Les parents ne sont pas les seuls à éduquer leur enfant !

Mar 13, 2019 par

Melike Şahin

L’aventure relative à l’avènement de l’homme dans le monde commence avec les parents, à savoir un père et une mère. Les enfants, qui sont individuellement une partie du corps de leurs parents, surmontent à cet effet les premières difficultés de la vie grâce à une rigoureuse protection et surveillance du père et de la mère. C’est de cette manière qu’ils les aident à traverser les différentes périodes de l’enfance.

Les recherches effectuées montrent que dès la période de la grossesse jusqu’à celle de l’école, les enfants sont extrêmement influencés par toute parole, tout comportement et toute habitude de leurs parents. En effet, c’est dès le début de la grossesse que déjà les parents doivent prendre en charge l’immense responsabilité de l’éducation de leur enfant. Alors la question qui mérite d’être posée est la suivante : Qu’en est– il par la suite ?

Il est à noter que les pères et les mères ont extrêmement peu d’influence sur le caractère et la nature de leurs enfants. Cela relève totalement de la Volonté Divine. On constate souvent le fait suivant : il arrive qu’un oppresseur soit né d’un savant et qu’un savant puisse naître d’un parent oppresseur, ceci est une réalité indéniable et qui ne peut être justifiée que par une intervention divine.

Si les parents disposent d’un entourage social, un milieu de travail, un quartier commun avec divers services, des collègues, alors certains lieux de vie de l’enfant tels que la crèche ou tout autre sera établis selon leurs choix communs. Ces différents choix mettent en place le cadre de vie, d’habitude et d’environnement, avec un exemple de personnes à fréquenter dans le processus de l’éducation de l’enfant. Par exemple, il y a des parents qui sont très sélectifs quant à leurs fréquentations amicales afin de transmettre à leurs enfants le bon sens en toute chose. De la même manière, lorsque l’enfant ira à l’école, le choix des parents sera déterminant quant à l’entourage que fréquentera l’enfant et ils veilleront aussi sur l’éducation scolaire transmise.

Malgré tout cela, il faut souligner que le père et la mère ne sont pas en mesure de définir et d’identifier toutes les personnes avec lesquelles leurs enfants sont en relation, ou du moins les endroits qu’ils fréquentent. Une telle chose est avant tout contradictoire au fonctionnement de la vie. Dans ce cas, est-ce que les enfants resteront livrés à eux–mêmes dans les domaines où les contrôles échappent à leurs parents ? Est-ce qu’il est impossible de déterminer leurs mauvaises fréquentations concernant leurs amis et milieux.

À l’époque où le modèle de culture sociétale appelé « urbanisation » n’avait pas d’influence profonde de cette habitude de vie individuelle et personnelle, quel que soit l’endroit ou le moment, on trouvait la culture dite de « rue » et de « quartier ». À cette époque, chacun se sentait responsable de lui-même en plus de son prochain. Plusieurs fois, même si vous étiez loin du regard de vos parents, un voisin, un ami, un proche intervenait dans vos agissements, il essayait de vous rappeler à l’ordre, de vous éloigner de vos erreurs : cette responsabilité était le minimum qu’il vous devait. Ce comportement émanait sûrement de cette recommandation divine « Vous êtes appelés à revendiquer le bien et à condamner le mal où que vous soyez. » C’est-à-dire être capable dans cette vie de refléter le principe qui ordonne le bien et qui interdise le mal. À partir de ce rappel, on réajustait notre comportement devant nos voisins et nos connaissances, car on savait pertinemment que nos parents seraient informés de nos « bêtises » par ces derniers. Serait-ce « un système d’autocontrôle social ». Mais malheureusement, présentement, dans presque toutes nos villes, les citoyens demeurent indifférents à toute chose excepté leur petit confort…

