La valorisation de la femme par l’islam  

Mar 13, 2019 par

OSMAN NURİ TOPBAŞ

 

C’est par le truchement de l’islam que, depuis son avènement, la femme a pu trouver sa vraie valeur humaine. En dehors de l’islam, tous les systèmes qui affirment donner de la valeur à la femme ne la considèrent en réalité que comme un objet d’exposition, ne l’utilisant qu’à des fins économiques ou sexuelles.

L’islam a apporté beaucoup de changements dans la vie de la femme en lui attribuant une valeur exceptionnelle. Pour bien comprendre cet état, il est important de savoir comment vivaient ces femmes et quel était leur rôle dans la société préislamique.

Dans la société préislamique, le fort écrasait le faible, le pauvre, l’orphelin et le mendiant étaient mal considérés, la conscience intérieure était éteinte et les tyrans cruels et impitoyables se promenaient librement. Durant cette période, l’honneur de la femme était bafoué et elle subissait la barbarie de l’homme. Les femmes esclaves étaient utilisées comme des objets de désir et humiliées en permanence. Ne parlons pas de ces personnes cruelles qui n’hésitaient pas à enterrer vivante leur propre fille, l’ayant préalablement arrachée des bras de sa mère, craignant qu’elle ne finisse comme une prostituée ou qu’elle ne meure de faim.

Le Coran rapporte le cas de païens de la période préislamique qui lorsqu’on leur annonçait la naissance d’une fille, on voyait leur visage s’assombrir :

« Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux une fille, son visage s’assombrit et une rage profonde [l’envahit]. Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l’enfouira-t-il dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement ! » (an-Nahl, 16/58,59).

Il est important de rappeler ici la parole de ‘Umar (que Dieu l’agrée) qui invite à poser un regard sur la femme telle que la considérait la société préislamique :

« En vérité, nous ne donnions aucune valeur humaine à la femme. Ensuite, avec l’islam, et par l’intermédiaire des versets du Coran, Dieu le Très-Haut leur attribua un certain nombre de droits. »

En réalité, c’est l’islam qui donne une valeur exceptionnelle à la femme en lui permettant de vivre une existence emprunte de dignité. Si auparavant elle était méprisée et dédaignée, c’est dès l’avènement de l’islam qu’elle a pu véritablement acquérir son statut de femme. Si son droit à la parole était inexistant, c’est avec l’islam qu’elle a pu se défendre et c’est grâce à Dieu le Très-Haut et aux recommandations de notre Prophète (paix et bénédiction sur lui) que des droits leur ont été attribués.

Dieu le Très-Haut déclare explicitement dans un verset coranique :

« Et comportez-vous convenablement envers elles… » (an-Nisa, 4/ 19).

Notre Prophète (pbsl) vécut toute sa vie à la lumière de ce verset, conseillant et aidant son peuple à mieux vivre en leur compagnie. Une tradition dit ceci :

« Celui d’entre vous qui est le plus honorable, c’est celui qui se comporte le mieux avec sa femme. » (Ibn Maja, Nikah,50, Darimî Nikah,55).

« Que nul d’entre vous n’éprouve de la haine envers sa femme. S’il déteste l’une de ses qualités, il en aimera sûrement une autre. » (Muslim, Radâ,61).

Aujourd’hui, nous pouvons constater que leurs droits sont bafoués et qu’elles sont sujettes à des violences qui en aucun cas ne peuvent être attribuées à l’islam. Nous ne voyons chez notre Prophète (pbsl) nul geste de violence envers quelque créature que ce soit, encore moins envers les femmes. Bien au contraire, il a toujours lutté contre toute forme de violence. De nos jours, la violence faite aux plus fragiles est perpétrée par des hommes dont les cœurs sont privés de l’éthique islamique. Dieu le Très-Haut a créé la femme d’une façon très particulière, l’ayant ensuite confié à son mari. Mais alors la question se pose : pourquoi toutes ces violences perpétrées à son encontre ? Ceci montre bien qu’il existe un déficit évident en matière de morale et de crainte révérencielle de Dieu le Très-Haut.

Ainsi donc, nous voyons que chez notre Prophète (pbsl), il n’y eut ni geste ni parole contenant de la violence ou de la répression. Bien au contraire, ses paroles et ses gestes n’étaient que courtoisie, élégance, délicatesse, tolérance, sacrifice, loyauté et gratitude. Voici un exemple qui témoigne de cette attitude :

Un jour, ‘Umar (ra) décida d’aller rendre visite au Prophète (pbsl). Arrivé devant la porte de sa demeure, il demanda la permission d’entrer. À cet instant, aux côtés du Prophète (pbsl) se trouvaient des femmes qurayshites qui étaient en train de lui poser de nombreuses questions, le ton de leur voix, en termes de décibel, étant supérieur à celui de notre Prophète (pbsl). Ces femmes apprirent que ‘Umar (ra) avait demandé la permission d’entrer, elles se ressaisirent aussitôt.

