Commentaire d’un hadith

Mar 13, 2019 par

Yacouba Sawadogo

 

 

Selon Abû Hurayra (que Dieu l’agrée), le Messager de Dieu a dit : « II n’est pas un groupe de gens qui se réunissent dans l’une des maisons de Dieu (les mosquées) pour réciter le Coran et l’étudier en commun, sans que la sérénité divine ne descende sur eux, que la miséricorde de Dieu ne les recouvre, que les Anges ne les entourent de toutes parts et que Dieu ne les cite parmi ceux qui sont auprès de Lui. » (Rapporté par Muslim)

 

Le Coran est la parole éternelle et non créée de Dieu qui s’est traduite en lettres et vocables afin d’être à la portée de nos esprits car, en réalité, la parole de Dieu n’a absolument rien de semblable à la nôtre. C’est donc un Livre sacré qu’on ne doit toucher qu’en étant en état de pureté morale et physique et, en particulier, après avoir procédé aux grandes et petites ablutions. Si l’on voulait honorer ce Livre comme il se doit et si l’on devait traduire toute notre reconnaissance pour cette grâce et cet honneur sublime dont Dieu Exalté nous a gratifiés sans aucune contrepartie de notre part, nous devrions passer toutes les heures du jour et de la nuit à le lire et à l’étudier pour méditer profondément sur les vérités transcendantes qu’il nous apporte. Mais cela ne pourrait convenir qu’aux Anges, ces êtres tout d’esprit et de lumière. Quant à nous, Dieu nous a créés d’esprit et de matière, et nous devons répondre aux besoins de l’un et de l’autre. aussi nous est-il uniquement demandé de lire au moins une fois dans notre vie la totalité du Coran et d’en apprendre le premier chapitre (le Prélude) dont la récitation en arabe est indispensable dans la prière. On doit aussi apprendre quelques autres courts chapitres pour les unités de prière où l’on récite quelque chose après le Prélude. Le minimum est la lecture de trois versets de n’importe quel chapitre. Cependant le Paradis est infiniment vaste et comporte plusieurs degrés si bien que « nous y venons des gens au-dessus de nous comme nous voyons aujourd’hui les étoiles » (hadith). Ces degrés sont acquis par les actes pieux volontaires qui doivent venir après l’accomplissement des actes obligatoires.

 

Ces actes surérogatoires (nawafil) se font dans la prière, l’aumône, le jeûne et le pèlerinage grand ou petit. Ils se font aussi par la lecture du Coran. Il nous est demandé de lire le Coran en totalité durant toute l’année. On peut lire en une semaine, en un mois, ou en deux mois. Le mieux est de le lire tous les mois en lisant un chapitre le matin et un chapitre le soir. Cette lecture doit être nette et bien articulée (tartil) et elle se fait à voix modérée de façon à ce qu’on entende soi-même. Si on est capable de le lire couramment et dans les règles de l’art et si l’on est doué d’une belle voix, il est recommandé de « psalmodier » le Coran, c’est-à-dire de le réciter selon une musique agréable et inspirée spontanément par la beauté du texte.

 

Il ne doit y avoir ni artifice ni recherche et l’on ne doit jamais se départir du profond respect qu’on doit aux saintes paroles de Dieu. Si on se met en groupe pour lire tout le Coran (chacun en lit une partie) pour ensuite le commenter et méditer sur les vérités et les lois qu’il annonce, c’est encore mieux car l’Islam donne beaucoup plus de valeur à l’œuvre faite en commun. Ainsi donc ceux qui veulent empêcher les gens de lire le Coran à voix haute à la mosquée ou ailleurs sont des gens ignorants et injustes. Ceux qui critiquent les virtuoses de la récitation de Coran et qui leur reprochent de le psalmodier sont des gens dépourvus de goût et imperméables à tout ce qui est beau et sublime. Le grand savant soufi Mohieddine Ibn ‘Arabî dit que « les gens du Coran » sont ceux qui le connaissent très bien et surtout qui le mettent en pratique. Ce sont des gens que le Coran désigne quand il dit : « Questionnez les gens du Livre de Rappel si vous ne savez pas », car le Livre de Rappel est bien le Coran.

 

Plusieurs hadiths affirment que les gens du Coran se retrouveront au Paradis au même endroit que le Coran. Ils disent que le Coran aidera ses amis à supporter la solitude de la tombe et servira d’écran entre eux et les Anges de la mort qui tourmentent les injustes. Enfin le Coran intercède auprès de Dieu en faveur de ses amis, c’est-à-dire ceux qui le lisaient assidument en ce monde et se conformaient strictement à sa règle.

 

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