Encore un Compagnon martyr à Istanbul

Mar 13, 2019 par

Mustafa Eriş

Se réfugier auprès de Dieu, Lui faire confiance, se livrer entièrement à Lui sont des attitudes qui apportent joie et bonheur à l’homme. Elles le sauvent de la vilenie du désir, le rendent riche et lui apportent le bonheur, l’amour et l’honneur.

Il est détenteur de son salut. Il est mustagin[1] et mustahammil[2], vertueux et patient. « Dieu n’est-Il pas suffisant pour Son serviteur ? » se demande l’interlocuteur de l’ordre divin. Il accéda au mystère de cette question et sut affronter les détresses de la vie avec patience, disant : « Nous avons notre Dieu, pourquoi se faire du souci.»

Très conscient que la force, la puissance, le bonheur et l’honneur du fidèle proviennent de Dieu, il croit en cette idée selon laquelle ces valeurs ne sont accessibles qu’en Lui étant entièrement soumis. Il attend toute chose de Dieu. Il Lui présente son besoin et attend de Lui la réponse. Il ne compte sur personne. Il vit nourri de cette foi fondée sur le fait que toutes les portes favorables s’ouvriront à lui par la force et la puissance de Dieu. Il fait sien ces principes qui le guident dans la vie : « Et quiconque craint Allah, il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit. Allah atteint ce qu’Il Se propose, et Allah a assigné une mesure à chaque chose. » (at Talaq, 65/2-3)

De la Période du Bonheur jusqu’à aujourd’hui, au sein des sociétés où les individus ne demandent secours qu’auprès de Dieu en se rattachant et en se réfugiant en Lui, il ouvrit les fleurs de l’adab, de l’amour, de la miséricorde, de la clémence, de la vertu, de dévouement, de la civilité et du sacrifice.

Ceux qui, à cause de leur amour, de leur respect et de leur crainte de Dieu, mènent une vie simple au point de ne ressentir aucun autre besoin…dans la croyance en Dieu et en Son envoyé… ceux qui vivent moralement et irréprochablement leur amitié…voici Abû Sa’id al- Khudrî (que Dieu l’agrée), l’un de ces hommes.

Abû Sa’id al-Khudrî qui a reflété sur sa vie ce conseil de notre Prophète (pbsl) : « Que celui qui veut être le plus fort des hommes doit s’en remettre à Dieu » naquit dix ans avant l’hégire. Comme sa mère Anisa et son père Malik ibn Sinan étaient musulmans, il grandit dans un milieu islamique et reçut une éducation tout autant islamique.

Étant donné son âge précoce, il ne participa pas aux batailles de Badr et Uhud.

La charge familiale lui revint lorsque son père succomba à Uhud. Il n’avait personne d’autres, était très vertueux, ne dévoilant ses états et ses besoins à qui que ce soit, même si ses besoins étaient importants. Bien que sa famille fût dans la détresse, il en supporta les conséquences et se nourrit de patience.

Un jour sa mère lui dit : « Mon fils, va chez le Messager de Dieu et demande-lui quelque chose. Telle personne et telle autre sont déjà venus le voir et il leur a prêté secours. Va toi-aussi, peut-être sera-ce bénéfique pour nous ? »

Il répondit à sa mère : « Ma chère mère, attend que j’essaie quelque chose en particulier, si ça ne marche pas, j’irai le voir. »

Des jours s’écoulèrent, la détresse ne fit que prendre de l’ampleur. Pour réprimer la faim qui les tenaillait, ils s’étaient attachés des pierres sur le ventre. En fin de compte cette méthode s’avéra un échec et il finit par se rendre auprès du Messager de Dieu (pbsl). L’ayant trouvé en train de prêcher à ses Compagnons, il s’assit tranquillement et se mit à l’écouter. Au bout d’un moment, le Messager de Dieu (pbsl) dit à ses Compagnons : « Quiconque tourne son visage vers Dieu plus que toute autre chose et attend toute chose de Lui, Dieu le rendra riche. Il n’y a point de subsistance supérieure à la patience. Si vous n’êtes pas satisfait de la patience, demandez et je vous donnerai. »

Ces paroles qui retentissaient de la bouche de son bien-aimé occasionnèrent l’éclosion des fleurs de vertu dans le cœur d’Abû Sa’id al-Kudrî. Sa foi et son obéissance à Dieu s’intensifièrent. Son amour étant tout sauf éphémère, il retourna chez lui sans rien avoir demandé. Avec le temps, ses affaires commencèrent à bien aller et il devint l’homme le plus riche de Médine.

Notre Prophète (pbsl) a dit : « Qui veut être le plus riche des hommes doit avoir plus confiance à ce qui est valide aux yeux de Dieu que ce qui est dans sa main. » Abû Sa’id (que Dieu l’agrée) faisait partie de ces riches.

Abû Sa’id al-Khudrî était passé maître en science du Hadith et en fiqh. Il a transmis 1170 hadiths. À Médine, à l’époque d’Abû Bakr, Omar et Othman (que Dieu les agrée tous), il était en charge des fatwas. Il ne se gênait pas pour dire la vérité sur toute chose qu’il savait. Il venait au secours des personnes nécessiteuses et les adoptait même dans sa propre maison.

L’histoire nous apprend qu’il a participé à la conquête d’Istanbul et qu’il mourut martyr aux environs d’Edirnekapı. Le sage Aksemseddin découvrit son tombeau dans la circonscription de la Mosquée Kariye.

Que Dieu soit satisfait de lui ; qu’Il nous accorde également son intercession.

Amin.

[1] Il n’a besoin de rien.

[2] Il supporte tout, il patiente.

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