Un exemple de loyauté

Mar 12, 2019 par

Mustafa Eriş

L’homme est le seul être de la création à qui Allah a accordé autant d’honneur. Ainsi, au sein même de son essence, il est imprégné dans sa saine nature de la lumière de la foi et de l’Islam. Cette clarté brille au fin fond de lui. Afin que cette évidence l’éclaire et le protège, l’homme doit mener sans cesse une lutte perpétuelle contre le Diable (Shaytan ou Satan).

Durant l’âge d’or de l’Islam (l’époque du bonheur), combien de groupes de croyants, hommes ou femmes, ont su honorer l’Islam. En effet, tous avaient entrepris un grand changement et, d’un coup, tous leurs efforts se sont mis à briller comme les étoiles dans le ciel, car ils avaient un seul et même but : devenir chacun un guide pour l’humanité. Leur adhésion à l’Islam, leur allégeance et leur fidélité au Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam), leur affection, leur bravoure, leur courage et leur héroïsme, toutes leurs nobles qualités sont autant de beaux exemples pour nous. Sa’d ibn Muaz (radiyallahu anh) est un modèle parmi ces braves.

Il est devenu musulman à l’âge de trente et un ans. À l’âge de trente-sept ans, il participa à la bataille du fossé (al-khandaq), où il mourut en martyr. Il fut enterré au Jannatû-l-Baqi (le cimetière jouxtant la Mosquée du Prophète à Médine).

Son existence fut si éphémère… Mais Sa’d ibn Muaz débordait d’amour pour Allah et son Prophète… Il a su enrichir sa vie spirituelle en sacrifiant sa vie et ses biens dans la voie de l’Islam.

Sa’d ibn Muaz était le chef de la tribu des Banu Aws. Parmi les Ansars, il détenait les mêmes qualités morales et sociales que celles d’Abû Bakr parmi les immigrants. Son surnom était « Abû Amr ». C’est Mus’ab ibn ‘Umayr qui fut son intermédiaire pour l’inviter à l’Islam, comme cela est évoqué dans les propos suivants :

Avant l’immigration vers Médine, le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) décida d’y envoyer Mus’ab ibn ‘Umayr en tant qu’enseignant afin de transmettre les fondements islamiques aux Médinois. Il commença son enseignement en parlant de l’Islam lors de conversations dans la demeure d’Es’ad ibn Zûrare. Il lisait des versets du Coran et permettait aux autres de les lire à leur tour. Ainsi, grâce la lumière de l’Islam, il illumina tout son entourage.

Un jour, au cours d’une de ces rencontres, Useyyid ibn Hudayr arriva près d’eux et leur demanda : Quel est votre but ? Il se montra particulièrement violent en leur disant que ce genre de réunion ne servait qu’à enflammer un groupe de pauvres personnes à qui l’on ne raconte que des mensonges. Alors Mus’ab le traita avec beaucoup de courtoisie et lui dit : « Attendez un peu, écoutez mes paroles » et il lui fit une place à ses côtés. Mus’ab lui expliqua la nouvelle religion et lui lut le Coran.

Dès qu’Useyyid entendit ces paroles, la foi illumina son cœur et il s’exclama : « Quelle belle chose que cela ! Que faut-il faire pour adhérer à cette religion ? »

Mus’ab ibn ‘Umayr le lui expliqua et lui apprit l’attestation de foi. Puis Useyyid répéta cette formule et devint musulman. Ensuite, Useyyid ibn Hudayr dit à Mus’ab ibn ‘Umayr : « Je vais t’envoyer Sa’d. Ainsi, dès que lui-même aura embrassé l’Islam, il ne restera plus personne qui n’adhérera pas à cette foi. » Puis il s’en alla.

Sa’d ibn Muaz était donc le chef du clan des Banu Aws. Il partit de ce fait rendre visite à son cousin Es’ad ibn Zurare. Sa’d se présenta violemment à lui tout en lui tenant des propos menaçants : « Eh ! Es’ad ! S’il n’y avait pas entre nous ce lien de parenté, notre tribu n’aurait pas hésité à vous agresser à cause de toutes ces paroles désobligeantes que tu viens de dire. » Sur ce, Mus’ab lui expliqua toutes ces paroles avec beaucoup de politesse, de diplomatie et de sagesse. Il lui dit toutes ces paroles avec une voix douce et calme :

« Attendez un peu, asseyez-vous, écoutez, si vous appréciez ces quelques paroles, alors vous serez prêts à les accepter, sinon, nous sommes prêts à renoncer à notre proposition. » Après cela, Mu’sab lui expliqua les différents fondements et notions de l’Islam. Bien sûr, Mu’sab lui lut subséquemment quelques sourates du Saint Coran. Toute la saine nature de Sa’d ibn Muaz fut imprégnée par la miséricorde et la bénédiction de l’Islam, et tandis que son visage ainsi béni reflétait la lumière de la foi, il demanda au cours de la lecture du Coran la manière d’accéder à cette nouvelle religion. Par la suite, Mu’az ibn ‘Umayr lui enseigna l’attestation de foi et Sa’d, en acceptant les préceptes de l’Islam, répéta cette formule et devint musulman.

Il a été rapporté que Sa’d ibn Muaz a dit ces paroles d’une rare sagesse :

« Je n’ai jamais accompli la prière en pensant à ce monde et à tout ce qu’il contient. »

Sa’d ibn Muaz participa aux batailles de Badr et de Uhud. Il est à noter que le jour de la bataille de Badr, il fit un discours pour motiver les troupes en employant des paroles éloquentes qui ravirent le Seigneur de l’univers. Nous remarquerons ici son courage, sa bravoure, son héroïsme, sa soumission, son affection, sa foi et sa persévérance. On retrouve ainsi toutes ses grandes qualités morales exposées dans ce discours.

Le jour de la bataille de Badr, lorsque notre Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) s’était entretenu avec les croyants, il voulut aussi connaître l’avis des Ansars. Alors ce fut Sa’d ibn Muaz qui prit la parole et dit :

« Ô Messager d’Allah ! Nous croyons en toi. Nous croyons aussi et nous avons foi dans le Coran qui t’a été révélé de la part de notre Seigneur et provenant d’un autre monde. Nous t’avons fait un serment d’allégeance pour te prouver notre soumission et notre foi. Agis comme tu le désires. Nous sommes avec toi. Pour l’amour d’Allah, si tu entres dans la mer, nous te suivrons. Nous n’avons pas peur de l’ennemi. Nous saurons te montrer notre loyauté. Lorsque nous serons en face de nos adversaires, nous espérerons que la communauté des Ansars te satisfera et te comblera en effectuant des prouesses et des merveilles. En conséquence, engageons immédiatement le combat contre notre ennemi commun. »

En tenant de telles paroles, il enflamma les cœurs de joie et le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) fut tellement heureux qu’à l’annonce de sa mort il déclara que « le Trône d’Allah en fut ébranlé ».

En espérant que nos désirs et notre soumission soient de la même nature et de la même intention que ces humbles croyants afin qu’Allah nous agrée et accepte nos œuvres. Veuille Allah nous aider dans ce sens.

Amin !

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