La langue des anecdotes

Mar 12, 2019 par

 

 

La responsabilité première des leaders

 

Un jour, Abû Hanifa rencontra un enfant qui marchait dans la boue et dit à celui-ci en souriant avec tendresse et compassion :

« Mon enfant ! Prends garde à ne pas tomber ! »

L’enfant, avec ses yeux pétillant d’intelligence et de clairvoyance, se tourna vers l’imam et lui fit cette réponse claire et inattendue :

« Ô imam ! Le fait que ce soit moi qui tombe est simple en réalité : ce n’est que moi qui en subirait les dommages. Mais vous, soyez plus vigilant, car si votre pied devait glisser, les gens qui vous obéissent et qui vous suivent glisseront et tomberont également : il sera en conséquence plus difficile de les relever tous. »

L’imam, admiratif devant les paroles exprimées par l’enfant, commença à pleurer et déclara à ses élèves :

« Si une preuve plus puissante venait à vous concernant ce sujet, ne m’obéissez pas. C’est la grandeur de l’islam. Votre amour et votre attachement à mon égard ne se mettront à jour que de cette façon. »

 

La leçon à retenir

 

Le fait d’être en première ligne sur le chemin de la foi est une dimension emprunte de richesse, mais cette dernière comporte de nombreuses responsabilités. Car ceux qui sont devant, comme les belles choses, influencent ceux qui sont tout autour ; les erreurs et les mauvaises choses, en influençant ces derniers, se propageront à cause de l’imitation et de la dépendance.

C’est pourquoi les savants éminents de la religion, comme l’imam A’zam (l’autre nom d’Abû Hanifa), prononçaient des avis juridiques (fatwas) en conformité avec leur vie quotidienne. À ce propos, un jour que ce dernier nettoyait une petite tache incrustée sur son vêtement, des gens qui l’observaient lui demandèrent :

« Ô imam ! D’après votre fatwa, cette petite tache n’est pas un obstacle à la prière. Pourquoi vous donnez-vous donc tant de mal à la faire partir ? »

L’imam leur répondit :

« Certes, il s’agit d’une fatwa, mais cela relève plus de la crainte révérencielle d’Allah (taqwa) ! »

 

Que ce soit aperçu selon un angle petit ou grand, c’est ici l’unique règle qui changera en satisfaction dans le monde infini toutes les responsabilités envers le droit et Allah.

 

La valeur de la religion d’Allah

 

« N’aie pas honte de donner peu, aie plutôt honte de briser tout espoir »

 

Un rapproché d’Allah alla rendre visite à l’un de ses amis, un homme riche, afin de lui demander quelque argent en vue de ses besoins. Ce dernier sortit sa bourse, et, parmi des pièces de toutes tailles, petites et grandes, commença à en choisir une. Néanmoins, il prit tout son temps. Sur ces entrefaites, le rapproché d’Allah, en se tournant vers son riche ami, fit un constat qui donne certainement à réfléchir :

« Sais-tu, se dit-il en lui-même, ce que cherche cet homme dans sa bourse ? Sa valeur devant Allah. » De plus, il fut sur le point de donner au nom d’Allah lorsqu’une grande pièce de monnaie apparut dans sa main. « Non, dit-il, je n’aurais pas une telle place en présence d’Allah. » Puis il remit cette grande pièce à l’intérieur de sa bourse et en chercha une plus petite, puis une plus petite encore.

 

La générosité est une des qualités du croyant. Tout ce qui est accompli au nom d’Allah, soutiens apportés ou argent donné, contribuera à fixer la place de l’homme auprès d’Allah. Ce comportement qui permet de joindre la couche défavorisée de la société à la couche aisée permet aussi de faire rapprocher cette dernière d’Allah, Le vrai détenteur de la vérité absolue. De cette façon, l’homme, dans toutes les affaires qu’il réalise et s’il est en relation avec le Seigneur, obtiendra son gain en proportion. Allah dit dans le Coran :

 

« Vous n’atteindriez la (vraie) piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez. » (Coran, Al-Imran, 3/92)

 

Un soin ayant de l’effet jusqu’au Jour du jugement

 

Le grand mystique Bayazîd Bistamî passa un jour devant un asile de fous et vit un employé frapper un objet à l’aide d’un bâton. Il demanda :

« Que fais-tu donc ? »

L’employé répondit :

« Ici c’est un asile de fous. Je suis en train de leur préparer un médicament. »

Bayazîd Bistamî rétorqua :

« Peux-tu alors me conseiller un médicament efficace contre la maladie dont je souffre ? »

L’employé lui dit :

« De quelle maladie souffres-tu ? »

Bayazîd lui répondit alors :

« Ma maladie, c’est le péché… En effet, je commets beaucoup de péchés. »

L’employé déclara :

« Je ne connais rien à cette maladie… Je prépare seulement des médicaments pour les fous. »

Un des fous qui écoutait à ce moment-là les dires de Bayazîd Bistamî dit à ce dernier :

« Viens grand-père viens, je vais te révéler le remède à ta maladie. »

Bayazîd Bistamî, s’approchant du fou, lui répondit :

« Oui, quel est donc le remède ? »

Le fou lui conseilla alors le médicament suivant :

« Mélange la feuille de la compassion avec la racine du repentir… Écrase-la dans le cœur avec le tawhid (unicité d’Allah), puis applique-la dans la passoire de la clémence, malaxe-la de tes larmes et fais-la cuire dans le four de l’amour… Manges-en ensuite une grande quantité matin et soir… Tu verras, il ne restera plus rien de ta maladie ! »

Bayazîd, ayant pris connaissance de ce médicament, s’écria :

« Oh, monde fou, oh ! Donc toi aussi, ils t’ont amené ici en te prétextant fou ! » Puis il partit.

Certes, ceci est un médicament qu’il faut absolument conseiller à tous les gens qui sont atteints de la maladie du péché.

 

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