Ce que le Prophète (pbsl) a apporté à l’humanité

Mar 13, 2019 par

Dr. Recep Özdirek

Le Prophète (pbsl) fut envoyé à une période où l’humanité était plongée en pleine crise, la redressant alors qu’elle était en voie de faillite et de disparition. Ceux qui savent quelque chose de sa vie, de ce qu’il a accompli et de ce qu’il a apporté à l’humanité, s’agrippent à son attrait. Pour ceux dont le cœur et la tête sont soumis au fanatisme religieux, pour eux le constat est clair : rien à faire. Pour ceux qui se sont enfermés dans les plus sombres ténèbres de l’ignorance, que peut-il survenir de cette source de lumière ? Ce que le Prophète (pbsl) a apporté à l’humanité peut être exprimé par des actes aussi vastes que les océans. Nous voulons ici apporter dans le cœur de nos chers lecteurs quelques gouttes de ce gigantesque océan.

Muhammad (pbsl) est le fondateur de la civilisation islamique. À travers sa société, son commerce, son art, son économie, son architecture, sa musique, bref en toutes choses, nous pouvons entrevoir les empreintes de ses pas, de ses paroles lumineuses et éclairantes, l’effet qui dispense la lumière. Nous saisissons le rapport de fraternité que notre Prophète (pbsl) a établi entre les Ansars et les Muhajirrouns en matière fondamentale de fraternité, d’entraide et de solidarité dans la société. Sa spécificité est présente quant à la confiance et l’honnêteté des marchands musulmans. Dans les rues, les avenues, ceux qui portent son sublime nom : Ahmed, Muhammad, Mahmud, Mustafa, symbolisent l’amour que leurs parents ont développé envers notre Prophète (pbsl).

La propreté ou pureté figure parmi les sujets les plus importants que le Messager de Dieu a enseignés à l’humanité par l’intermédiaire des musulmans. Bien qu’il ait grandi dans des terres où l’eau était peu abondante et aussi précieuse que l’or, il accomplissait ses cinq prières quotidiennes et la prise d’ablution relative à son accomplissement était pour lui un devoir religieux fondamental. Pour ce fait, on doit effectuer les ablutions lorsque vient l’heure de la prière ou bien faire attention de rester pur jusqu’à la prière suivante, sans qu’elles ne perdent leur validité. Cependant, en accordant jusqu’à ce point l’importance de la propreté, il était extrêmement précautionneux quant au gaspillage de l’eau. « Même si vous vous trouvez au bord d’un fleuve, disait-il, ne gaspillez pas l’eau », montrant par là aux musulmans des horizons avancés qui ne sont même pas sortis de l’imaginaire des écologistes de nos jours. L’hygiène buccale est une sorte de propreté que Muhammad (pbsl) a apprise à l’humanité. Avant cette date, les gens n’en savaient rien. Présentement, dans notre siècle, la seule chose que les dentistes ont à faire, face à ce que lui a déjà fait il y a quinze siècles, c’est de s’incliner devant lui avec respect.

D’un peuple ignorant, non instruit, sans livres ni écoles, évoluant âprement dans les déserts, Muhammad (pbsl) forma une société emprunte de science et de sagesse. La première allocution de Dieu envers notre cher Prophète (pbsl) a été formulée ainsi : « Lis ». C’est pourquoi la lecture, l’écriture, l’éducation et l’enseignement ont constitué le caractère fondamental de cette religion. Il disait que « l’apprentissage du savoir est une obligation (fard) pour tout musulman ». Pour ce fait, il était très appliqué quant à la recommandation de la lecture, de l’apprentissage et de l’enseignement. Il éduqua les Compagnons dans ce sens, ces derniers ayant été les élèves les plus heureux de toutes les époques écoulées dans le monde. Les musulmans qui ont également emboîté ses pas, au sein des villes qu’ils ont créées ou conquises, ont fondé des écoles, des bibliothèques à côté des mosquées. Dans ces écoles, en plus du savoir relatif à la religion, étaient enseignées les sciences de l’éducation telles que la médecine, la géographie, les mathématiques et l’astronomie. Les musulmans qui avaient intériorisé ce hadith du Prophète (pbsl) : « Allez à la recherche du savoir, même jusqu’en Chine s’il le faut » concouraient entre eux au sujet du patrimoine scientifique établi à cette époque.

