La fête du sacrifice

Mar 12, 2019 par

وقَالَ تعالى : { لَنْ يَنَالَ اللَّهَ لُحُومُهَا وَلا دِمَاؤُهَا وَلَكِنْ يَنَالُهُ التَّقْوَى مِنْكُمْ }

  1. “Ni leurs chairs ni leurs sangs n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété.” Sourate Hadj (22), 37

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Jamais ne parviendra à Dieu leur viande ni leur sang, mais ce qui Lui parvient de votre part c’est la piété (Sourate 22, verset : 37)

n a tendance à croire que le Tabaski est simplement de faire couler du sang et de distribuer de la viande. Pour les Hommes il peut en être ainsi or Allah le Très-Haut n’apporte de l’intérêt ni à sa viande, ni à son sang (de l’animal). Pour Lui ceux qui importent est que l’animal soit égorgé seul pour Sa satisfaction. Si l’animal n’est pas sacrifié pour cet agrément, cette offrande n’aura aucune valeur. Dieu, le Tout Puissant ne donne de la valeur et récompense que selon l’intention et la sincérité de sa créature.

Il existe deux fêtes en Islam : la fête de la fin du mois de Ramadan, et la fête du sacrifice.

La fête du sacrifice a lieu le dixième jour du mois sacré Dhul-hidjja (dernier mois du calendrier lunaire musulman).

Le sacrifice d’une bête (un mouton, bovin..) ce jour (ou pendant les deux jours qui suivent) est une tradition prophétique appuyée pour ceux qui ont les moyens d’acheter la bête.
Pour cette bête à sacrifier dite Ud-hiyya on préfére les ovins. On préfére toujours le mâle à la femelle et la bête plus en chair que les autres.
On n’a pas à s’endetter pour l’acheter.

Dans l’école malikite, on ne peut pas s’associer (cotiser) avec d’autres dans son prix (elle ne sera pas valide dans ce cas), mais la personne peut associer d’autres dans le mérite du sacrifice avant de le sacrifier à condition que ces autres soient des proches (comme son frère, son fils, son cousin, son épouse..) ET qu’ils soient dans sa charge (que cette charge soit obligatoire comme le père ou le fils pauvres, ou non obligatoire comme le frère ou le cousin) ET qu’ils habitent avec lui sous le même toit (la même maison). Si ces trois conditions sont réunies: les personnes associées dans le mérite du sacrifice seront exonérées du sacrifice.

Au matin de la fête du sacrifice, le musulman fait un Ghusl (qui est sunna) et met ses nouveaux habits puis part pour accomplir une prière de deux Rak’at (qui est une sunna appuyée) à la mosquée derrière l’Imâm (appelée : prière de l’Aïd), il écoute le prêche de l’Imâm, puis après que l’Imâm sacrifie (égorge, immole) la bête (mouton ou autre), le musulman égorge sa bête (après avoir prononcé le Nom de Dieu) :
L’immolation doit avoir lieu donc après la prière de la Fête. Selon un hadîth, le Prophète – paix et bénédictions sur lui – dit : « Celui qui immole avant la prière de la Fête, n’aura fait qu’abattre un animal pour être consommé, mais celui qui immole après cette prière aura offert un sacrifice rituel. » (Bukhârî)

On consommera la viande de la bête d’une part et il est préférable (mandûb) aussi d’en donner en aumône aux pauvres et aux nécessiteux musulmans et d’en offrir (en cadeau) aux amis et voisins.1


Dieu dit dans le Coran : « jamais ne parviendra à Dieu leur viande ni leur sang, mais ce qui Lui parvient de votre part c’est la piété » (Sourate 22, verset : 37)

Il est recommandé pendant ce jour de fête et les deux jours qui le suivent de multiplier les invocations: entre autre dire Allahu akbar (3 fois après la fin de chaque prière pendant les trois jours) et invoquer la gloire et la louange du Seigneur…Ainsi il est méritoire le Takbîr (3 Allahu Akbar) après chaque fin de prière obligatoire durant les quatre jours de la fête : le dixième (à partir du Zuhr), le onzième, le douzième et après le Subh du treizième du dernier mois de l’hégire : à savoir que les dix premiers jours du mois sacré de Dhul-Hidja sont bénis et il convient de faire pendant ces jours plus d’actes méritoires et d’invocations.


Il est recommandé aussi de montrer les signes de la joie et du bonheur et de les partager avec la famille, les proches et les voisins… Les visites mutuelles pour augmenter l’amour et consolider les liens, sont aussi très recommandés pendant cette fête….

