Non pas l’empreinte digitale mais l’empreinte de la prosternation

Mar 13, 2019 par Editeur

 

Ali Ura

Les scientifiques qui ont pris conscience de l’existence des microbes au 19e siècle mobilisèrent tous leurs moyens pour combattre la tuberculose, la maladie du charbon, la rage, le choléra… Sous la direction de scientifiques tels que Louis Pasteur et Robert Koch, un grand combat fut mené contre les microbes et, à cet effet, des vaccins, des comprimés et autres solutions furent découverts. Les microbes furent vaincus mais se renouvelèrent d’eux-mêmes ultérieurement. Dès lors ils réapparurent devant les scientifiques sous de nouvelles appellations et formes d’apparence. Alors que la tuberculose n’était pas encore éradiquée, l’humanité fit connaissance avec le cancer, le sida ou bien l’hépatite B. Des milliers d’académies de médecine, d’hôpitaux et de laboratoires, des dizaines de milliers de médecins ouvrirent de nouveaux fronts contre les nouveaux ennemis de l’organisme humain.

Cependant l’homme qui tente de se protéger d’une telle armée est lui-même victime d’une maladie aussi ancienne, et compte tenu du fait qu’il n’a jamais pris les mesures défensives nécessaires, il est désormais habitué à vivre avec elle. Ce virus encore plus insidieux et dangereux que les microbes ordinaires qui le poursuit a pris place dans son cœur

Le virus de l’orgueil ne fait nullement l’objet d’une préoccupation de l’humanité. Alors que naturellement les virus ordinaires se multiplient en conquérant la cellule de l’organisme dans laquelle ils se trouvent, ceux-ci provoquent en tout dernier lieu une maladie qui entraîne la décomposition de la cellule. L’homme ne prend pas conscience de sa maladie la plus dangereuse !

L’orgueil court de victoire en victoire et envahit la compassion, l’intelligence, le bon sens, l’amour. Il se nourrit du puissant et opprime le faible, se nourrit à travers le faible et transforme en icône sa force, rend vulnérable le cœur et le conduit dans des situations pouvant même le priver du paradis. Seuls ceux qui ont cru au Prophète (pbsl) savent que « ceux qui ont une quantité même infime d’orgueil dans le cœur n’iront pas au paradis ». Ils savent qu’Iblis est devenu Iblis à cause de l’orgueil….

Si nous parvenions à placer l’orgueil sous un microscope, nous percevrions le visage hideux d’Iblis ; et pourtant nous l’avons placé sous notre coussin et avons fait de lui le berceau de nos cauchemars.

Quand nous prenons la nature pour exemple dans toutes nos découvertes et inventions, nous voyons que la soumission de toute créature doit être adressée au Seigneur telle qu’elle est mentionnée dans les versets coraniques suivants « … ils se prosternèrent à l’exception d’Iblis qui refusa, s’enfla d’orgueil… » (al-Baqara, 2/34)

« Et c’est à Allah que se prosternent, bon gré mal gré, tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre, ainsi que leurs ombres, au début et à la fin de journée. » (ar-Ra’d, 13/15)

Et nous alors ?

Certes retenons le fait que notre front touche le sol (dans l’acte de prosternation). Mais notre cœur ? N’avons-nous pas pu changer le mal présent sur nos mains, notre langue et dans notre cœur ? Ceci à cause d’un orgueil demeuré impotent face à la haine !

« Ils dirent : ‹ Ô Moïse, ou bien tu jetteras (le premier), ou bien nous serons les premiers à jeter ›.

 ‹ Jetez › dit-il. Puis lorsqu’ils eurent jeté, ils ensorcelèrent les yeux des gens et les épouvantèrent, et vinrent avec une puissante magie.

Et Nous révélâmes à Moïse : ‹ Jette ton bâton ›. Et voilà que celui-ci se mit à engloutir ce qu’ils avaient fabriqué. » (Al-Araf, 7/115-117)

« Et les magiciens se jetèrent prosternés. » (Al-Araf, 7/120)

Et nous alors ?

Nous continuons toujours d’observer avec admiration les grimaces des magiciens parce que nous interprétation la trace de la prosternation (soujoud) comme étant le noircissement ou l’éclaircissement du front. Ibn Hatim a dit : Mon père nous a raconté d’après Ali ibn Muhammad at-Tanafsi d’aprè Housayn al-Djoulifi d’après Zaïda d’après Mansour que Mudjahid a dit : « Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation » signifie : révérence – j’ai dit : j’ai pensé qu’il ne s’agissait que de la trace sur le visage – Il dit : il se peut qu’un homme plus dur de cœur que Pharaon la porte entre ses yeux ! »

« Et Pharaon dit : ‹ Laissez-moi tuer Moïse. Et qu’il appelle son Seigneur ! Je crains qu’il ne change votre religion ou qu’il ne fasse apparaître la corruption sur terre ›. » (Ghaffar, 40/26)

Le remède de l’orgueil, c’est la prosternation. C’est conduire sa monture dans l’espace illimité du front, pour laisser une trace. C’est se sauver des pensées obscures pour trouver une trace spirituelle.

Regardez, les traces occasionnées par les ongles et les dents sur les visages de nos enfants nous font sourire. Les dictionnaires définissent la « trace » comme étant l’empreinte laissée par le passage d’une chose sur un point précis. Mes amis ! Qu’est-il passé sur le visage de nos enfants ?

Et nous alors ?

« Par orgueil sur terre et par manœuvre perfide. Cependant, la manœuvre perfide n’enveloppe que ses propres auteurs… » (al-Fatir, 35/43)

« N’as-tu pas vu que c’est devant Allah que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et tous ceux qui sont sur la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux, ainsi que beaucoup de gens ? Il y en a aussi beaucoup qui méritent le châtiment. Et quiconque Allah avilit n’a personne pour l’honorer, car Allah fait ce qu’il veut. » (Al-Hajj, 22/18)

J’ai vu !

Dans ce cas…

« Et ne foule pas la terre avec orgueil : tu ne sauras jamais fendre la terre et tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes ! » (Al-Isra, 17/37)