L’appel à la jeunesse selon le coran et la sunna

Mar 12, 2019 par

Mohamed Roussel

Que les louanges soient pour Allah et Son salut et Sa bénédiction sur notre Prophète Muhammad (pbsl), sa famille, ses compagnons et ceux qui le suivent jusqu’au Jour du Jugement Dernier.

Le thème de ce numéro d’Islam Magazine revêt une importance primordiale à plus d’un titre.

En effet l’appel à la jeunesse est totalement indissociable de l’appel et de la communication de l’Islam que se doit de faire le musulman au non- musulman car :

  • La jeunesse actuelle est la communauté de demain.
  • Une jeunesse bien éduquée et consciente, pour en avoir appris les concepts, de la différence entre le bien et le mal est le meilleur facteur d’intérêt qui pourrait être suscité aux non-musulmans en constatant la valeur des enseignements de notre religion mis en pratique et appliqués par nos jeunes.
  • Un impératif besoin de rappeler à la jeunesse les devoirs de compassion et de miséricorde prônés par notre religion et en premier lieu notre Prophète bien aimé Muhammad ibn Abdallah (pbsl) surtout dans les temps présents où de déplorables “erreurs” déforment l’image qui devrait être celle de l’Islam car, faut-il le répéter, « le Musulman est la vitrine de l’Islam ».

Aussi, il est important ici de rappeler les critères du bon comportement du musulman tels qu’ils doivent être et tel qu’ils ont été enseignés dans le Coran et la Sunna.

Nous allons tenter d’aborder dans ce texte les questions de l’éducation et de la transmission du savoir telles qu’elles devraient se poser conformément aux concepts et aux enseignements de l’Islam.

En remontant dans le temps on peut recenser le premier facteur de transmission de l’éducation, celui du prophète Ibrahim (r.a) à ses enfants :

… يَا بَنِيَّ إِنَّ اللّهَ اصْطَفَى لَكُمُ الدِّينَ فَلاَ تَمُوتُنَّ إَلاَّ وَأَنتُم مُّسْلِمُونَ

« …O mes fils, certes Allah vous a choisi la religion : ne mourrez point, donc, autrement qu’en Soumis » ! (À Allah). »[1]

Puis Jacob (r.a) qui lui-même interrogea ses enfants au moment de sa mort :

أَمْ كُنتُمْ شُهَدَاء إِذْ حَضَرَ يَعْقُوبَ الْمَوْتُ إِذْ قَالَ لِبَنِيهِ مَا تَعْبُدُونَ مِن بَعْدِي قَالُواْ نَعْبُدُ إِلَـهَكَ وَإِلَـهَ آبَائِكَ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْمَاعِيلَ وَإِسْحَقَ إِلَـهًا وَاحِدًا وَنَحْنُ لَهُ مُسْلِمُونَ

Etiez-vous témoins quand la mort se présenta à Jacob et qu’il dit à ses fils : « Qu’adorerez-vous après moi » ? – Ils répondirent : « Nous adorerons ta divinité et la divinité de tes pères, Abraham, Ismaël et Isaac, Divinité Unique et à laquelle nous sommes Soumis ».[2]

Et en continuant on parvient à une description plus détaillée suite aux recommandations du prophète Lokman (r.a) à sa descendance :

وَلَقَدْ آتَيْنَا لُقْمَانَ الْحِكْمَةَ أَنِ اشْكُرْ لِلَّهِ وَمَن يَشْكُرْ فَإِنَّمَا يَشْكُرُ لِنَفْسِهِ وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ اللَّهَ غَنِيٌّ حَمِيدٌ*وَإِذْقَالَلُقْمَانُلِابْنِهِوَهُوَيَعِظُهُيَابُنَيَّلَاتُشْرِكْبِاللَّهِإِنَّالشِّرْكَلَظُلْمٌعَظِيمٌ*

Nous avons effectivement donné à Luqman la sagesse : « Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-même ; quant à celui qui est ingrat…, En vérité, Allah se dispense de tout, et Il est digne de louange ». Et lorsque Luqman dit à son fils tout en l’exhortant : « O mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme »[3]

يَابُنَيَّإِنَّهَاإِنتَكُمِثْقَالَحَبَّةٍمِّنْخَرْدَلٍفَتَكُنفِيصَخْرَةٍأَوْفِيالسَّمَاوَاتِأَوْفِيالْأَرْضِيَأْتِ

