Se conformer à la haute moralité du Prophète

Mar 13, 2019 par

Osman Nûri TOPBAŞ

« Viens, ô mon cœur, la véritable fête, c’est l’union avec Muhammad. Parce que la lumière du monde tire sa source de la clarté de son visage béni. » (Mawlânâ Djalâl-ud-Dîn Rûmî)

L’être humain, créature la plus honorée parmi celles de ce monde, trouve sa vraie valeur davantage dans son monde spirituel que dans son apparence physique ; c’est-à-dire que sa valeur est cachée dans sa moralité. L’histoire de la vertu et de la moralité de l’humanité représente en même temps l’histoire des religions de justice étant donné que la haute moralité est une qualité bien mûrie et consistante d’une bonne culture religieuse. À cet égard, la haute moralité de l’islam est également l’essence et le fondement de notre religion.

Les conceptions et opinions des êtres humains ne peuvent donc avoir aucune sorte de dimension au sein d’un monde moral parfait. La valeur harmonieuse d’une quelconque moralité est autant liée à la mesure de l’originalité de son inclinaison divine, car Allah est le Créateur de l’homme et Celui qui connaît le plus sa nature. De ce point de vue, la moralité arborée par l’humanité est parvenue à sa maturité par l’intermédiaire du Prophète (pbsl), grâce aux décrets divins qui lui furent annoncés indépendamment de ses propres désirs et au Coran qui lui fut descendu sur son cœur. En témoigne le verset coranique suivant :

« (…) et l’Esprit fidèle est descendu avec cela sur ton cœur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs (…) » (Coran, Ash-Shuara, 26/193-194)

Tous les éléments nécessaires à présenter de manière claire les critères hautement moraux furent transmis à l’humanité en vertu des propos bénis de notre cher Prophète (pbsl) et de leur stricte application.

Face aux questionnements relatifs à la sublime moralité de l’Envoyé d’Allah (pbsl), des réponses telles que le fameux « sa moralité est le Coran », parole formulée par notre mère A’icha (qu’Allah soit satisfait d’elle), révèlent que la morale du Prophète (pbsl) est assurément et entièrement « une moralité du Coran ». En raison de sa profonde conformité au Coran, l’Envoyé d’Allah (pbsl) a durant toute sa vie constitué un « commentaire » (tafsir) concret du Coran qui lui a été honorablement transmis, à tout moment et à travers son comportement, jusqu’au plus profond de son cœur.

Allah a consigné dans la personnalité de notre Prophète (pbsl) le modèle de « l’homme parfait » (al-insân al-kamîl) que l’islam s’est donné pour mission, faisant de lui un exemple pour tout l’univers.

Allah dit encore au sujet de la haute moralité de Son Envoyé (pbsl) :

« Et il y aura pour toi certes, une récompense jamais interrompue. Et tu es certes d’une moralité éminente. » (Coran, Al-Qalam, 68/3-4)

Afin de comprendre la valeur de sa moralité aux yeux d’Allah, il est recommandé de considérer le Coran, la parole sacrée d’Allah. Dans le Coran, la haute moralité est un des sujets qui occupent une place fondamentale et les divers récits qui y sont mentionnés attestent de cette réalité essentielle.

L’Envoyé d’Allah (pbsl) a dit, témoignant de l’essence de sa mission :

« Je n’ai été envoyé que pour parfaire la haute moralité. » (Imam Mâlik, Muwattâ, Husnu’l-hulk, 8)

En vérité, grâce à la naissance de cette sublime lumière, les sombres horizons de l’univers parvinrent à la clarté, car un nouveau compagnon d’honneur, attendu de l’humanité, naquit ; les cœurs furent éclairés, la clairvoyance se développa, les troubles de la vie cessèrent. Grâce à la bénédiction et à l’inspiration de ce sublime prophète, le monde parvint à un printemps éternel. C’est lui qui a conduit l’humanité au vrai bonheur et à la dignité, à la justice et à l’égalité, enseignant le secret de la fraternité et de la vie.

Ce sublime prophète fut élevé dans une société à vocation communautaire. Cependant, il devint la source principale de lumière pour toutes les bibliothèques du monde grâce au Livre saint qu’il apporta. Grâce à l’apparition de ce Livre, les « minbars » (les chaires présentes dans les mosquées) commencèrent à enseigner les leçons relatives à la vérité du Seigneur.

