Mon ami, inspecte ton cœur !

Mar 13, 2019 par

Ahmet Taşgetiren

 

Arrête mon ami, arrête et regarde autour de toi…

 

Que vois-tu ?

 

Là-bas, il y a des enfants qui partent à l’école dans la neige portant des chaussures déchirées. Sans blouse, sans cahier, sans livre….

 

Là-bas, au pied des montagnes, il y a des mères qui accouchent…

 

Là-bas, des bébés qui boivent du sang à la place du lait de leur mère…

 

Là-bas, des pères dont les yeux s’éteignent sans cesse sur l’espoir d’un travail, des pères qui chaque soir retournent chez eux les mains vides, des pères dont le cœur est cloué à l’étau de la honte…

 

Là-bas, des mères qui, afin de consoler leurs enfants, font bouillir des cailloux dans une casserole au lieu d’un vrai repas.

 

Là-bas, des gens dont personne ne vient frapper à la porte de leur demeure, hormis quand un vent frais souffle dehors…

 

Là-bas, des vieillards, des orphelins, des veuves, des malades cloués au lit…

 

Là-bas, des personnes dans leurs maisons aussi silencieuses que l’intérieur d’une tombe, sans médecin ni médicament…

 

Là-bas, des gens qui cherchent du pain dans les poubelles…

 

Arrête et regarde autour de toi…

 

Regarde ceux qui n’ont aucun moyen de se chauffer, ceux qui durant des mois ne voient jamais de viande, ceux là-bas qui seraient prêts à tout pour un simple morceau de pain…

Regarde ces gens…

Regarde d’abord !

Regarde, parce que tu en es responsable…

Quand dans une contrée une personne meurt de faim, tous les gens de ladite contrée sont tenus responsables de sa mort, dit l’Envoyé de Dieu…

Regarde car il (notre Prophète) a dit : « N’est pas des nôtres celui qui se couche le ventre plein alors que son voisin a faim. »

Regarde et pleure, comme ‘Omar ibn Abdulaziz :

Ce ‘Omar ibn Abdulaziz qui s’occupait des affamés, des pauvres au sein de la Communauté, de ceux qui tombent malades et qui n’ont pas de quoi s’offrir des médicaments, de ceux qui n’ont rien pour se couvrir le dos.

Celui qui sent au fond de lui la douleur des orphelins au cou déformé, des veuves abandonnées à la solitude, des opprimés qui ne peuvent pas jouir de leurs droits, des prisonniers musulmans qui sont dans des pays d’exil….

Celui-là prend sous sa responsabilité des vieillards qui ne sont pas en mesure de travailler pour assurer leurs besoins, des chefs de famille pauvres qui ont à charge plusieurs personnes.

Pleure comme ‘Omar ibn Abdulaziz et pose-toi la question :

« Et si demain, au Jour du Jugement, mon Seigneur me demandait de rendre compte de tout cela, si le Messager de Dieu me faisait lui aussi des reproches, quelle réponse aurais-je à donner ? »

Parce que tu seras interrogé !

Regarde et accède aux rues de la ville isolée comme Fatih (le sultan Mehmet II) l’a fait…

Retrouve les maisons détruites, accède aux cœurs timides, aux foyers incendiés…

Considère Bezmi Alem, Gülnuş Sultan, déploie tes ailes, sois de l’eau bénie pour les pauvres et les malades, pour les lèvres fendues par la soif…

Considère-les, car ton Seigneur dit : « Cherche-moi à côté des cœurs blessés. »

Regarde pour trouver une proximité avec ton Seigneur !

Regarde et partage !

Tout ce que tu as et qui est partageable…

Le Créateur condamne ceux qui réunissent le bien et la fortune et qui les mobilisent uniquement pour parvenir à leurs propres fins…

« Honte » dit-Il à ceux qui accumulent sans cesse…

Honte à ceux qui s’enrichissent comme Crésus !

Pour ceux qui idolâtrent leurs biens, tout ce qu’ils possèdent !

Selon le Coran, ceux qui s’enrichissent comme Crésus se mortifient…

Honte aux radins…

À ceux qui repoussent vivement l’orphelin…

À ceux qui méprisent le nécessiteux…

Quel déshonneur !

N’oublie pas :

Qu’un ange descend des cieux tous les jours…

Invoque de la sorte pour ceux qui sont dans le partage : « Mon Seigneur ! Donne ! Donne encore ! »

Et un ange se tourne vers Celui qui donne la subsistance (Razzaq al-Âlam) en disant : « Détruis tout ce qui est propre à l’avarice, détruis ! »

N’oublie pas que le linceul n’a pas de poche…

Partage !

Même s’il s’agit de ton sourire, partage-le !

Laisse derrière toi un sourire… au fond des cœurs…

Qu’une trace de ta générosité y demeure…

Une pierre de joie au fond des cœurs, une pierre d’espoir !

Partage ton pain…

Partage ton repas !

Ton repas que le Pourvoyeur t’a octroyé.