Voici une histoire qui illustre bien cet état d’esprit : Lors d’un repas convivial on donna de longues cuillères aux invités afin de s’en servir pour manger. Comme chaque convive décida de manger dans sa propre assiette, ne se souciant que de sa petite personne, aucun invité n’a pu manger dans de bonnes conditions. Après on appela des derviches pour qu’ils s’installent à la même table. Mais comme chacun d’eux pensait plus à son prochain qu’à lui-même, chaque convive étendit la longue cuillère en face de celle de son frère de manière à ce que chacun fût largement rassasié. Voilà, tout comme le montre cette histoire, à l’époque, tout le monde prenait soin de tout le monde et l’enfant de l’autre devenait l’enfant de tous. Chaque membre de cette société prenait soin de lui, le surveillant, lui prodiguant les meilleurs conseils, chacun contribuait plus au moins à son éducation. Ainsi l’enfant vivait en parfaite harmonie avec son entourage.

C’est également le même cas que l’on rencontre chez les familles nombreuses composées de grands-parents et aussi de parents proches vivants tous ensemble sous le même toit. Ce genre de vie familiale permettait aux grands-parents de passer beaucoup plus de temps avec leurs petits-enfants pendant que leurs parents vaquaient à leurs activités quotidiennes. Par conséquent, cet échange intergénérationnel d’expériences était bénéfique à l’enfant. Grâce à cette manière de vivre pluridisciplinaire, le devoir d’élever un enfant toujours aussi lourd et difficile et néanmoins scindé en plusieurs divisions que forment les différents membres de la famille.

De nos jours, bien que la responsabilité de l’éducation incombe toujours aux deux parents, ni le père ni la mère ne semblent trouver le temps nécessaire pour leurs enfants. Car la vie de la société moderne, avec ses désirs et ses besoins intarissables, ont atteint un tel point qui oblige les deux parents à travailler.

Ajoutons à tous ces contextes le manque d’éducation des parents eux-mêmes : les convictions bien souvent liées à l’ignorance et le désir ardent de vivre toujours plus dans la luxure font que les enfants sont alors livrés à eux-mêmes et sont par conséquent beaucoup plus exposés à l’éducation de la rue, engendrant la débauche qui lui correspond, certains camarades d’école mal intentionnés sans oublier l’usage excessif de la télévision et plus récemment d’Internet. Tous ces « outils » éloignent le lien des parents avec leurs enfants. Une fois tous ces états bien implantés dans les mœurs, cela occasionne naturellement une non–reconnaissance des enfants vis-à-vis de leurs parents.

Tenons loin de nous cette idée toute faite : « Mon enfant ne fait rien de mal ! ». En vérité, relativement à nos enfants, nous ne devons pas avoir que des sentiments de bonne et vaine intention. Car chacun sait : « Tel que tu as semé tu récolteras ». Oui, ce que nous avons pu donner à nos enfants apparaîtra un jour devant nous.

Si nous ne pouvons pas témoigner toute la tendresse à nos enfants en tant que père et mère, si nous ne pouvons pas leur inculquer de la bienfaisance et le meilleur des comportements, nous devons au moins, et cela reste le minimum, les inscrire dans les structures idoines qui leur seront profitables. Nous devons les inscrire dans des crèches, dans des écoles, dans des centres où ils seront instruits par des enseignants compétents ; en tant qu’adultes et parents responsables, régulièrement, contrôlons et vérifions l’état de nos relations amicales et restons toujours en compagnie des personnes pieuses.

Tout ce que nous venons de voir confirme avec force que ce ne sont pas les parents seuls qui peuvent assurer l’éducation de leurs enfants, auquel il faut ajouter à cela un bon environnement scolaire avec les meilleurs éléments amicaux possible.

En conclusion nous venons de comprendre qu’à chaque fois que nous nous occupons de notre famille et surtout de nos enfants, Dieu le Très-Haut mettra sur notre route spirituelle les personnes dignes d’accompagner nos enfants. N’oublions surtout pas que malgré tout le poids que peut représenter la charge de l’éducation de nos enfants, elle peut aussi se résumer à une simple caresse sur la tête d’un enfant qui est sous notre charge. Parce que nous sommes tous par principe et selon nos moyens responsables de notre entourage.

Articles liés

Tags

Partager

Exprimez-Vous