بِهَااللَّهُإِنَّاللَّهَلَطِيفٌخَبِيرٌ*يَابُنَيَّأَقِمِالصَّلَاةَوَأْمُرْبِالْمَعْرُوفِوَانْهَعَنِالْمُنكَرِوَاصْبِرْعَلَىمَاأَصَابَكَإِنَّذَلِكَمِنْعَزْمِالْأُمُورِ*وَلَاتُصَعِّرْخَدَّكَلِلنَّاسِوَلَاتَمْشِفِيالْأَرْضِمَرَحًاإِنَّاللَّهَلَايُحِبُّكُلَّمُخْتَالٍ*فَخُورٍوَاقْصِدْفِيمَشْيِكَوَاغْضُضْمِنصَوْتِكَإِنَّأَنكَرَالْأَصْوَاتِلَصَوْتُالْحَمِي

« O mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir. Allah est infiniment Doux et Parfaitement Connaisseur. O mon enfant, accomplis la Salat, commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise ! Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche, et baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c’est bien la voix des ânes ».[4]

Ce stade de l’éducation est important car il permet de notifier les ordres d’Allah (Y) à Ses créatures en matière de comportement et cela dès l’époque du prophète Lokman (r.a) et qui sont :

  • La reconnaissance envers Allah pour tous les bienfaits qu’Il nous donne.
  • Ne rien associer à Allah l’Unique Seigneur et Maître des Univers.
  • Accomplir la prière.
  • Recommander le Bien et interdire le mal.
  • Être endurant et patient devant les épreuves.
  • Ne pas se détourner des autres humains
  • Ne pas marcher sur terre avec arrogance et être modeste dans sa démarche.
  • Baisser sa voix en parlant.

De prophète en prophète, ces enseignements furent transmis jusqu’à ce que notre Prophète bien-aimé Muhammed ibn Abdallah (pbsl) parfît avec la dernière révélation le « modelage » du bon caractère du musulman.

Et la révélation coranique apporte une précision des plus importantes en matière de respect :

RESPECT, BONTÉ ET OBÉISSANCE ENVERS SES PARENTS

وَقَضَىرَبُّكَأَلاَّتَعْبُدُواْإِلاَّإِيَّاهُوَبِالْوَالِدَيْنِإِحْسَانًاإِمَّايَبْلُغَنَّعِندَكَالْكِبَرَأَحَدُهُمَاأَوْكِلاَهُمَافَلاَتَقُللَّهُمَآأُفٍّوَلاَتَنْهَرْهُمَاوَقُللَّهُمَاقَوْلاًكَرِيمًا

« Et ton Seigneur a décrété : « n’adorez que Lui ; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi ; alors ne leur dis point : « Fi ! » et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. »[5]

Et cette recommandation est suivie d’une autre encore plus importante :

وَاخْفِضْلَهُمَاجَنَاحَالذُّلِّمِنَالرَّحْمَةِوَقُلرَّبِّارْحَمْهُمَاكَمَارَبَّيَانِيصَغِيرًا

« et par miséricorde; abaisse pour eux l’aile de l’humilité; et dis : « O mon Seigneur, fais-leur; à tous deux; miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit ». »[6]

D’après Abdallâh ibn Mas’oud (r.a) : « J’ai demandé à l’Envoyé d’Allah : Quelle est la meilleure oeuvre ?  »

Il me répondit : « Faire la prière à son heure fixe« .

Je dis alors : « ensuite ? »

Il me répondit : « Être bon envers tes père et mère »

Je continuais : « Ensuite ? »

Il me répondit : « Le combat dans la voie d’Allah. » [7]

Un homme est venu vers le Prophète (pbsl) et lui dit : « Ô Prophète ! J’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allâh et j’atteste que tu es Son Messager, j’accomplis les cinq prières, m’acquitte de la zakat et jeûne le mois de ramadhan. »

Le Prophète (pbsl) lui répondit : «si c’est ainsi, celui qui fait cela sera avec les prophètes, les pieux et les martyrs sauf s’il a désobéi à ses parents. »

Ainsi donc, la désobéissance aux parents sera la cause du rejet du Paradis même si les actes d’adorations ont été parfaitement accomplis.

À méditer !!!

Et pour éviter ce drame il est indispensable que l’éducation soit la plus parfaite possible comme ce récit le signale :

Ayyûb Ibn Mûsâ (r.a) a rapporté d’après son père et son grand-père que le Messager de Dieu (pbsl)a dit : « Jamais un père n’a fait à son enfant meilleur présent qu’une bonne éducation. » [8]

Et en matière d’éducation on peut citer quelques exemples tirés des enseignements donnés par Ali ibn AbiTalib (r.a) à son fils Al Husayin (r.a) :

« Ô mon fils ! Je te recommande la crainte de Dieu dans l’indigence comme dans l’aisance, de dire la vérité dans le contentement comme dans l’emportement, d’observer la rectitude dans le manque comme dans la fortune, d’être juste avec ton ami comme avec ton ennemi.

Ô mon fils !