Pour ceux qui n’ont pas de quoi se nourrir, pour les orphelins, les captifs, les endettés, les égoïstes…

« Vous êtes tous pauvres » dit le Créateur…

Toute chose existe et disparaît par Sa volonté…

Si tu voyais comme Yunus…

Le bien est mensonger, la fortune aussi…

Viens te divertir un peu toi aussi…

Il n’y a pas que les pauvres…

Tout le monde est pauvre… toi, moi, lui

Si tu n’oublies pas le Créateur !

Regarde ton Créateur et regarde-toi ensuite !

Ce que tu vis c’est quoi sinon le tableau du destin ?

Deux personnes dans l’épreuve de la vie ;

Soit tu es la personne démunie, soit tu es la personne aisée !

Partage afin que ton cœur grandisse.

Parage sans craindre de tomber dans la pauvreté.

Partage afin que ton Seigneur t’ajoute dans la caravane des « bien-aimés » !

Donne !

Donne parce que,

Le Créateur ordonne de « donner »

Le Coran ordonne de « donner »…

« Donne » parce que Celui qui te donne tout te dit de « donner »…Lui qui t’offre la respiration, la vue, le sourire… la vie, le bien… ces bébés aux visages souriants… ces jardins… ces palais magnifiques, les appartements, les cieux, la terre…

Ferme les yeux et tu verras combien tu es pauvre !

Est-ce grâce à ta richesse que tu peux t’acheter un œil, ou bien un cœur, ou une raison, une mémoire…

Comment détermineras-tu le nom de ton épouse, comment parviendras-tu à reconnaître le visage de ton enfant si ta mémoire est effacée ?

Donne parce que le Prophète de bénédiction a dit : « Dieu vient en aide à ce monde à cause des invocations des faibles »…

Donne et donne bien !

Parce que « Dieu reçoit les aumônes » dit le Coran !

Attention, n’oublie pas que Dieu reçoit les aumônes !

Donne comme tu donnerais au Créateur…

Donne avec convenance, donne avec reconnaissance, donne en souriant, donne avec gaieté de cœur.

Donne en reflétant la compassion du Seigneur.

Tellement discrètement que ta main gauche ne sache pas ce que donne la droite…

Les pierres de l’aumône se trouvent dans cette inégalable délicatesse…

Donne comme la pluie, donne comme le soleil, donne comme la terre…

Ne sois par orgueilleux en donnant…

Donne sans regarder le visage de celui à qui tu donnes !

Sans provoquer de troubles !

Donne sans humilier, sans mépriser !

Donne en te mettant à la place de celui à qui tu donnes… donne en partageant tes sentiments !

Donne comme deux serviteurs qui se partageraient la grâce de Dieu.

Comme si tu rendais un devoir de justice…

Donne avec un sentiment de purification !

Pour que ton argent soit purifié, pour que ton blé soit purifié, pour que ton bien soit purifié, pour que ton cœur soit purifié !

Donne comme si tu embrassais avec affection un musulman !

Donne avec amour, avec affection, telle une cascade !

Donne avec la décence d’un fidèle !

Donne comme si tu t’engageais totalement avec ton cœur, aux ordres du Seigneur.

Même si ce n’est qu’un morceau de datte, donne comme si tu te protégeais du feu.

Donne de ce que tu aimes.

Donne par amour !

Pour la lueur des visages, donne avec bonté, avec beauté, avec la compassion de ton Seigneur, dans l’intention de s’y rencontrer ; pour se retrouver, donne avec une joie ardente dans le cœur…

Donne afin que cela soit une barrière contre les catastrophes, les accidents.

Ne donne pas de haricots décomposés, de tomates pourries, de viande avariée, de vêtements impropres…

Ne donne pas ce qui te dégoûterait…

Donne ce qui peut être placé sur ta table, des choses que tu pourrais porter sur toi…

Afin que ce que tu donnes fasse office de provisions pour l’au-delà…

Pour que tout cela soit présentable sur la table à manger du paradis…

Donne, ne diffère pas !

« Ceux qui ont différé ont été détruits » dit le leader sacré…

Demain ne peut être un temps pour donner…

Regarde aussi comment les cortèges émigrent en partant à l’improviste…

Tout en laissant derrière eux des richesses telles des montagnes…

Des temps viendront où tu diras : « Mon Seigneur ne me donne que peu de temps. » En conséquence donne un minimum de temps nécessaire pour t’acquitter de l’aumône, de temps nécessaire pour inscrire de bonnes actions dans ton registre…

Pourtant il n’y a point de marchandage durant l’agonie.

Ne limite pas cette obligation à un seul court instant de ta vie…

Collecte, réunis, équilibre et envoie ce que tu as à envoyer…

Regarde autour de toi…

Observe…

C’est ton problème si tu ne perçois rien…

Donne

Tu es responsable si tu ne donnes pas…

Ceux qui ont servi l’or et l’argent ont été anéantis…

N’oublie pas !

 

 

 

 

 

 

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