Un héros d’Uhud

Mar 13, 2019 par

Mustafa Eriş

La foi est un minerai tellement précieux que l’homme trouve en elle la force. Toutes les beautés y sont dérivées. Tous les cas d’héroïsme, de courage et de bravoure trouvent leur force dans la foi.

Le croyant (mu’min) est vaillant par nature. L’hypocrite (munafiq) est en revanche peureux. Le croyant est confiant en lui-même et comme son for intérieur est parvenu à la sérénité, il ne craint rien en dehors d’Allah. L’hypocrite, quant à lui, vit des contrastes dans son for intérieur et, de ce fait, il est tout le temps appréhensif, peureux et inquiet. « Un cœur sans foi est un fardeau dans la poitrine » disait Akif exprimant ainsi à quel point l’incroyance peut être une disgrâce.

Depuis la fameuse Période du Bonheur[1] jusqu’à aujourd’hui, notre histoire regorge de héros. Les premiers de ces héros de l’islam sont sans conteste les Compagnons de notre cher Prophète (pbsl). Comme ils avaient renoncé à tout bien et même à leur propre vie, ils nous ont démontré des exemples de bravoure sur les champs de bataille. Anas ibn Nadr fut l’un de ces grands héros. C’est un Compagnon (Sahabi) qui a écrit son nom à Uhud par son sang et sa vie… Anas ibn Malik raconte ainsi la bravoure dont fit preuve son oncle :

Mon oncle Anas ibn Nadr n’avait pas participé à la bataille de Badr. C’est la raison pour laquelle il dit un jour au Messager d’Allah (pbsl) : « Ô Messager d’Allah ! J’ai manqué la première bataille que tu as livrée contre les idolâtres. Si Allah me donnait l’occasion de prendre part au combat contre les idolâtres, Il verrait sûrement ce dont je suis capable. »

En plein cœur de la bataille d’Uhud, Ibn Nadr, remarquant que les musulmans s’étaient dispersés, avança vers les idolâtres en disant : « Seigneur Dieu ! Je Te présente mes excuses pour ce qu’on fait ceux-ci (ses compagnons) et je me déclare innocent de ce qu’on fait ceux-là (les idolâtres). » Puis il s’avança et trouva devant lui Sa’d ibn Mu’adh. Il lui dit :

« Ô Sa’d ibn Mu’adh ! Le Paradis, je sens déjà son odeur en deçà du Mont Uhud. »

 

Quand Sa’d raconta au Messager d’Allah (pbsl) les actes de bravoure dont Ibn Nadr fit preuve (pendant la bataille), il décrivit son étonnement et son admiration en ces termes : « Ô Messager d’Allah ! Ibn Nadr a tellement combattu les idolâtres que la force me manque pour évoquer l’attitude héroïque dont il fit preuve. »

Lorsqu’on avait annoncé, le jour d’Uhud, que le Messager d’Allah (pbsl) avait été tué, Anas ibn Nadr, accompagné de quelques Compagnons, se rendirent auprès d’Omar, disant : « Pourquoi restez-vous plantés ici ? » Eux aussi dirent : « Le Messager d’Allah a été tué. » Anas ibn Nadr leur répondit : « Eh bien, que comptez-vous faire maintenant que le Messager d’Allah est mort ? Levez-vous, quelle que soit la cause pour laquelle il est mort, vous aussi mourrez pour cette cause », et il se lança dans le combat et tomba martyr.

La vie sans le Messager d’Allah (pbsl) ne signifie pas grand-chose pour le croyant (mu’min). Sa mort même enjolive son amour. Il laisse l’héroïsme et le courage (s’exprimer) à la place de la peur. L’aimer équivaut à aimer Allah, le Détenteur de toute force. Il est supérieur à toute chose et est informé de tout.

Anas ibn Malik évoque en ces termes l’état d’Ibn Nadr après qu’il eût trouvé son cadavre : « Nous trouvâmes sur son corps plus de quatre-vingts blessures de sabres, de lances et de flèches. Nous trouvâmes que les idolâtres avaient mutilé son cadavre après l’avoir tué, à tel point que personne ne le reconnut si ce n’est sa sœur grâce aux extrémités de ses doigts. »

Que retenir ? Que la vie est un combat entre la foi et l’incroyance. Une personne distante de la foi peut demeurer en arrière, dans la sauvagerie, la férocité, l’oppression et la bestialité. Pour cela, nous supplions Allah de réconforter notre foi par l’exemple de ces personnages amis d’Allah et de Son Messager (pbsl).

[1] En référence à l’époque du Prophète Muhammad (pbsl). (NDLT)

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