Parmi les convenances avant d’aller à la prière de la fête (Al-Fitr et al-Ad-hâ):

  • Faire un Ghusl (lavage) (qui est Mandûb).
  • Il est mandûb de mettre des nouvels habits, se parfumer (sauf pour les femmes quand elles sortent) …
  • Il est mandûb pour le Fitr de manger avant de partir à la prière (une date ou 3 dates…) et pour la fête du sacrifice il est Mandûb de manger après la prière.
  • Il est mandûb d’invoquer Dieu abondamment par la formule « Allahu Akbar » jusqu’à la prière ou jusqu’à l’arrivée de l’Imam. Beaucoup de fidèles utilisent aussi les formules : »Allahu Akbar, Allahu Akbar, Allahu Akbar, wa subhâna Allahi wa al-hamdu lillahi wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâh; lâ ilâ ha illa Allah ».
  • Il est mandûb d’emprunter un chemin différent de celui de l’allée quand on retourne de cette prière.
  • Il est mandûb de sourir et montrer la joie à tous les croyants qu’on rencontre.
  • Il est mandûb de faire des aumônes volontaires (selon la possibilité).

 


Histoire de la fête du Sacrifice :

Ibrâhîm (Abraham) avait auparavant laissé son fils Ismâ‘îl avec sa mère Hâjar seuls dans le désert de l’Arabie sans moyens, ceci sous ordre divin….

Plus tard, les années passérent, Ibrâhîm (Abraham) vit dans le rêve qu’il sacrifie son fils Ismâ‘îl. Il s’agissait là d’une révélation divine et d’une grande épreuve pour ce Prophète patient et obéissant …

Abraham s’adressa alors à son fils et avec tout l’amour et l’affection d’un père, il lui demanda son avis, le fils fort par sa certitude et sa croyance, répondit sans hésitation : « Ô mon cher père fait ce qu’on t’a ordonné, tu vas trouver en moi, par la volonté de Dieu, la patience et l’obéissance ».

Dieu dit dans le Coran à ce propos : « Quand il (Ismâ‘îl ou Ismaël) fut en âge de marcher (dans la vie) à ses côtés, il (Abraham) dit : « Mon petit ! Je me vois en rêve en train de t’égorger. Il dit : « Père ! Fais ce qu’on t’ordonne et tu me trouveras, si Dieu veut, de ceux qui se montrent patients » Sourate 37, verset : 102.

Malgré les conditions très difficiles et les épreuves, cette famille avait un coeur orienté vers le Seigneur et soumis à Sa volonté, car le monde d’ici-bas pour eux n’était qu’éphémère…
Satan a essayé de tenter Abaraham (et l’inciter à désobéir) trois fois mais en vain. Abraham lapida le tentateur trois fois (ce qui est à l’origine du rite de la lapidation des stèles qui fait partie intégrante du grand pèlerinage en Islam).

Il dit : « Père ! Fais ce qu’on t’ordonne et tu me trouveras, si Dieu veut, de ceux qui se montrent patients » (Sourate 22, verset : 37)

 

Et la lame du couteau passa sous la gorge d’Ismâ‘îl…
Mais, miracle, le couteau par ordre divin perdit sa fonction de couper !
Et Dieu envoya un grand et beau mouton pour remplacer ce courageux jeune homme…Ce mouton était, dit -t-on, l’offrande d’Habel qui a été agréé par Dieu auparavant contre celle de son frère Caïn ingrat et rebelle…

Dieu dit dans le Coran à ce sujet : « Quand ils se soumirent à la volonté de Dieu2 et qu’il le renversa sur le front. Nous l’appelâmes alors : « Ô Abraham ! » « Tu as effectivement cru à ce que tu as vu en rêve. C’est ainsi que Nous récompensons les gens de bien ». C’est là de toute évidence la mise à l’épreuve. Nous le rachetâmes par une énorme bête (mouton) à égorger. Nous lui laissâmes un bon renom dans les générations ultérieures. » Sourate 37, versets : 103 à 108.

Ainsi fut instauré une fois pour toute pour les musulmans la sunna du sacrifice en commémoration de cet événement, et c’est un grand jour de fête et de partage.

1 Abû Sa`îd rapporta que Qatâdah Ibn An-Nu`mân l’informa que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — se leva (un jour) et dit : « Je vous avais interdit de manger la viande du sacrifice au-delà de trois jours. Je vous y autorise désormais ; mangez-en comme bon vous semble. Mais ne vendez pas les viandes de sacrifice (hady et udhiyah inclus). Mangez-en, donnez-en en aumône, profitez de leurs peaux mais ne les vendez pas. Et si l’on vous en propose quelque chose, mangez-en comme il vous plaît. » (Rapporté par Ahmad)

2 Pour les commentateurs, l’obéissance d’Ibrâhîm pour sacrifier son fils unique, à un âge qui offrait peu d’espoir qu’il puisse en avoir un autre (il était déjà vieux), est la marque de la profondeur et de la grandeur de son allégeance à Dieu. La naissance de son second fils Isaac (Paix sur Lui) est perçue comme une récompense à Ibrâhîm pour sa soumission parfaite.

 

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