Ceux qui sacrifient leur vie et leurs biens sur le sentier d’Allah

Mar 12, 2019 par

Mustafa Eriş

La vie sur terre est remplie d’inquiétude, de souffrance et de peine. Tous les types de difficultés, de problèmes et de troubles sont imbriqués les uns avec les autres. L’homme vit dans un tel lieu. Toute une vie, sans mot dire, matin et soir, dans le froid et la chaleur, il court. Comme s’il allait prendre le monde dans ses bras.

Si l’homme pouvait se demander à lui-même pourquoi je vis ? Pourquoi suis-je dans la compétitivité ? S’il connaissait le but de cette course… il n’aurait ni peine, ni souffrance. Il ne subirait aucune difficulté ni aucun tourment.

Une course dont le but n’est pas clair et qui n’a pas de sens. Si nul ne sait la raison de notre présence sur terre et dans quelles conditions nous vivons, sans avoir la conscience de ce que nous pouvons faire, quel sens donner à la vie ?

Le croyant sachant qu’il est voyageur sur terre sait aussi qu’il va quitter ce monde. Il croit à la vie éternelle. Il prend comme norme le commandement de son Seigneur : « Sachez que la vie présente n’est que jeu, amusement… » (Coran, Al-Hadid, 57/20). Il se choisit l’autre (monde) pour objectif, pour son édification, il sacrifie son monde. Car lui a choisi comme objectif l’injonction suivante : « Hâtez-vous vers un pardon de votre Seigneur ainsi qu’un Paradis… » (Coran, Al-Hadid, 57/21)

Dans la vie de notre Prophète et de ses Compagnons, nommée la Période du bonheur, il y eut de nombreuses difficultés et ils subirent de grands troubles. Mais tous étaient d’un commun accord pour atteindre leur objectif commun. Ils demeurent jusqu’à la nuit des temps des étoiles qui continueront à illuminer cette communauté et éclairer notre vie. Par leurs paroles, leurs comportements et leurs différents états…

On dit que les biens sont l’éclat de la vie. Il est difficile de les partager. Mais si le but est pour Allah, tout peut lui être sacrifié. Durant la Période du bonheur, les aumônes versées aux pauvres avaient cet objectif. La vie et les biens avaient été sacrifiés pour Allah et son Messager. La vie d’Abdurrahman ibn Awf est un exemple dans ce sens.

Il fut parmi les huit premiers musulmans. Il embrassa l’islam par l’intermédiaire d’Abû Bakr. On lui annonça durant son existence la bonne nouvelle du paradis. Le don et l’offrande furent une caractéristique qui lui était inséparable.

Au cours de l’émigration vers Médine, le Prophète de l’univers (sallalahu ‘alayhi wa sallam) a fait de lui le frère de Saïd ibn Rabi. Ce dernier était l’un des hommes riches de Médine. Il accepta de partager ses biens et son trésor avec Abdurrahman ibn Awf. Mais celui-ci lui dit : « Mon frère ! Puisse Allah faire prospérer tes biens, ton patrimoine et tes enfants. Indique-moi seulement le chemin qui mène au marché. Je désire uniquement faire quelques achats et combler mes besoins. »

Lorsque le Messager d’Allah (sallalahu ‘alayhi wa sallam) entendit les paroles d’Abdurrahman ibn Awf, il en fut très satisfait et fit des invocations à son intention. Abdurrahman ibn Awf, quant à lui, devint riche en peu de temps et déclara : « Si je me dirige vers une pierre, je peux y apercevoir de l’or ou de l’argent dissimulé en dessous. »

Abdurrahman ibn Awf, qui a aidé le Prophète par sa vie et ses biens, avait recueilli pas moins de vingt blessures à Uhud et, malgré cela, il ne s’était jamais séparé de notre Prophète (sallalahu ‘alayhi wa sallam). Pendant l’expédition de Tabuk, appelée également « Jaysh al-‘Usrah », il avait fait donation de tout son patrimoine.

Après la mort du Prophète (sallalahu ‘alayhi wa sallam), il fut au service de nos mères (en référence aux mères des croyants). Il vendit un jour son terrain afin de leur offrir en retour la somme obtenue.

Il y eut une fois un immense bruit au moment où un sérail de 700 chameaux entra à Médine. Cette année-là, il y eut une famine. Notre mère Aïcha demanda : « Quel est donc ce bruit ? » Quand on lui répondit que c’était le sérail d’Abdurrahman ibn Awf qui avait fait irruption dans la ville en transportant du blé, de la farine et des aliments, elle s’écria : « J’ai entendu dire qu’Allah l’avait fait prospérer sur terre. Sa bienfaisance est grande même au-delà. J’ai même ouïe dire qu’Abdurrahman ibn Awf ira au paradis en rampant.

Lorsque cette bonne nouvelle parvint à Abdurrahman ibn Awf, il dépensa dans la voie d’Allah ce sérail de 700 chameaux chargés.

Il était sage au plus haut niveau. Lorsque son patrimoine augmentait, sa générosité augmentait proportionnellement. Le dépenser dans la voie d’Allah était devenu pour lui un plaisir. Son cœur était rempli par l’amour d’Allah et de Son Messager ; il était honorable, compatissant, croyant et très généreux. Il n’avait pas choisi le monde à l’au-delà et n’avait pas accordé d’importance à posséder des biens matériels. Sa priorité était de vivre en musulman.

‘Ali (radiyallahanhu) a rapporté que le Prophète disait de lui (d’Abdurrahman ibn Awf) : « Toi, tu es en sécurité parmi les habitants du ciel comme parmi ceux de la terre » et qu’il l’avait entendu du Prophète (sallalahu ‘alayhi wa sallam).

Abdurrahman ibn Awf (radiyallahanhu), né avant l’immigration, est mort en l’an 31 de l’Hégire (653) à l’âge de 75 ans. C’est ‘Umar (radiyallahanhu) qui fit la prière funéraire et il fut enterré au Jannatu’l Baqi (à Médine).

Articles liés

Tags

Partager

Exprimez-Vous