseignement de vie spirituelle. Être Musulman, ce n’est pas uniquement vivre les journées propres et définies du Ramadan, c’est surtout une vie de piété durant toute l’existence.

L’İmâm Shârânî a dit que :

« Le Ramadan a une vénération qui n’existe pas dans les autres mois. Le Tout-Puissant a inclu le Ramadan dans le calendrier lunaire afin de répandre l’abondance et l’honneur du Ramadan sur tous les autres mois. »2

Dans cette considération, de même que notre Dieu a honoré le calendrier annuel par le mois du Ramadan, nous aussi nous devons espérer durant toute notre vie l’abondance et la fertilité du Ramadan car il nous est indispensable de se revivifier et de comprendre ce mois dans l’élégance, l’amabilité et la sensibilité. C’est pourquoi, nous ne devons jamais oublier les souvenirs spirituels que nous avons vécus sous la politesse du Ramadan. Car, même si la vie peut paraitre très longue, comparée à la vie éternelle, elle est encore plus courte que le mois du Ramadan.

Que le Tout-Puissant accepte toutes nos prières et actes religieux que nous proposons pour notre respect pour Lui durant cette saison d’abondance et ces moments sacrés. Qu’Il nous accorde de vivre notre vie dans la spiritualité du Ramadan et qu’il nous permette d’atteindre le Ramadan de l’année prochaine avec des intentions complètement désintéressées et pieuses. Ajouté à ces vœux liés au Ramadan, nous demandons qu’Il accorde à notre nation, notre peuple et à toute la communauté du monde de l’Islam la sérénité et le bonheur !

Amin…

Annotation : 1) Abdulwahhâb ash-Shârânî, Kibrît-i Ahmer, p. 98. İzmir İlahiyat Vakfı Yay. (Publ. De la Fondation de Théologie d’Izmir). 2006. 2) Abdulwahhâb ash-Shârânî, Kibrît-i Ahmer, p. 110.

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