Lorsque ‘Umar (ra) eut reçu l’autorisation d’entrer, ce dernier vit notre Prophète (pbsl) arborer un large sourire. Étonné, il lui demanda la raison d’un tel sourire. Notre prophète (pbsl) lui répondit  :

« Je suis étonné de la manière dont ces femmes se sont ressaisies quand elles ont entendu ta voix. »

‘Umar (ra) rétorqua :

« Ô Prophète ! tu es plus digne que moi de recevoir le respect. »

Puis se tournant vers les femmes, il leur dit en les grondant :

« Pauvre de vous ! Pourquoi vous sentez-vous gênées à cause de moi ? C’est de notre Prophète que vous devriez vous sentir davantage gênées ! »

Là-dessus les femmes répondirent :

« C »est parce que tu es d’un caractère dur et impitoyable que nous te redoutons toutes.»

Notre Prophète (pbsl) prit alors la parole :

« Tout va bien ô ‘Umar, je jure par Allah que même avec tant de dureté et de grandeur, si le diable se trouvait en face de toi, il changerait de chemin et irait ailleurs ! » (Al-Bukharî, Adab, 68).

Nous pouvons constater par le biais de ce récit que notre Prophète (pbsl) faisait toujours montre de tolérance et de douceur envers tous. Et notamment envers les femmes, il se montrait toujours courtois et affable.

Lorsque les femmes rendaient visite à notre Prophète, il les complimentait,   s’intéressait à elle, prenait de leurs nouvelles et en aucun cas ne restait indifférent (vis-à-vis d’elles). (Al-Bukharî, Adab, 68). Lorsqu’il apprenait que l’une d’elles était malade, il allait expressément lui rendre visite et lui souhaitait un prompt rétablissement. (Al-Nasa’î, Janaiz, 76). lorsqu’une d’entre elles invitait notre Prophète, il honorait  l’invitation. (Al-Bukharî, Hars wa Muzaraa, 21 ; Al-Nasa’î, Kitâb al-Imâmah,19).

Notre prophète (pbsl) leur a même alloué une porte à la mosquée et leur faisait des  discours lors de la prière du vendredi et des deux fêtes. En particulier, une fois par semaine, il répondait à leurs questions et leur apportait toutes sortes de conseils et de recommandations.

De leur côté les femmes percevaient notre Prophète (pbsl) comme un homme qui se souciait de leurs problèmes, réconciliant les couples lorsqu’il y avait mésentente, protégeant leurs droits, conseillant les hommes au sujet de leurs comportements envers les femmes. Certes notre Prophète (pbsl) était un exemple parfait puisqu’il appliquait concrètement dans sa vie ce qu’il disait, étant considéré par les femmes comme un ami et un bienfaiteur.

Voici encore un exemple concernant ‘Umar (ra), homme connu pour sa dureté,  lequel, lorsqu’il rencontra l’éthique islamique, gagna les cœurs :

Durant le califat de ‘Umar (ra), un homme qui se plaignait du comportement de sa femme se rendit chez celui-ci pour s’en plaindre. Il s’assit devant la porte, attendant de voir sortir ‘Umar (ra). Après un court instant, un vacarme se fit entendre. Le grand calife se faisait hurler dessus par sa femme, celui-ci ne disant pas un mot,  attendant que la tempête se calmât. L’homme qui attendait devant la porte hocha la tête en marmonnant :

« Si notre calife qui est connu pour être dur et drastique réagit ainsi, comment pourrait-il apporter une solution à mon problème ? »

Il se leva ensuite et commença à s’éloigner lorsque ‘Umar sortit de chez lui. Ce dernier interpella l’homme en ces termes :

« Toi, viens par ici, quel est ton problème ? »

L’homme répondit :

« Ô Commandeur des croyants ! J’étais venu me plaindre à toi du comportement désinvolte et du mauvais caractère de ma femme. Lorsque j’ai entendu ta femme te tenir des propos vexants, j’ai décidé de renoncer à ma plainte et, faisant demi tour,  je me suis dit :

« Si la femme de notre calife se comporte ainsi, comment pourrait-il trouver une réponse à mon problème. »

‘Umar (ra) dit alors à l’homme :

« Mon frère, c’est parce que ma femme a des droits sur moi que je me plie à ses colères. Elle est à la fois ma cuisinière et ma boulangère, c’est elle qui s’occupe de mon linge et elle est la mère de mes enfants (car elle les a allaités). Elle n’est pas obligée de faire tout cela. De plus, elle m’aide à lui être fidèle (litt. elle m’aide pour que je ne commette pas d’adultère). C’est pour ces raisons que je me résigne à ses humeurs.»

Ayant entendu et reçu ces paroles, l’homme répondit :

« Ô Commandeur des croyants ! Ma femme ressemble en tout point à la tienne.»