Notre Prophète (pbsl) fut une miséricorde pour toute l’humanité, et même pour toutes les créatures de l’univers. Ce prophète miséricordieux nous a entrouvert les pages du Livre saint de l’univers. Il fut le traducteur des invocations et des évocations (dhikr) des langues secrètes et inconnues. Il fut le sultan du palais de l’amour qui fit naître le bonheur au fond des cœurs, ainsi que l’honneur et l’amour de l’humanité vraie qui s’était égarée et dont l’existence était désordonnée.

L’obtention de son amour est une garantie du bonheur éternel ; c’est gagner son visa pour le paradis et accéder à la Présence divine. Nul doute que son éminent amour a également pu bénéficier à ceux qui se sont identifiés à lui. Les plus grand héros de l’humanité en matière de comportement sont certes les Compagnons du Prophète (pbsl) ainsi que les Bien-aimés d’Allah. Les fidèles musulmans qui ont su suivre cette voie ont également bénéficié d’une haute moralité, digne de l’humanité.

Les Compagnons ont nourri leurs cœurs par l’amour du Prophète (pbsl) et ont cherché à lui obéir en tous points. Ainsi, ils se sont imprégnés de sa haute moralité et ont obtenu les éloges d’Allah. En témoigne le verset coranique suivant :

« Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils l’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès ! » (Coran, At-Tawba, 9/100)

En ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas nous targuer de posséder la qualité de « Compagnon » (Sahabi), mais nous avons la possibilité d’être des fidèles dans le sens que confère le verset susmentionné : « (…) ceux qui les ont suivis dans un beau comportement… » afin de parvenir à la satisfaction d’Allah durant notre vie.

Depuis l’époque des Compagnons jusqu’à aujourd’hui, ceux qui reproduisent de la plus belle manière la moralité de notre cher Prophète (pbsl) sont véritablement les Bien-aimés d’Allah (ou les Amis d’Allah). Allah nous les présente d’ailleurs comme leur étant apparentés :

« En vérité, les bien-aimés d’Allah seront à l’abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés. » (Coran, Yûnus, 10/62)

Ces personnes-là, comme ce verset l’énonce si clairement, détiennent une position éminente devant Allah. Il ne fait aucun doute que pour pouvoir bénéficier de cette promesse divine, il est indispensable d’emboîter le pas à ces Bien-aimés d’Allah.

Tous les Compagnons et tous les bien-aimés d’Allah ont été inspirés par la personnalité vénérable de l’Envoyé d’Allah (pbsl), et pour se conformer à lui, toutes les beautés de leur comportement ont tiré leur source de la clarté morale de son existence. Car toute beauté manifestée est une réverbération venant de sa part. Sans sa lumière, aucune fleur ne peut s’ouvrir au sein de l’univers ! Et c’est grâce à cette lumière que nous existons… (car) il est issu d’une lumière divine qui ne s’éteint jamais et qui ravive continuellement la fraîcheur et la jeunesse.

Les Compagnons furent les élèves de l’Envoyé d’Allah (pbsl). Ces derniers, qui optèrent pour l’acquisition de sa haute moralité, ont présenté devant toute l’humanité des exemples de vertu qui leur permirent d’être comparés aux étoiles dans le ciel. Voici subséquemment quelques exemples qui illustrent l’engagement qu’ils avaient d’acquérir la haute moralité du Prophète (pbsl) :

Alors qu’Abû Dudjâna était malade, quelqu’un qui était venu lui rendre visite aperçut son visage rayonnant et lui demanda : « Pourquoi ton visage brille-t-il ainsi ? » Abû Dudjâna lui répondit : « C’est parce que j’accomplis deux actions particulières :

  1. Je ne me mêle jamais de ce qui ne me regarde pas.
  2. Mon cœur est éloigné des mauvaises pensées sur les croyants. Je ne pense que du bien de tous les croyants. » (Ibn Sa’d, Tabaqât, c.III, s.557)

Ibn Burayda al-Aslamî relate une autre particularité des Compagnons concernant l’inspiration puis l’appel à la fraternité religieuse de l’Envoyé d’Allah (pbsl) :