Celui qui a conscience de ses défauts, se détourne des défauts d’autrui ;

Celui qui est dépourvu de la parure de la crainte révérencielle, nul vêtement ne peut cacher sa nudité ;

Celui qui se contente de ce que Dieu lui destine ne s’attriste point pour ce qu’il rate ;

Celui qui se sert de l’épée périra par l’épée ;

Celui qui creuse pour son frère un fossé pour l’y faire tomber, y tombera lui-même ;

Celui qui divulgue les défauts d’autrui, verra les défauts des siens se dévoiler ;

Celui qui oublie son propre péché s’étonnera des péchés des autres ;

Celui qui s’infatue de son opinion s’égarera ;

Celui qui s’en remet à sa seule raison, trébuchera ;

Celui qui prend les gens de haut, Dieu l’humiliera ;

Celui qui fréquente les savants sera respecté et considéré ;

Celui qui hante les villes, s’avilira ;

Celui qui est grossier, sera injurié ;

Celui qui s’engage sur la voie du mal, s’exposera à l’accusation ;

Celui qui plaisante, récoltera le mépris ;

Celui qui s’adonne à une chose, en sera caractérisé ;

Celui qui parle trop, multipliera ses écarts ;

Celui qui multiplie ses écarts, perdra sa pudeur ;

Celui qui perd de sa pudeur, perdra de son scrupule ;

Celui qui perd de son scrupule, verra son coeur périr ;

Celui qui voit son coeur mourir, se verra précipiter en Enfer. »

Ô mon fils ! Il n’est de meilleur legs que l’éducation ni de meilleur compagnon que le bon comportement ; le salut réside dans dix qualités : neuf consistent à se détourner de tout ce qui n’est pas rappel de Dieu, la dixième à se détourner des sots. 

Ô mon fils ! La cupidité est la clé de l’épuisement, la monture de la peine et ce qui fait succomber aux péchés ;

Celui qui s’engage dans les affaires sans envisager leur issue, s’exposera aux malheurs ; la réflexion, avant l’action, épargne les remords ;

Celui qui vérifie les différentes opinions, se rend compte des lieux de l’erreur. »

Et pour terminer cet article sur l’appel à la jeunesse, qu’il me soit permis de raconter une histoire véridique avec le but de faire réfléchir nos jeunes frères bien aimés sur la pérennité de notre vie.

Dans les années 90 un jeune portugais de 17 ans, influencé par les Jemaates de Tabligh, embrassa l’Islam en choisissant le prénom d’Osman et commença à sortir avec des groupes pour participer à l’appel et la communication de l’Islam.

Il sortit ainsi deux semaines et la troisième semaine il prit son vélo et en cours de route fut renversé par une voiture et décéda des suites de l’accident.

Il n’avait que 17 ans …

Et oui personne ne reçoit la garantie de vivre jusqu’à sa vieillesse et par conséquent de dire qu’on a toujours le temps est en fait la plus grande des erreurs.

De plus, il faut avoir conscience de la pérennité de notre vie sur terre en réfléchissant sur le sens de ce verset coranique :

…إِنَّيَوْمًاعِندَرَبِّكَكَأَلْفِسَنَةٍمِّمَّاتَعُدُّونَ

« …un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez. »[9]

Notre Seigneur Allah (r.a) nous apprend qu’un jour auprès de Lui est équivalent à 1.000 ans de notre propre compte.

Ainsi donc, un humain qui aura vécu sur terre 100 ans, ce qui, convenez-en, est une belle vie, n’aura en fait vécu que 10% d’un jour auprès d’Allah soit 144 minutes !!!

Quand on sait que l’au-delà est éternel, il y a lieu de bien réfléchir sur le sens de notre vie sur terre et de se rappeler l’injonction divine et Sa récompense inhérente pour les pieux : le Paradis.

[1] Saint Coran, Sourate Al Baqarah (2), verset 132.

[2]Saint Coran, Sourate Al Baqarah, (2) verset 133.

[3]Saint Coran, Sourate Lokman (31), versets 12 à 13.

[4]Saint Coran, Sourate Lokman (31), versets 16 à 19.

[5]Saint Coran, sourate Al Isra (17), verset 23.

[6]Saint Coran, sourate Al Isra (17), verset 24.

[7]Rapporté par Al-Bukhari et Muslim.

[8]Rapporté par At- Tirmidhi.

[9]Saint Coran, Sourate Al Haj (22), verset 47.

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2 Commentaires

  1. MWAMBA MATABISHI ABOUBAKARI

    J’aime bien cet article

  2. Faustin Shabani

    J’ai bien cet article, car ça m’a beaucoup idifié, qu’Allah vous bénisse abondamment pour votre amour de partage.

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