‘Umar (ra) lui dit alors pour lui remonter le moral :

« Allez mon frère, va et plie-toi à l’humeur de ta femme. Cette vie ne dure que le temps d’ouvrir et de fermer les yeux. » (Al-Dhahabî, al-Kaba’ir, s. 179).

En islam, la femme est un être qui mérite que l’on soit tendre, respectueux, plein de compassion et courtois envers elle.

C’est pour cette raison que notre Prophète (pbsl) a dit :

« Le paradis se trouve sous les pieds des mères pieuses ! » (Al-Nasa’î, Djihâd, 6 ; Ahmed, III, 429; Al-Suyutî, I,125).

On posa avec insistance au Prophète (pbsl) la requête suivante :

« Ô Prophète d’Allah ! Qui doit recevoir le meilleur traitement ? »

Notre Prophète (pbsl) répondit :

«Votre mère, votre mère, puis votre mère. Ensuite votre père et pour terminer un proche parent. » (Muslim, Birr,2).

La terre et le ciel sont témoins que le paradis sur terre est paradis si le droit des femmes est respecté et il est enfer si celui-ci est bafoué. Notre Prophète (pbsl) nous rapporte ceci dans un hadith :

« La femme qui satisfait son mari ira au paradis. » (At-Tirmidhî, Rada, 10).

Lors de son dernier sermon, notre Prophète (pbsl) mit en garde les hommes, disant :

« Ô Peuple, il est vrai que vous avez certains droits à l’égard de vos femmes, mais elles aussi ont des droits sur vous. Si elles se soumettent à vous, alors à elles appartiennent le droit d’être nourries et habillées convenablement. Traitez donc bien vos femmes et soyez gentils envers elles car elles sont vos partenaires. Et il est de votre droit de vous assurer qu’elles choisissent leurs amies avec votre approbation, aussi bien que de ne jamais commettre l’adultère.» (Sahîh al-Bukharî Muhtasari, X, 398).

En revanche, le système capitaliste d’aujourd’hui et son esprit égoïste est en train d’assécher les consciences, de rejeter la compassion et la bonté des cœurs, de remplacer la courtoisie et la grâce par l’égoïsme, la grossièreté et la vulgarité de nos désirs. La femme qui est un être sensible dotée de sentiments est la grande perdante de ce système capitaliste qui n’a aucune conscience et aucune âme.

De nos jours nous voyons les cas de divorce augmenter et les enfants qui sont les grands perdants., emportés par une vague qui peut les noyer à tout moment.

Il ne faut pas oublier que dans les sociétés où la spiritualité de la femme est négligée, il ne peut y avoir de printemps humain. La femme, en perdant sa vraie valeur, se retrouve à la rue. C’est comme si l’on jetait un diamant à la poubelle et ceci serait un fait bien regrettable. Une femme qui se retrouve à la rue, c’est la fin et l’éclatement du noyau familial. Ne parlons pas de la cruauté de ces femmes qui avortent en tuant le fruit de leurs entrailles et qui montre au final l’inhumanité de l’homme lorsqu’il y a un manque de spiritualité.

Dieu le Très-Haut désire des croyants que leurs épouses soient éduquées. Et à cet effet, notre Prophète (pbsl) nous rapporte ceci :

« Il y a trois choses que l’on m’a fait aimer, et l’une d’elle c’est une femme pieuse. » Et dans un autre hadith : « L’enfer est peuplé d’une grande majorité de femmes. »  Ici, notre Prophète (pbsl) nous interpelle sur le fait que si la femme ne reçoit aucune éducation spirituelle, son sort sera bien triste.

En réalité, si la femme reçoit une éducation spirituelle, la société ne peut être que plus vertueuse. Mais si elle est loin de la spiritualité de l’islam et baigne dans la mentalité capitaliste, elle ne peut répandre que la misère. Aujourd’hui, le premier combat de la femme, c’est de protéger sa famille en lui donnant une éducation selon les normes islamiques. Son deuxième combat, c’est d’être une femme pieuse et de représenter les valeurs de l’islam. C’est la femme pieuse qui est le véritable architecte de la société. C’est d’elle que naissent des conquérants comme Fatih[1]. C’est elle qui porte le bébé pendant neuf mois dans son ventre, ensuite elle le porte dans ses bras et jusqu’à sa mort elle le portera dans son cœur. Dieu le Très-Haut n’a créé aucune autre créature semblable à la femme envers qui on ne doit jamais manquer d’amour et de respect.

Une femme qui se consacre et se voue entièrement à sa famille ne peut que recevoir un amour profond, un grand respect et un éternel remerciement.

Seigneur Dieu, permets-nous d’élever des enfants pieux.

Amin….

[1]                                              Mehmet Han (Mehmet le Conquérant) naquit le 1er avril 1430 à Édirne et décéda le 3 mai 1481 à Gebze, près d’Istanbul.

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