Un homme injuria Ibn al-Abbâs. Ce dernier garda le silence. L’homme, très étonné de son silence, lui demanda pourquoi il n’avait pas riposté. Ibn al-Abbâs lui répondit : « Je possède en moi trois caractères qui m’empêchent de te répondre. » Puis il lui révéla lesdits caractères :

  1. Toutes les fois où un verset du Livre saint d’Allah est lu, je désire ardemment que tout le monde puisse connaître ce que j’ai entendu.
  2. Je suis profondément réjoui lorsque j’apprends qu’un juge musulman a établi la justice. Pourtant, je n’ai aucun contact avec ce juge, tant matériellement que spirituellement.
  3. Je me réjouis également lorsque j’entends que la pluie est tombée dans des contrées où vivent des musulmans, alors que je ne possède ni animal qui broute ni même un terrain dans ces contrées.

Preuve est faite ainsi que cette fraternité religieuse présente chez les Compagnons est un fort bel exemple.

Ceux qui prennent les Compagnons pour guide, ceux dont le cœur leur obéit avec fermeté, sont à même de devenir nécessairement un. Partager le bonheur de son frère heureux et sa tristesse lors de ses chagrins doit être le fondement du caractère du croyant.

‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit :

« Il existe deux bienfaits dont je ne peux savoir lequel me fait le plus plaisir. Le premier, c’est de voir un homme venir à moi nourri de l’espoir de me voir lui venir en aide et qu’il me le demande de manière sincère. Le deuxième, c’est qu’Allah me choisisse comme intermédiaire pour lui venir en aide ou lui faciliter sa volonté. Je préfère répondre aux besoins d’un musulman que de posséder un monde rempli d’or ou d’argent. » (‘Ali al-Muttaqî, Kanz al-‘Ummâl, VI, 598/17049)

Dans ce qui caractérisait le monde affectif des Compagnons, l’absence d’égoïsme au profit de la présence d’un fort sentiment de fraternité était l’un des afflux de la haute moralité du Prophète (pbsl).

Un jour, alors qu’Ibn ‘Abbâs était en état d’adoration dans la mosquée du Prophète (pbsl), un homme le salua et s’assit (près de lui). Ibn ‘Abbâs lui dit :

« Mon frère, tu as l’air fatigué et angoissé. »

L’homme lui répondit :

« Oui, ô fils de l’oncle de l’Envoyé d’Allah, je suis triste ! Untel a des droits sur moi (il m’a affranchi contre des biens), mais je jure sur le propriétaire de ce tombeau (l’Envoyé d’Allah (pbsl)) que je ne suis pas capable de lui rembourser son droit. »

Ibn ‘Abbâs : « Désires-tu que je lui en parle ? »

L’homme : « Comme tu veux. »

Ibn ‘Abbâs prit ses sandales et sortit de la mosquée. L’homme l’interpella alors et lui dit :

« As-tu oublié que tu es en état d’adoration. Pourquoi es-tu sorti de la mosquée ? »

Et ibn ‘Abbâs de lui répondre :

« Non ! Mais j’ai appris de celui qui est couché dans ce tombeau et qui nous a quitté récemment (il disait cela les larmes aux yeux) : Quiconque s’engage dans le travail de son frère musulman et le règle, cela est beaucoup plus précieux qu’une décennie d’adoration. Quiconque se met un jour en adoration pour la satisfaction d’Allah, le Seigneur Lui-même crée trois fossés entre ce dernier et le feu (l’enfer) ; la distance entre chaque fossé est aussi étendue que la distance entre l’est et l’ouest. »

(Bayhaqî, Shuabu’l Imân, III, 424-425)

Ce qui a donné aux Compagnons cette qualité d’être fraternels, tendres et bienveillants, c’était évidemment leur effort et leur sentiment de suivre les pas du Prophète (pbsl) consécutivement à la compassion éternelle qu’ils cultivaient à son égard. Ceci est tellement vrai qu’entre faire le choix entre l’amour du Prophète (pbsl) et leur propre personne, ils n’ont pas hésité à renoncer à leurs propres désirs.

