Accepte-nous dans ta communauté

Mar 15, 2019 par

Ayşegül Zobi

 

 

« Ne t’a-t-Il pas trouvé égaré? Alors Il t’a guidé. » (Coran, Ad-Duha, 93/7)

 

Le terme « dal » veut dire un arbre planté au milieu d’un désert aride ; de sorte que c’est cet arbre qui donne vie au désert. Bénédiction pour les siècles, lumière incomparable, bonne nouvelle, désir ardent, joie, larmes, raison de toute beauté… moyens de subsistance et raison d’être.

Les larmes qui coulèrent des yeux d’Adam (sur lui la paix), en ruisselant sur sa poitrine, exprimèrent à l’infini les demandes de pardon qu’il répétait incessamment, cela étant pour lui l’occasion d’être béni…

Noé (sur lui la paix) qui, à l’intérieur de l’arche, cherchait un bout de terre ferme, l’amour manifesté dans ses yeux remplis d’espoir.

Idris (sur lui la paix), alors qu’il s’élevait dans les étendues célestes, (reçut) la nouvelle apportée par l’ange…

Abraham (sur lui la paix) qui, après avoir brisé les idoles avec sa hache, l’accrocha au cou de la plus grande d’entre elles, attendait avec espoir le jour de la victoire où les idoles de La Mecque allaient être brisées.

Dhul Qarnayn (sur lui la paix), dans sa quête visant à glorifier le nom d’Allah (Îlâ-yı Kelimetullâh), ce qui l’avait amené du nord au sud et d’est en ouest, déclara : « Si on me donnait le soleil dans une main et la lune dans l’autre, je ne renoncerais pas. » Ce qui n’a pas manqué d’inscrire son nom dans les siècles à venir…

Jacob (sur lui la paix) – qui était confondu par la beauté de Joseph (sur lui la paix).

Moïse (sur lui la paix), lorsque le Seigneur lui dit : « Tu ne peux Me voir » (Le secret de « len terâni »), vit les voiles s’ouvrir et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore (« Qaba qawsayni aw adna »).

Jésus (sur lui la paix) vit son nom inscrit dans l’Evangile et fut épris ; il y lisait son nom, l’embrassait, le plaçait sous ses yeux en priant : « Ô Seigneur ! Envoie-moi sur terre en qualité de membre de la communauté de Muhammad ! » souhaitant de ce fait que sa prière puisse se réaliser…

De même qu’à l’époque de l’ignorance (Jahiliya), les petites filles étaient enterrées vivantes dans le désert, attendant… l’annonce de leur libération…

Lui est venu : la lumière de la Révélation, comme fendant l’obscurité au moment où l’aube apparaît, le possesseur de Kawthar [1] est venu ; la terre est devenue vivante.

Ô Habiballah, Ô la meilleure des créatures,

Je t’envie, tel l’assoiffé qui supplie pour avoir de l’eau. (Fuzûli)

Nul autre prophète n’a jamais reçu un tel présent : Être destiné à la communauté (Oumma). Qu’il est grand Celui qui donne ! Remercions le Seigneur ! Quelle peut être la contrepartie ? Avant de fauter, Il nous soumet à Sa sainte magnificence… Ce qui est demandé est en fait très simple : « foi » et « unité de la communauté ».

« Ô vous qui avez cru ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager (…) » (Coran, Muhammad, 47/33)

Il nous appelle, à l’instar de la mer qui appelle tout en soi. La soumission n’est pas synonyme d’emprisonnement ; tout au contraire, c’est libérer l’esprit de son enveloppe ! Les fleuves et les rivières, en rejoignant la mer, parviennent ainsi à la libération.

Je n’ai rien vu de plus beau que toi, ô le merveilleux,

Pour toi je sacrifierais ma vie et même l’univers,

Si même ta grâce ne viendrait que par le biais de quelques gouttes,

Alors pour nous une simple goutte serait un océan.

« Allah n’est point tel qu’Il les châtie, alors que tu es au milieu d’eux. Et Allah n’est point tel qu’Il les châtie alors qu’ils demandent pardon » (Coran, Al-Anfal, 8/33)

Si nous l’aimons et le portons dans notre cœur, Allah ne permettra pas qu’il souffre et lui accordera Sa bénédiction. Celui qui possède « la bénédiction divine » verra les portes de son cœur s’ouvrir à la communauté.

Lorsqu’on réfléchit sur ces horizons en se disant « mes frères me manquent », notre Prophète (pbsl) ouvre à notre égard ses ailes de bénédiction et désire nous y rassembler comme des frères. Par là, il aspire fortement qu’apparaisse une conscience communautaire.

La distance ne doit pas séparer notre unité. Si notre cœur est étranger à la douleur de l’enfant qui a perdu sa mère dans un tsunami, si nous ne souffrons pas à la pensée de considérer son corps touchant le sol froid de sa demeure, sommes-nous vraiment au sein de la bénédiction répandue dans le monde ou bien à l’extérieur ?

La main qui construit le mur de la communauté, c’est la sienne ? Il nous place les uns à côté des autres et unifie nos cœurs. Certes, nous avons besoin de cette main pour que notre amour mutuel puisse croître. Dans ces moments relatifs à son avènement – « l’heureuse naissance » – puissions-nous garder l’espoir de demeurer une simple goutte dans son océan.

Ô Messager d’Allah, accepte-nous dans ta communauté !

  1. Al Kawthar est un fleuve du Paradis‏. D’après Abdallah Ibn ‘Umar, l’Envoyé d’Allah (pbsl) a dit : « Al Kawthar est un fleuve du Paradis dont les rives sont en or, son lit est de perles et de pierres précieuses, son parterre est meilleur que le musc, son eau plus douce que le miel et plus blanche que la neige ». (Tirmidhî)

Articles liés

Tags

Partager

Exprimez-Vous