Ne te prive pas du bienfaIt de la Prière
Rukiye Gönüllü
J’écoute l’appel à la prière… l’appel qui apaise mon âme et qui la fait reposer… l’appel qui m’empêche de pleurer quand je suis fort triste… ma joie est arrosée par des larmes de gratitude… mon repère, c’est toujours l’adhan, l’appel à la prière.
Les moments où je me sens le mieux dans cet univers, ce sont les moments de prière, comme si l’appel à la prière s’adressait aussi à moi de la façon suivante :
« Viens, ô ma servante[1], sois mon invitée ! » C’est à cet instant précis que je me retrouve en compagnie du plus aimé des Messagers (pbsl) ; en me préparant pour la “petite ascension”[2], ma petite âme déjà s’accroche à lui…
Lorsque le Prophète bien-aimé (pbsl) s’allongeait près de la Ka’ba, dans la zone appelée al-hatim, l’Ange Gabriel venait doucement près de lui et lui disait : « Mon Seigneur t’invite, prépare-toi ! »
L’entourage du Bien-aimé (pbsl) se transformait en joie, le cœur le plus purifié était lavé par l’action du “chaqq al-sadir” (l’ouverture de la poitrine) et prêt à recevoir les secrets les plus étranges et les plus mystérieux…
Moi aussi j’ai formulé l’intention en prenant l’ablution… j’ai formulé l’intention pour que grâce à la prière je goûtasse l’ascension… ô mon Seigneur, purifie aussi mon cœur, lave-le et prépare-le pour qu’il se présente devant Toi tout comme Tu nettoies les péchés par l’eau des ablutions…
Allahou Akbar ! Comme Tu es Grand, comme Tu es Sublime ! Tu es le Miséricordieux… Tu es le Seigneur des mondes, Maître des louanges. Mon Seigneur qui est le Seul Maître du Jour de la Rétribution ; moi je suis Ta servante impuissante ; vois, je suis venue à Toi… j’ai répondu à Ton invitation. Accepte ma servitude vis-à-vis de toi ! Quant à moi, je suis impuissante, pécheresse, mais c’est Toi seul que je veux servir, c’est Toi seul que je sollicite pour obtenir de l’aide. Je suis sur une voie glissante, ne permets pas que je glisse ! Conduis-moi sur la voie de Tes serviteurs que Tu as comblés de faveurs, la voie des Messagers, la voie des véridiques et des martyrs, et non la voie des égarés ni de ceux qui ont encouru Ta colère !
J’aime particulièrement la sourate Al-kawthar. Quand je la récite, je me réjouis comme si j’eusse retrouvé le bassin d’al-Kawthar : « Nous t’avons certes, accordé l’abondance. Accomplis-la salât pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité… »[3]
J’aime les prières que j’effectue pour mon Seigneur, j’aime les sacrifices que je fais pour mon Seigneur.
Allahou Akbar !
Je m’incline en vue de la génuflexion… en m’inclinant, je me sens probe devant toute chose créée.
Je suis désormais abattue, Il me manque, je veux Le retrouver. Enfin je me prosterne… je m’approche, je m’approche du Seigneur de l’univers… je soulève la tête, mon cœur n’est pas tranquille, je veux qu’il respire… je ne puis plus rien supporter, je m’approche encore de Toi…
Lorsque je récite la Tahiyya[4], je souris toujours. La rencontre avec Habib-i Mustafa[5] (r.a) me vient alors à l’esprit…
« Toi et Moi ; en outre, J’ai créé toute chose pour toi, ô Muhammad ! »
Habib (r.a) donne sa réponse :
« Al-Dhat al-Ilahiya[6] et moi ; en outre, j’ai tout abandonné pour Ton amour, ô mon Seigneur ! »
“Attahiyyâtoulillâhiwassalawâtouwa’t-tayibât. AssalamouAleykaayyouhannabiyyouwarahmatoullâhiwabarakâtouh”
« Mon salam, Ma miséricorde, Ma bénédiction sur toi ô Messager ! »
“Assalâmoualeynawaalaibadillahisaaliyin…”
« Que Ton salam ne soit pas uniquement sur moi, qu’il le soit aussi sur Tes serviteurs vertueux. »
« Mes anges, soyez témoins ! »
“Achadou an lâillâhailla-llâh, wa-achadouannaMouḥammadanrassoûlou-llâh”
« J’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors d’Allah, et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et messager. »
Je me rappelle alors que notre bien-aimé Prophète (pbsl) ne nous oublie jamais, et ce, tant dans l’horizon le plus haut que dans la station (maqam) la plus proche.
“AllahoummasallialâsayyidinaMohammadinwaalââli Muhammad”
Comme il est beau de Le rencontrer, de ressentir Son Essence, d’être Sa servante !
La prière, quelle belle rencontre !
Être Ta servante, ne s’incliner que devant Toi ; et lorsqu’on s’incline, comme il est beau de s’élever !
Ne délaisse pas la prosternation… Ne te prive pas du bienfait de la prière…
[1] Ou “Ton serviteur” pris dans un sens généralisé. Rappelons que l’auteur de ce texte est une femme.NDT.
[2] La prière rituelle (salât)est considérée en islam comme une « petite ascension », en référence au Voyage Nocturne et à l’Ascension (Mi’râj)du Prophète Muhammad (pbsl). NDT.
[3] Saint Coran, sourate Al-Kawthar, 108.
[4] Partie de la prière rituelle où l’on récite le Tachahoud. NDT.
[5]Habib-i Mustafa : Bien-aimé Mustafa. Terme affectueux désignant le Prophète Muhammad (pbsl). NDT.
[6]Al-Dhat al-Ilahiya : L’Essence Divine. NDT.
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