Ainsi, une fois, ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) offrit 3500 dirhams à Usâma, le fils de Zayd ibn Hâritha, l’affranchi du Prophète (pbsl), et en offrit 500 de moins à son propre fils ‘Abdullah. Ce dernier, se plaignant auprès de son père, s’adressa à lui en ces termes :

« Pourquoi donnes-tu plus de valeur à Usâma qu’à moi ? Il n’a pas participé à plus de batailles que moi ! »

‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) prouva qu’en plus d’être juste à la perfection, il avait un cœur riche et une haute modestie en répondant :

« Mon fils ! Notre cher Prophète appréciait plus le père d’Usamâ que le tien. De plus, il avait beaucoup plus de mansuétude à l’égard d’Usâma qu’envers toi. Ainsi donc, pour cette raison, je préfère affectionner le choix de l’Envoyé d’Allah plutôt que le mien. » (Tirmidhî, Manâqib, 39)

C’est pourquoi, de nos jours, il nous est obligatoire d’opter pour la sublime moralité du Prophète (pbsl) à l’instar des Compagnons qui en étaient ornés. Malgré le nombre de siècles qui se sont écoulés depuis, il est de notre devoir d’accomplir les efforts nécessaires pour vivre et faire vivre les beautés qui en aucun cas ne vieilliront ni ne s’éteindront, étant donné que ceci est le prix du mérite, de la joie et de l’honneur d’appartenir à la véritable communauté de notre Prophète (pbsl).

‘Omar ibn al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui), à travers le récit suivant, révèle une nouvelle réjouissante à l’adresse de tous ceux qui vivent selon les recommandations du Coran et de la Sunna, elles-mêmes issues de la Période du Bonheur :

Un jour, nous étions assis en compagnie de notre Prophète (pbsl). Soudain, l’Envoyé d’Allah (pbsl) nous posa la question suivante :

« Dites-moi, d’après vous, quels sont ceux qui, parmi les croyants, possèdent une foi éminente ? »

Les Compagnons citèrent d’abord les anges, puis les prophètes, ensuite les martyrs en tant qu’héritiers d’une foi ardente. À chaque réponse qu’ils formulaient, le Prophète (pbsl) leur disait :

« Oui, ces derniers sont comme cela et c’est leur droit. Qu’est-ce qui pouvait les empêcher d’accéder à ce rang quand Allah les a Lui-même élevés à cette position ? Mais ce n’est pas eux que je vous demande. »

Les Compagnons répliquèrent :

« Dans ce cas, qui sont-ils, ô Envoyé d’Allah ? »

L’Envoyé d’Allah (pbsl) leur dit alors :

« Ce sont ceux-là qui, de par l’héritage de leurs pères et de leurs ancêtres, viendront après moi, se soumettront à moi bien qu’ils ne m’aient jamais vu ; ce sont ceux-là qui témoigneront de moi, qui liront le Coran et qui se comporteront en fonction de son contenu. Voici donc ceux qui, parmi les croyants, possèdent une foi éminente. » (Abû Ya’lâ ; Haysamî : 10/65)

Ayant perçu de manière intime ce que recèle ce hadith en termes de bonne nouvelle, il est donc impératif pour tout croyant de mener une existence guidée par le Coran et la Sunna. Dans le cas contraire, le Jour du Jugement, alors que nous mettrons notre espoir dans l’intercession du Prophète (pbsl), rien ne nous sera plus fatal que la possibilité d’une plainte qu’il adressera contre nous. Le Coran énonce avec force cette information stipulant que tous ceux qui vivront leur existence en dehors de lui feront l’objet d’une plainte du Prophète (pbsl) le Jour du Jugement :

Et le Messager dit : « Seigneur, mon peuple a vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée ! » (Coran, Al-Furqan 25/30)

Par conséquent, afin de ne pas être en proie à cette parole du Prophète (pbsl) le Jour du Jugement, il est indispensable que nous vivions selon ce qui est recommandé, pour l’appartenance à sa communauté. Le chemin à prendre consiste en une lecture abondante du Coran, effectuée de façon convenable et décente, à s’informer de ses différentes significations spirituelles et à rester constant dans l’effort de s’y conformer de manière profonde.

Pour tous ceux qui vivent de cette manière, les portes de la charité et de la compassion du Prophète (pbsl) sont ouvertes dès ici-bas et dans l’au-delà. Par contre, ceux qui abandonnent le Coran et la Sunna, s’engageant ainsi dans des chemins fuyants, subiront de profonds remords le Jour du Jugement.

