Je remercie Dieu

Mar 13, 2019 par

Yacouba Sawadogo

Aicha est malade et cela fait des jours qu’elle est couchée. Elle se sent aujourd’hui un peu mieux, mais sa mère ne lui permet pas de sortir de sa chambre. Elle voudrait que sa fille bien-aimée recouvrât la forme en se reposant et en faisant attention aux aliments. Dans la chambre, le lit d’Aicha se trouve à côté de la fenêtre et, durant la journée, elle observe le va et vient des gens, lit toutes sortes de livres et cause avec ses parents. Cependant, elle s’ennuie beaucoup ; elle a même perdu l’appétit et déteste aussi tous les médicaments qu’on lui propose.

Ce jour-là, c’était un après-midi, Aicha reçoit la visite surprise de sa maîtresse. Elle est très contente de la voir. Sa maîtresse, avant de s’enquérir de son état de santé, lui donne un baiser sur le front et s’assoit près d’elle. Aicha raconte à sa maîtresse qu’elle est fatiguée d’être couché, qu’elle déteste les comprimés et qu’elle souhaite être guérie rapidement. La maîtresse, caressant les cheveux d’Aicha, lui conseille de patienter encore. Mais Aicha, en réfléchissant un moment au conseil, se sent insatisfaite. Elle dit alors à sa maîtresse :

« Maîtresse, pourquoi Dieu a-t-il créé la maladie ? »

La maîtresse, en riant, lui répondit :

« Le but de la maladie est de te faire comprendre la valeur de ta santé afin que tu puisses apprendre à patienter et à remercier. »

Aicha n’avait pas compris.

« Comment ? » s’exclama-t-elle.

« Écoute ma chère Aicha, dit la maîtresse, sache que tout ce qui nous arrive a valeur de leçons : la maladie nous enseigne la valeur de la santé, la faim la valeur de nos repas, la soif la valeur de l’eau. Si tu n’avais pas eu tous ces maux, tu n’aurais pas pu connaître la valeur de ce que tu possèdes. »

Aicha dit en confirmant les propos de sa maîtresse :

« Oui, vous avez raison maîtresse. Je comprends à quel point la santé est très importante lorsqu’on souffre. »

La maîtresse lui répondit :

« Bravo ma chère Aicha ! Quand on nous donne une chose dont on ignore la valeur, nous ne remercions pas. Je crois qu’à partir de cela, lorsque tu recouvreras la santé, tu remercieras Dieu à chaque fois. »

Aicha dit alors :

« Oui, c’est vrai ! » en fixant du regard la maîtresse. Brusquement, une question lui vint à l’esprit :

« Maîtresse, est-ce que dans ce cas cela veut dire que ce sont les riches qui doivent le plus remercier Dieu ? »

La maîtresse lui répondit :

« Il faut bien réfléchir : si une personne est aveugle et possède beaucoup d’argent, ne va-t-elle pas accepter de donner toute sa richesse pour voir le monde ? Ou bien une personne sourde, ne va-t-elle pas accepter de dépenser tout ce qu’elle possède pour entendre tous les bruits ? Bien sûr. Si c’est ainsi, tous ceux qui ont des yeux, des oreilles, des pieds en bon état sont tous riches ; et avant tout cela, les humains sont seulement des êtres vivants doués de raison et ayant la faculté de penser. »

« Si c’est ainsi, moi aussi je suis riche », dit Aicha.

« Oui, répondit la maîtresse, tu es très riche et pour cela tu dois remercier Dieu. »

Aicha dit alors :

« Désormais, je ne me plaindrai plus et je remercierai Dieu toute ma vie. »

La maîtresse, tenant la main d’Aicha, lui donne de nouveau un baiser sur le front avec une profonde affection. En quittant Aicha, elle lui dit :

« Encore une fois, je te souhaite une bonne santé, ma chère Aicha. Qu’une santé urgente te vienne de la part de Dieu. »

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