Le Prophète (pbsl) fut également le fondateur d’un pays. En un court laps de temps, c’est-à-dire en l’espace de 23 ans, il fonda un État islamique qui perdura des siècles.

Il se distingua également par son leadership. Il avait à ses côtés une armée composée de soldats croyants qui l’aimaient plus que leur propre vie. Tout au fond de leur attachement au Prophète (pbsl) régnaient l’amour et la foi. C’est à cause de cela que lorsque certains leaders ou autres chefs exécutaient leurs pensées par la force et l’insistance, lui les réalisait avec courtoisie et amour. Sans faire de distinction entre femmes et hommes, riches et pauvres, Arabes et Perses, il traitait tous ses Compagnons avec le même amour compassionnel et aimait tout un chacun individuellement. En contrepartie de cet amour, en réponse à tout ce qu’il ordonnait, les gens déployaient tous leurs moyens pour exprimer cet attachement.

Le Prophète (pbsl) a enseigné à l’humanité la supériorité du lien de la croyance, de l’idée et de la pensée dans une période où la consanguinité était très importante. La société qu’il a créée a montré cela à toute l’humanité parce qu’il y a vécu personnellement. Il a choisi des musulmans esclaves et pauvres au lieu de gens idolâtres originaires de la lignée mecquoise. À cet effet, il accepta comme membre de sa propre famille l’esclave persan nommé Salman al-Farisi. En revanche, il rejeta Abû Lahab, son propre oncle. Il a établi une fraternité entre Bilal, un esclave abyssin, et Abû Bakr, un autochtone de La Mecque. Ce dernier affranchit Bilal de toutes les peines qu’il subissait en tant esclave, l’ayant pour cela racheté. Quelques années plus tard, suite à un évènement particulier, le Prophète (pbsl), tenant d’un côté la main d’Abû Bakr et de l’autre celle de Bilal, dit : « Abû Bakr est votre seigneur, il a sauvé votre Seigneur » et annonça à toute l’humanité la portée du lien de foi qui reliait ces deux hommes.

Notre Prophète (pbsl) fut en son temps un chef militaire. Pour un État, posséder une armée et des soldats paraît être quelque chose de fondamental. Certes il n’est guère possible dans ce monde qu’un État ne puisse pas disposer de soldats, d’agents de police et de gendarmes. Pour cette raison, le Prophète était à la fois chef de l’État islamique et commandant en chef de l’armée. Muhammad Hamidullah, qui a écrit un livre touchant aux guerres du Prophète (pbsl), met en évidence dans ce dernier une situation intéressante. À cette époque, comme la guerre se faisait avec des épées, des boucliers, des flèches et des lances, les conflits étaient particulièrement sanguinaires. Les épées appartenant à l’armée vaincue revenaient aux vainqueurs, et un massacre s’ensuivait automatiquement. Aucun adversaire n’était laissé en vie. Lorsque Hamidullah compara les guerres de cette période avec celles du Prophète (pbsl), il démontra que la situation était tout à fait contraire. En effet, au cours des guerres que le Prophète (pbsl) a menées, le nombre de victimes, tant du côté des musulmans que celui de l’adversaire, était largement inférieur à celui ayant cours sur les champs de bataille de cette époque.

