Mon Seigneur m’a sauvé !

Mar 13, 2019 par

 

Irfan Öztürk

Il y a quinze ans de cela, j’étais parti en Europe avec des frères pour donner des sohbas (discussions religieuses). C’était le mois de Ramadan… Chaque soir nous étions invités chez des fidèles pour rompre le jeûne.

Un soir, je fus invité dans une maison dans laquelle je devais délivrer un sohba. Puis nous rompîmes le jeûne (iftar). Un des convives insista devant tout le monde pour nous inviter, les autres et moi-même, à l’iftar du lendemain. Au moment où il me lança son invitation, mon cœur ressentit une contraction, mais je ne pus refuser son offre.
Le lendemain, sur le chemin qui menait chez lui, un des fidèles s’approcha de moi et me glissa à l’oreille :

« Irfan hoca, sachez pour votre information que cet homme est amateur de poker. »

En entendant cela, mon monde s’écroula ! Comment pouvais-je accepter manger la nourriture provenant d’un homme dont la vie n’était pas entièrement conforme aux principes célestes. Je me sentis vraiment mal à ce moment-là. La peur du courroux divin commença à m’habiter. Cette nourriture ne pouvait que m’attirer vers le bas. Mais en même temps, si j’eusse refusé cette offre, j’aurais brisé le cœur d’un croyant.

Que faire ? J’étais en face d’un grand dilemme.

Bref nous nous rendîmes finalement chez lui. Sa femme avait préparé un formidable repas… la pauvre, car elle savait que le jour d’avant j’avais apprécié la cuisine d’une autre sœur, elle s’était appliquée à confectionner la même spécialité. J’eus vraiment de la peine pour elle, mariée à un homme qui ne valait pas grand-chose. Mais c’était son épreuve.

Intérieurement je priais le Seigneur : « Sauve-moi de cette situation ! Si Tu me permets de toucher à cette nourriture, je ne saurais pas comment Te rendre des comptes après cela. »
Et à ce moment précis je sentis une crampe dans mon estomac… un écran noir… puis je m’écroulai au sol.
Lorsque je rouvris les yeux, j’étais sur un lit d’hôpital. Tous les fidèles m’entouraient, tous pensaient que j’avais eu une attaque cardiaque… mais il n’en était rien, le médecin me dit que je n’avais rien d’inquiétant et que je pouvais rentrer.

Catastrophe ! Fallait-il que j’aille chez celui qui m’avait invité ! Et ce dernier insista derechef pour que j’honore son repas !
Attristé par la situation, je m’apprêtai néanmoins à entrer chez lui. Au moment où j’allai quitter la salle, le médecin (qui était syrien et qui respirait la bonté) se précipita pour me rattraper. Puis il me dit ceci devant tout le monde :

« Monsieur, pour votre information, vu votre état, il vous est déconseillé de manger durant un jour !

Et là je me suis dit : « Al-hamdulillah ! Mon Seigneur m’a sauvé ! »

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