Selon un récit relaté par Abû Hurayra (qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète (pbsl) s’en fut allé un jour au cimetière accompagné de ses Compagnons. Une fois parvenu, il s’écria : « Que le salut soit sur vous, ô gens de ces demeures, parmi les croyants. Nous allons aussi un jour vous rejoindre, si Allah le veut. J’aurais beaucoup aimé voir mes frères. Ils me manquent d’ores et déjà. »

Les Compagnons rétorquèrent :

« Ô Envoyé d’Allah ! Ne sommes-nous pas tes frères ? »

L’Envoyé d’Allah (pbsl) leur répondit :

« Vous, vous êtes mes Compagnons. Il s’agit de mes frères qui ne sont pas encore venus (dans ce monde). »

Les Compagnons lui demandèrent :

« Ô Envoyé d’Allah ! Comment peux-tu connaître ceux qui n’ont pas encore intégré ta communauté ? »

Et notre Prophète (pbsl) de répondre en guise de question :

« Imaginez un cheval dont le museau et les pattes sont tachetées de blanc. Le propriétaire de ce cheval, ne serait-il pas en mesure de le reconnaître parmi des chevaux noirs ? »

Les Compagnons répondirent :

« Bien sûr, ô Envoyé d’Allah ! »

Sur ce, notre Prophète (pbsl) leur déclara :

« Ainsi ces derniers, grâce à leurs ablutions, viendront le visage tout éclairé, les mains et les pieds lumineux. Je les devancerai et les attendrai au bord du bassin afin de les honorer. Prenez garde ! De même que le chameau qui n’appartient pas au troupeau en est chassé, beaucoup de gens seront chassés de mon bassin. Je les interpellerai en ces termes : “Venez ici !” Et il me sera dit : “ Ce sont ceux qui ont changé leur état après ton départ » (c.-à-d. ils n’ont pas emprunté ton sentier, ils ont viré vers d’autres chemins, ils ont commis de grands péchés.) »

À l’écoute de cette parole, moi aussi je dirai :

“ Qu’ils restent éloignés ! Qu’ils restent éloignés ! » (Muslim, Tahâra, 39)

Gloire à Allah ! Nous ne sommes que de faibles serviteurs et avons été néanmoins honorés sans aucune rançon, avec ce statut d’appartenance à la communauté de notre Prophète bien-aimé (pbsl). Le chemin menant à la dignité de recevoir le compliment « mes frères » de la part de notre Prophète (pbsl), de bénéficier de sa compassion en ayant réalisé la vérité de cette grâce divine, c’est d’embrasser fermement sa Sunna et de se conformer à sa haute moralité.

Il n’est cependant pas possible d’appréhender en totalité, sous quelque forme ou compétence humaine qui soit, le Prophète (pbsl) et sa sublime moralité et de pouvoir exprimer par des formulations humaines l’élévation de son mérite. Les impressions prises de ce monde restent extrêmement insignifiantes pour le saisir et le décrire. Tout comme un océan ne peut pénétrer dans un verre, il n’est guère possible de percevoir dignement la « Lumière de Muhammad » (Nûr-i Muhammadî). Quant aux mots qui sortent de notre bouche pour tenter de le décrire, ce ne sont là que les débris de ses incomparables beautés qui réverbèrent sur notre faible perception.

Les jours et les nuits bénis qui constituent autant de souffles occasionnels pour se rapprocher du Seigneur dans ce monde sont en même temps des moments d’évaluation de l’ego. Si Allah le veut, dans le dessein de percevoir et de revitaliser le vrai sens de la commémoration de la naissance du Prophète (pbsl) (Mawlîd an-Nabawî), nous devons réfléchir profondément sur la manière dont les Compagnons ont connu l’Envoyé d’Allah (pbsl), sur la manière dont ils lui ont obéi et se sont conformés à sa moralité, sur la manière dont ils se sont sacrifiés par générosité en lui obéissant et comparer ces sentiments avec notre propre situation, mesurant dans notre conscience à quel point nous pouvons être une communauté digne de lui.

Ô Seigneur ! Par la grâce, la bénédiction et la miséricorde que confère le Mawlîd an-Nabawî, fais vivre à nos cœurs les sensations que procurent la haute moralité et la spiritualité de l’Envoyé d’Allah ! Réconforte nos cœurs avec ceux qui disent avec affection : « Que mes parents, père et mère, et même ma vie soient sacrifiés pour toi, ô Messager d’Allah ! »

Amîn !

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