Il fut en même temps chef d’État. En ce temps-là, et en général, les chefs d’État utilisaient les biens appartenant à l’État pour assouvir leurs propres intérêts et de ce fait ceux-ci vivaient plutôt somptueusement. Ce ne fut pas le cas du Prophète (pbsl) qui lui vécut comme le plus pauvre des hommes de sa société. Notre mère Aicha (que Dieu l’agrée) raconte comme suit cet épisode touchant à notre Prophète (pbsl) : « Souvent, dans la cour du Prophète, nous n’allumions pas de feu ni ne préparions de repas pendant trois jours. La plupart du temps, une datte sèche ou un morceau de pain constituait notre seul repas. »

Le Prophète (pbsl) fut envoyé pour parfaire la bonne moralité. Il paracheva cette bonne moralité à travers son propre mode de vie et la génération exemplaire qu’il éduqua dans son entourage. Nous, les musulmans, avons appris de lui comment s’asseoir, se lever, marcher, manger, boire, s’adresser aux gens, dormir, se réveiller ; en d’autres termes, ce que nous faisons dans la vie quotidienne. Il nous a appris l’adab. Seul l’adab qu’il nous a appris suffit pour démontrer qu’il est le plus grand homme parmi tous les hommes.

Il déclara que les opprimés et les esclaves victimes de traitements inhumains avaient des droits et les instaura dans la société. Dans la société islamique, les esclaves n’étaient ni opprimés ni soumis à des tortures. En de nombreuses occasions, il ordonna la libération d’esclaves et s’adonna abondamment à cette pratique.

Notre Prophète (pbsl) octroya aux femmes les droits qui leur revenaient. À cette époque particulière, là où le débat tournait autour de questions telles que : « La femme a-t-elle une âme ou pas ? Est-elle une vraie personne ou pas ? Est-elle en seconde position dans l’échelle humaine ? » Notre Prophète (pbsl), à travers cette déclaration : « Le paradis se situe sous les pieds des mères » déploie le paradis sous les pieds des femmes. Les femmes musulmanes constituent le moteur de la civilisation islamique et du point vital de cette société. Dans la plupart des fondements de la religion, notamment en matière de devoir comme la prohibition de l’adultère, l’interdiction de la calomnie et l’obligation du voile se cache l’objectif d’empêcher les mauvaises pensées et comportements à l’égard des femmes musulmanes. Avant l’avènement du Prophète (pbsl), l’éducation des petites filles n’était pas la préoccupation majeure des gens de cette époque, ce à quoi il rétorqua un jour : «Quiconque a trois filles ou trois sœurs ou deux filles ou deux sœurs, les traite bien, leur tient une bonne compagnie et craint Allah vis-à-vis d’elle entrera au Paradis. » (Abû Dawûd, Adab, 130) indiquant par là que les filles étaient un chemin aisé pour accéder au paradis.

Il instaura le fondement du droit islamique et le mis en pratique dans la société ; il fonda à cet effet la société la plus ouverte à la justice et au droit dans tout le monde habité. Le droit islamique ne s’est pas adressé uniquement à la raison des gens, mais aussi aux cœurs. C’est pour cette raison que pendant qu’il y a des violations de droits dans des endroits là où personne ne voit ni n’entend, là où aucune autorité étatique n’existe, les musulmans, en revanche, de par leurs spécificités et leur nature, ont fait des efforts pour se conformer au droit islamique. Autrement dit, les musulmans, par leur moralité, cultivaient le sentiment de respect du droit d’autrui sans qu’il y ait une force quelconque venant de l’extérieur. Tout le monde est en conséquence conçu de manière égale quant à l’obéissance aux droits apportés par l’islam. Il donna des leçons de droit à ceux qui voulait jouer un rôle de médiateur en vue d’apaiser ou d’accorder le pardon à la femme originaire de Quraysh dont la sanction relative à sa faute méritait qu’on lui coupât la main : « Même si c’était ma fille Fatima qui aurait commis ce délit, je lui aurais coupé la main. »

Quant à notre Prophète (pbsl) beaucoup de choses peuvent encore être dites à son sujet. Mon Seigneur l’a loué et l’a si bien fait. « Nous t’avons envoyé seulement en tant bénédiction pour les univers. » C’est grâce à sa venue que les univers ont bu à cette bénédiction et ont découvert leur propre caractère.

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